posté le 21-10-2009 à 17:33:27

Un blog pour résumer

Bienvenue sur le blog du forum :

 

 

 

 |Ce blog a été créé pour offrir une lecture simple et claire à tous les visiteurs qui souhaitent lire des bribes d'histoire de nos personnages de l'université. Vous ne pourrez pas lire la totalité de l'histoire d'un personnage postée sur le forum, ou rarement, car cela demande trop de temps. C'est pourquoi les membres choisissent un épisode (ou plusieurs) de la vie de leur personnage pour le poster ici. Cet épisode est basé sur un évènement précis : une liason amoureuse, une amitié, une rencontre... 

 

 

|Maintenant, le plan du blog : vous êtes sur l'index, et suite à cet article il y a les autres en fouillis. C'est pourquoi il y a un panneau à droite, où figurent toutes les catégories. Chaque catégorie renvoie à un personnage, en commençant par sa présentation.

 

|Sur le forum, ce sont deux personnes qui écrivent l'histoire, à partir de leurs personnages et cela se présente donc comme ça :

 

| Personnage 1  :

Bla bla bla

 

| Personnage 2 :

Bla bla bla

 

|Je ferai mon possible pour recréer l’ambiance du forum en ajoutant les avatars des personnages, afin que personne ne soit perdu. Il est aussi plus agréable de lire un texte sans faute, mais ce n’est pas garanti qu’il y en ait quelques unes qui se baladent, alors ne criez pas s’il vous plait. Aussi, les scènes trop explicites de Yaoi ne sont pas présentes sur ce blog parce que je ne le souhaite pas. Contactez-moi en commentaire pour me demandez ces parties si vous les désirez. 

 

|Les grades du forum sont :

 

| Nouvel(le) Élève | Solitaire |   | Bien Aimé(e) |   | Adoré(e) de la Classe |   | Populaire |   | V.I.Pde Fête |   | Chef de Fête |

 

 |Pour indiquer le grade du personnage, les majuscules de son nom seront teintées de ces couleurs-ci.

 

 

 |Les articles présents en-dessous ne sont pas en ordre. Pour lire, vous devez donc choisir un des titres dans les catégories, dans la panneau latéral, à droite. 

 

 

 

|Je pense vous avoir tout dit, mais si ce n’est pas le cas, si vous avez des questions ou autres, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaires. Merci et bonne lecture.

 

 http://universitehanachi.xooit.com/index.php

 

夢様
Yume-sama

 


Commentaires

 

1. Azumi Kietsch  le 23-10-2009 à 01:36:29  (site)

Heureusement que Zoé m'a expliqué , même si j'ai encore a moitié compris mais bon lol .
Peace & Smile

 
 
 
posté le 31-10-2009 à 01:21:40

Tomeo Ishikawa

Tomeo :

Nom de votre personnage :
Ishikawa

Prénom :
Tomeo

Âge : 18 ans

Lieu où il a grandi :
Tokyo

Caractère  :
Tomeo est de ceux qu'on peut appeler instable. Son hypersensibilité et sa susceptibilité peuvent le pousser à dire ou faire des choses sans préavis. Il est très rancunier, possessif et particulièrement timide. Il s'enferme dans l'écriture et la musique depuis peu, mais adore cela. Il vit quelque peu dans son monde et ne fait rien pour y changer quoi que se soit. Il est très indépendant, et passionné. Il n'a jamais fait confiance à personne. Il attend la bonne personne, homme ou femme, pour se dévoiler entièrement et donner tout ce qu'il a.

Famille : 
Son père a quitté le foyer peu avant sa naissance, disant qu'il en avait assez sur les bras, sans rajouter un môme en plus. Tomeo est le plus vieux d'une famille de six enfants( tous de pères différents ). Il a cinq frères et une sœur. Sa mère fut mono parentale durant des années, mais vient de se remarier avec le frère de son ex mari. Malgré les problèmes financiers, Tomeo a vécu une enfance tout de même heureuse.

Actuellement, il vit :
À l'université.

Description physique :
Il a les cheveux blonds et bruns, dégradés. Ses yeux sont d'une douce couleur chocolatée, qui réflètent son humeur. Sa peau est parfaite, aucun poil ni bouton. Il a quelques cicatrices dans le dos et sur le torse. Il est grand et très mince, il peut avaler n'importe quoi et il ne grossit jamais. Il porte toujours un bout de tissus sur son nez, pour se donner un style. Ses vêtements affirment ce qu'il est. Sombre, original. Unique. Sans oublier l'aura mystérieuse qui flotte autour. Il a trois taouages : une trainée d'étoiles sur la hanche, un scorpion sur la nuque et "Reita" écrit dans le bas du dos, son surnom.

Histoire :
Tomeo s'est toujours senti spécial, à part des autres, et ce, depuis son enfance. Il était le seul à ne prendre part à aucune activité, et parler que lorsqu'on lui demandait. Il était "sage comme une image". Sa mère s'est dévoué corps et âme pour lui donner le maximum malgré la pauvreté qui habitait la famille. Il vivait à Tokyo, la ville surpeuplé et a fait plusieurs petites écoles. Il n'a jamais étudié de sa vie et ses notes dépassaient largement celles de ses camarades et ceux-ci ne l'aimaient pas, par le fait même. Tomeo ne  s'interressait guère à toute ces choses qu'il jugeait inutiles. Il préfèrait largement écrire derrière ses copies ou penser jusqu'à l'épuisement.

À l'âge de 17 ans, il se trouve un job dans un salon de tatouage, et apprend le métier. Il en fait tout de suite son projet de vie. Il arrive ensuite à payer ses études à l'université Hanachi et espère inconsciemment  rencontrer quelqu'un qui percera sa coquille. Il s'est forgé une carapace émotionnelle tellement dure que lui-même s'en trouve étouffé. Il a peur. Peur d'avoir mal à cause des autres. Il préfère largement vivre seul et pour lui-même que de vivre pour quelqu'un et dépendre de lui. Il a peur du bonheur, peut-être....
 


 
 
posté le 31-10-2009 à 12:44:06

Azumi Kietsch

Azumi :

Nom de votre personnage : Kietsch

 

Prénom : Azumi

Âge : 19 ans

Lieu où il a grandi :
Allemagne - Munich

Caractère :
Azumi fait froide au premier regard, elle est forte et veut garder son indépendance qu'elle a cultivé au fil des années. Elle ne s'ouvre pas vraiment aux gens, elle préfère rester distante et ne pas s'attacher. Elle a eut des amies mais elle a toujours dut s'en séparer. Elle exprime beaucoup ses émotions a travers ses chansons mais refoule la moindre petite larme devant les gens. Mais qui sait, peut trouvera-t-elle quelqu'un qui percera la carapace qu'elle s'est créée ?

Famille : 
Orpheline.

Actuellement, il vit : à Hanachi.

Description physique :
Elle a de jolies yeux noisette. Ses traits japonais qui ne laissent pas deviner sa double nationalité. Le seul petit point qui pourrait la différencié de l'asiatique type c'est sa taille : 1m70. Elle a une silhouette élancée qui lui a permise d'occuper la profession de mannequin pendant quelques temps avant qu'elle s'envole pour le Japon.
Elle a un style vestimentaire aux influences punk-rock mais qui reste tout a fait féminin. Ses cheveux ont subi beaucoup de teintures : du blond, au rouge, au noir et autres couleurs en tout genre...


Histoire :
"Depuis le décès de ma mère dans cette accident de voiture auquel j'ai survécu, j'ai vécu dans un orphelinat de Munich. Je sais depuis toute petite que je suis différente, ne serait-ce que par ma couleur de peau, mes yeux bridés et ma physionomie. Je ne ressemblais pas aux autres enfants, avec leurs grand yeux bleus et leur jolis cheveux dorés. Mutter est morte quand j'avais 3 ans, mais je me souviens de ce qu'elle me disait "Ma petite Azu tu es la plus jolie des petite fille, n'écoute pas les autres car ils ne savent pas que tu es la plus adorable des enfants".
Oh Maman, comme tu as pu te tromper sur ma petite personne : je ne suis plus aussi adorable qu'avant.
L'année derniere j'ai du quitté l'Orphelinat a cause de mon âge, j'ai fais petit boulot sur petit boulot et étudié le japonais, en ayant pour seul but de rejoindre ce pays où les gens me ressemblent un peu.
Et me voila a l'université Hanachi, au pays de mon père inconnu. Mais ne vous imaginez pas que je suis la pour le retrouver ! Je connais même pas son nom de famille, je porte celui de ma mère.
En plus je n'ai pas du tout envie de m'embarrasser d'une famille, j'ai vécu 16 ans sans alors je ne recommencerai pas maintenant  "

 


Commentaires

 

1. Azumi Kietsch  le 31-10-2009 à 13:40:14

Je viens de voir que le nom de famille possède une erreur ... Gomen ! C'est Kietsch et pas Kiestch

 
 
 
posté le 31-10-2009 à 12:55:49

Tsuki Keikisoku

Tsuki:

Nom de votre personnage : Keikisoku

Prénom : Tsuki

Âge : 20 ans

Lieu où il a grandi  : 
sur la petite île Okushiri

Caractère  :
Il est solitaire, froid avec les personnes qu'il ne connait pas et n'apprécie pas. Impulsif, il sait se battre si on le cherche. Il ne sait pas parler aux personnes la première fois sans bafouiller... Il lit et travaille beaucoup, ne se laisse pas facilement distraire en cours. Il ne compte que sur les relations amoureuses à longue durée et prend son temps, il n'aime pas précipiter les choses. Étant fils unique, il n'est pas partageur : ce qui est à lui, est à lui, celui qui y touche se fait mettre dehors à coup de chaussures dans le derrière...

Famille : 
Parents divorcés, fils unique.

Actuellement, il vit : A l'université

Description physique  : 
Beau garçon, il a les yeux marron, presque noirs, il sait entretenir son corps il est donc sculpter comme un dieu., ce qui en faisait baver plus d'une dans son ancien lycée. Certain(e) diront qu'il a un dos sexuellement attrayant, ses muscles se dessinant au moindre mouvement. On ne peut pas dire qu'il soit petit ou grand, il aborde une taille tout à fait normale pour son âge. Il possède un tatouage sur le torse, au pectoraux gauche. Sa petite bouille fait qu'on le trouve "mimi", mais c'est assez souvent que ses sourcils se froncent dans une moue désaprobatrice si on le cherche. Quand à son style vestimentaire, Tsuki ne cherche pas à attirer l'attention. Il s'habile simplement, mais parfois préfère paraître plus classe, sur un coup de tête.

Histoire  : Ses parent ont divorcé quand son père est partit avec sa secrétaire mi-japonaise mi-punk. Depuis, il n'aime ni son père ni sa mère et encore moins ses belles mères. Sa mère s'est remise avec une fille dégoutée par son ex-mari. Lui, il n'a cessé de faire la navette entre deux lieux qui le dégoutaient. Il a fini par fuguer à l'age de 13 ans sans donner de nouvelles à ses parents durant 2 ans. Il a cependant persévéré, aimant tellement étudier, et il a continué sa scolarité dans un lycée réservé uniquement aux garçons, c'est pourquoi il a perdu l'habitude de côtoyer des filles mais ne s'est pas pour autant replié sur les garçons, pensant qu'il ne voulait pas être comme sa mère (ni comme son père). Il n'a eu qu'un seul est vrai amour avec une certaine Yuumira. Une déception amoureuse qui lui a valu deux tentatives de suicide. Il s'est rétabli mais a été viré de son ancienne université, il est donc venu ici...et pas pour son plus grand plaisir...

 


 
 
posté le 16-01-2011 à 15:58:54

Genzo Tao

Genzo :

Nom de votre personnage : Tao

Prénom : Genzo

 

Âge : 27 ans

Lieu où il a grandi  : Tokyo

Caractère  :
Genzo n'est en soi pas quelqu'un de sociable. Il n'est pas inapprochable mais à juste tendance à être agressif si on le cherche un peu trop. Il ne supporte pas tout ce qui est trop mignon et trop froufroutant. Il avait quelques bons amis, filles et garçons, avec qui il faisait la fête autrefois mais à présent qu'il vit aux abords d'Hanachi il a choisit de tout recommencer. C'est quelqu'un de très ouvert et qui refuse qu'on l'enferme pour lui les barrières n'ont aucun importance.

Famille :
On pourrait dire orphelin mais il ne l'est pas. Son père était hôte et sa mère hôtesse. Ce n'était pas une union équilibré et leur enfant n'était pas le fruit de l'amour. Actuellement ils sont toujours ensemble et tienne une boite louche dans les bas fond de la grande cité.

Actuellement, il vit :
Au dessus du salon de tatouage, il loue une chambre au propriétaire.

Description physique  :
Genzo est plutôt grand, dans les 1m90. Sa musculature est plutôt impressionnante mais pas trop imposante. Il entretient son corps c'est son outils de travail ainsi qu'une œuvre d'art. En plus de son piercing au labret centré, il en a possède deux sur le narine droite. Sur son arcade, du même coté que pour le nez, il a un autre bijou. Ses bras son recouvert de tatouage, ainsi que ses mains et une partie de son cou et de son torse. Malgré ses longs cheveux blond et brun il ne ressemble pas à une fille même si il lui arrive de se maquiller.
Son style vestimentaire est plutôt punk parfois partant sur le style visual kei, mais avec l'age il a apprit à s'habiller un peu plus sobrement qu'avant. Niveau coiffure, il aime se faire parfois de longue tresse qui lui tombe au milieu du dos. N'ayant pas une vue parfaite il lui arrive de porter des lunettes pour conduire ou pour tatouer, ou encore pour lire et utiliser un ordinateur.


Histoire  :
Enfant pas vraiment désiré, né d'une relation d'un soir, il réunira malgré tout ses parents. Bien que pas marié, son père et sa mère vivront ensemble entre disputes, coups et tromperies. Malgré tout ils sont toujours ensemble à l'heure actuel et sont même associés. Genzo lui grandit, il va à l'école mais n'aime pas ça. On peut dire que très tôt il sera un délinquant. Cigarette et alcool il y touche à l'age de ses 11 ans, la drogue se ne sera que plus tard vers ses 14 ans. Deux ans plus tard il quitte l'école en n'aillant aucun diplôme. Son seul talent : le dessin. Bien sur il fait du sport, du basket ball principalement, mais ne sera pas assez doué pour exercer en professionnel. Son dossier scolaire est tellement catastrophique qu'il n'aurait même pas put décrocher une bourse.
En dehors du lycée, Genzo fume, sort, boit, se déprave. Son homosexualité il l'a découverte très tôt, pas besoin d'attendre. A 12 ans il se faisait déjà sauter par les clients de sa mère qui le trouvait plus intéressant que sa vieille. Et lui ? Lui il s'en fichait il trouvait ça excitant, il aimait ça. C'est à 16 ans que s'inversa la situation, lorsqu'il eu un petit ami. Ce dernier, plutôt efféminé, lui fit découvrir ce que c'était de dominer la situation, et il y prit encore plus de plaisir. Depuis, plus jamais personne ne toucha à ses jolies fesses.
Il tomba très vite dans un cercle vicieux, celui de la drogue. Il ne tient pas sa journée sans sa barre de cocaïne. Une le matin, une le soir et parfois avant de faire l'amour. Ce n'est pas un grand romantique, mais ce n'est pas non plus quelqu'un qui couche à droite à gauche sans se soucier du nom. Il a des relations, de un mois minimum, mais il ne sait pas vraiment si il peut appeler ça de l'amour ou de l'affection, il n'a jamais tenté de rattraper un de ses petits amis qui décidait de le quitter. Parce que monsieur ne quitte personne, il attend qu'on le fasse. Enfin c'est son habitude, ou alors il est trop défoncé pour réagir.
Le tatouage il l'a dans la peau, au sens propre et au figuré. Malgré ses habitudes de drogué, il est très professionnel et très soigné dans son travail. C'est un très bon dessinateur et à déjà tatouer dans des salons de plutôt bonne réputation sur Tokyo. Aujourd'hui il débarque dans les environs d'Hanachi. Ne vous étonnez pas si vous le voyez trainer près des terrains de sport, même si ce n'est pas un élève il trouve toujours un moyen d'entrée.

 


 
 
posté le 19-01-2011 à 13:31:50

AOÛT

 

|Irezumi-|Akusesari

Je suis le nouveau tatoueur

 

Genzo Tao :

Le réveil avait été difficile, j'avais trop bien dormi ce qui supposait que je m'étais adapté à mon nouvel environnement de travail et de vie. Un bâillement m'échappa alors que je descendais les marches pour aller dans la boutique. Il était 10 heures tapante et déjà les autres devaient commencer à travailler.
Regardant aux alentours, je ne vis pas le patron, mais seulement un autre employé penché sur sa planche à dessin. Il n'y avait personne à la boutique, j'avais donc le temps d'aller m'acheter un café. J'enfilais mon débardeur que je tenais à la main puis décidais de finalement me présenter avant d'aller chercher de quoi me réveiller convenablement.

- Excuse moi, fis-je en me postant à coté du petit blond. Je suis le nouveau tatoueur. Je ne sais pas si le patron t’a mis au courant...

Je m'arrêtais cependant de parler attendant qu'il lève le regard vers moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je dessine le tatouage d'un client, la tête dans la brume. Ma sœur me manque. Ma famille me manque. Ma mère et ses plats préparés avec amour me manque.
Un soupir s'échappe de mes lèvres et me concentre. Arrêter de penser.
Pourtant, une voix qui ne m'est pas familière me fait froncer les sourcils. Je relève la tête, et reste étonné.
Oh merde. Une bombe!

-Nouveau tatoueur? Non, je n'étais pas au courant. Je suis Tomeo.

Je lui adresse un petit sourire, essayant de cacher l'effet qu'il me fait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Je m'appelle Genzo. J'espère qu'on travaillera bien ensemble.

Je tentais de lui rendre son sourire même si cela était très rare, surtout par simple politesse. Je frottais mes cheveux pour tenter de les remettre correctement : j'avoue ne pas avoir pris le temps de soigner ma tignasse correctement ce matin.

- Si tu n'es pas au courant je suppose que tu ne pourras pas me dire où est mon plan de travail. J'ai débarqué il y a deux jours et j'ai juste eu le temps de me faire embaucher et de trouver un logement.

Pas le temps de penser à autre chose, après plusieurs nuits sans sommeil il avait eu besoin de rattraper ce dernier.

- D'ailleurs je sortais m'acheter un café, tu veux quelque chose?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

-Non non, merci. J'en ai pris un tout à l'heure. Et, je crois que tu auras le seul plan de travail de libre.

Je lui pointe le bureau non-utilisé, et lui souris gentiment. Je repenche la tête sur mon dessin, m'appliquant pour que tout soit parfait.

- Tu devrais te dépêcher par contre. Si c'est ton premier jour de boulot, le patron, enfin, celui qui le remplace, va venir te regarder à l'œuvre.


Fusa' est en vacances. Et son remplaçant, est loin d'être aussi séduisant et sympathique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Ah Kuso ! Fis-je en passant une main dans mes cheveux emmêlé.

J'ai pris ma dose ce matin mais caféine oblige. Là je vais être rapide et efficace j'en suis sur. Je profite de mon tour à l'extérieur pour m'imbiber du soleil et pour fumer une cigarette matinal, la cinquième depuis tout à l'heure enfaite mais bon. Je rentre dans la boutique et oh bonheur le patron n'est pas là! Je me dépêche de m'assoir, en posant le café sur le bord. Bizarrement alors que je commence à dessiner je me sens tout de suite à l'aise, même si pour l'instant pas de client à l'horizon. Je m'étire pour replonger dans ma création.
Je fais ça sans aucun but, si seulement on pouvait me donner du boulot.

- Je n'ai plus besoin de faire mes preuves, grognais-je.

Je lançais un regard vers mon collègue, étudiant sa posture, son visage... Je trouve ça étrange de dissimuler son nez derrière un bandeau, ça doit être pour se donner un style ... Ah les jeunes aujourd'hui!

- Tu travailles ici depuis longtemps ? Lui demandai je curieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

-Depuis plus d'un an.

J'en suis rendu à ma deuxième commande. Je dois reproduire une photo d'un petit garçon. Et bien que d’habitude, je le fais incroyablement bien, aujourd’hui, je n'y arrive pas. Je fronce les sourcils, et soupire, tout en froissant ma feuille.
Je suis très perfectionniste.

-Si tu t'emmerdes, tu peux toujours regarder dans le livre là-bas,

Je pointe l'agenda, qui est sur le bureau du patron.

- Tu peux voir les rendez-vous des clients et savoir ce qu'ils veulent comme tatouage. Comme ça, tu va avoir fini le dessin avant que le client arrive. En ce moment, je fais le deuxième, qui est à midi. Le premier je l'ai fait tout à l'heure. Donc, tu es rendu au troisième, à 14 heures.

C'était supposé être à moi, ce client mais je vois bien qu'il s'ennuie. Et de toute manière, celui là m'énerve tellement que je n'aurai pas fini à temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Merci.

Je me lève pour feuilleter l'agenda, prenant les lunettes pendu au col de mon débardeur je les enfile pour y voir plus claire. J'arque un sourcil en voyant la commande : ce n'est pas du petit tatouage. Une carpe koi, motif japonais, écriture, ombrage, couleur. C'est un bel ouvrage à réaliser, qui vaut très chère et dans un domaine dans lequel j'excelle. Je jette un regard vers Tomeo me demandant s’il a bien lu l'intitulé de la commande. Me donner un tel tatouage à réaliser c'est carrément un cadeau!
Alors que je passe à côté de lui je glisse un autre mot de remerciement de ma voix grave et éraillé. Par la même occasion je regarde sur quoi il travaille : un portrait, pas chose facile non plus.
Je m'intéresse à mon propre travail alors que je m’assoie. Pour 14h? Cela me laisse pas mal de marge, il devrait être près. Je fronce les sourcils et commence à dessiner. Emplacement? Avant bras ... je n'ai pas vraiment de mesure mais je ferais fonctionner la photocopieuse. Cependant j'ai tout de même besoin d'un modèle.
Je me tourne vers le blondinet pour lui demander son aide.

- Excuse-moi. Tu peux m'aider cinq seconde? Je voudrais que tu me prête ton bras pour prendre quelques mesures.

Je tente un regard amical pour obtenir ce que je veux.

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je lève les yeux vers lui, surpris. J'avoue que j'étais tellement concentré que je ne me souvenais plus qu'il était dans la même pièce que moi. Je secoue la tête, remettant mes idées en place.

- Te prêter mon bras? Bien sûr, oui.

Je me lève et me déplace jusqu'à lui. Je lui tends mon bras, tout en observant un peu plus son visage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Toujours concentré je prends les mesures de son bras en faisant le tour avec le papier. Délimitant l'espace je peux enfin voir l'ampleur que va prendre le dessin. C'est une manie chez moi je ne peux pas m'empêcher de poser des questions quand je travail sur le corps de quelqu'un, même si ce n'est pas lui que je vais tatouer, ma langue se délit.

- Tu as des tatouages? Je n'en vois aucun, commentais-je.

Je pousse ma curiosité car un tatoueur sans tatouage, c'est assez étrange. Qui ferais confiance un perceur qui n'a pas de piercing ou à un garagiste sans voiture? Tout est pareil, il faut des preuves pour que les gens acceptent que vous vous occupiez de leur bien, que ce soit objet ou corps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

-J'en ai trois. Ils ne sont pas apparents, c'est tout.

Je me mords la lèvre. Son toucher est léger et habile. J'en frissonne presque. J'imagine quel amant il doit faire.

Nerveusement, je joue avec mon piercing à la langue, le passant sur mes dents. J'adore mon nouveau petit bijou. Malheureusement, je n'ai pas encore testé quel effet il fait à la gente masculine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je lève les yeux vers son visage alors qu'il joue avec ce petit bijou qu'il a de planté dans la langue. Sa petite tête blonde est insupportable de faire ça. Je suis un homme certes mais un homme qui trouve ça incroyablement attirant quand un autre sait utiliser cette partie là de sa bouche.

J'étais un peu étonné qu'on donne autant de responsabilité à des gars aussi jeunes. Le travail s'apprend dans la rue, par une grande pratique personnelle, et par un professionnalisme hors paire aussi. Quel âge avait il donc pour pouvoir travailler comme ça?

- Tu as quel âge au faite?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je trouve que c'est la une preuve de la créativité humaine. Un tatouage, ce dessin presque parfait encré dans ta peau... Le piercing, je crois que ça signifie la liberté totale de soi. Enfin bref, chacun son truc.

- J'ai 18 ans. Et toi?

Je suis dans ma bulle, maintenant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-C'est une question qu'on ne me pose plus ça. Disons que j'ai arrêté de compter, fis-je en riant.

J'avais l'air d'un vieillard à côté de lui. Je fronçais les sourcils en traçant le dernier coup de crayon sur le papier. Voila, je lève le regard vers lui et hoche la tête rapidement pour me retourner vers mon plan de travail.

- Merci, prononçai-je sans le regarder. Je peux te poser encore une question? Ton prochain tatouage tu le fais où?

Je sais que c'est un cercle sans fin, surtout quand on est tatoueur et que l'on débute, pour l'instant on va dire que son corps est encore très vierge, comparé au miens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je hausse un sourcil et souris malgré moi. Doucement, ma main qui était libre se dirige vers une partie basse de mon anatomie. Je lève légèrement mon t-shirt et je pointe juste au-dessus de l'élastique de mon boxer, enligné sous mon nombril.

- Il ne me reste que le tatoueur. J'ai déjà trouvé ce que je veux.

Je me mords la lèvre, alors que je sens son regard brûlant sur mon ventre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Ici? Demandais-je en posant mes doigts au niveau où il avait posé sa main.

Je réfléchis quelques secondes.

- Habituellement ce n'est pas un bon endroit à faire tatouer. Avec l'âge sauf si tu t'entretiens ça va se déformer. Le fameux ventre à la bière ... ironisais-je. Tu veux y mettre quoi? Une écriture, un petit dessin?

Je levais mon regard vers lui. Je m'y connais c'est mon métier, il peut me faire confiance non?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

-Pour l'endroit, je m'en fiche. Je ne vais jamais devenir gros. J'ai un métabolisme rapide de toute façon. Je veux y inscrire "Until The End".

Cette phrase sera la preuve, que je n'ai pas tout oubliée. C'est aussi en mémoire de tous mes proches que je ne vois pas aussi souvent que je ne le voudrais. Il y a pleins de gens, dans cette phrase. Des gens que j'aimerai jusqu'à la fin.

Bien sûr, je me garde une petite réserve, je ne lui dis rien de tout cela.

Par contre, j'ai un éclair de génie!

- Ça te dirait de me tatouer?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Que tu le veuille ou pas ton corps vieillira...

J'étudiais l'idée de le tatouer. Pourquoi pas, intéressant, plutôt pas mal. "Until the end" ... Jusqu'à la fin. Banal en somme mais qui peut signifier beaucoup de chose.

- Je suis plutôt doué pour ça. Tu veux une écriture particulière? Lettre gothique?

Je trace avec mon doigts une forme un peu abrupte les premières lettres sur son ventre.

- Ou bien quelque chose de plus fin et sophistiqué, une écriture manuscrite?

Je fis glisser mon empreinte de manière plus souple cette fois. Ce n'est pas mon domaine d'excellence, mais je m'en sors très bien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

- Je ne sais pas encore. J'ai sûrement encore un peu de temps pour me décider. Ce que j'avais dessiné, c'est entre les deux. C'est mon style personnalisé, la plupart de mes tatouages que je fais sont comme ça. Enfin, quand j'ai carte blanche.

Je retiens mon ventre de se contracter sous son toucher. Sérieusement, ce mec est top. Lorsqu'il touche ma peau, son contact est brûlant comme de la braise, autant que son regard. Vraiment, ce mec me fait un effet monstre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Tu me le diras dés que tu seras fixé. Je serais ravie de te tatouer.

Je lui lance un regard appuyé, rempli de mystère, à la fois attrayant et horriblement effrayant. Je ne saurais comment le définir mais je sais que je peux le faire. Ma main se pose à plat sur son ventre et je le sens frissonner. Il est ferme, alors pour le tatouage ça devrait aller.

- Si tout ton corps est aussi beau que ça y'en a qui doivent avoir de la chance, ne pus je m'empêcher de commenter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

-Bah, je me dis que peut-être après la fermeture...Enfin, si tu veux. Tu as sûrement quelque chose d'autre à faire, et je ne voudrais pas te déranger...

Je bafouille presque pour un simple tatouage. Par contre, lorsqu'il parle de mon corps, j'ai une bouffée d'assurance.

- Pour mon corps, tu devrais peut-être vérifier s'il est beau partout.


Je souligne mon dernier mot, haussant un sourcil, une lueur de défi et de désir dans les yeux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Non ça ne me dérange pas.

J'ai un rire à sa seconde remarque. Les gens de nos jours décidément ne savent plus tenir leur langue, ou est donc passer toute leur subtilité? Il n'empêche que l'idée me plairait, mais il a 18 ans, ça fait 9 ans d'écart entre sa petite personne et moi.

- Je suis trop vieux pour toi garçon. Les jeunes comme toi ont besoin de quelqu'un de leur âge.

Cependant je maintiens son regard. J'aime la manière qu'il a de me fixé ainsi. Même si plus il va me regarder ainsi plus il y a de chance que je ne fasse pas que dessiner sur son corps ce soir.

- D'ici ce soir j'espère que tu auras finis ton tatouage, comme ça je pourrais le commencer dés aujourd'hui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

-De leur âge. Ouais. Enfin.

Je secoue la tête en souriant, et m'éloigne de lui. Je m'approche de mon bureau et me laisse tomber lourdement sur la chaise. J'ai un petit sourire aux lèvres, alors que je continue le portrait. Je reprends vite ma concentration, mais je laisse quand même une petite partie de moi avoir hâte à ce soir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Les heures de travail passent, les clients défilent, piercings, tatouages, ou simples curieux : il y a de tout et cela rythme agréablement ma journée. J'en reverrais certains qui ne sont pas terminé et qui demande encore 2 à 3 heures de travail. C'est le dos en compote que je m'étire.

- Enfin finis ! M’exclamais-je. On va pouvoir passer aux choses sérieuses !

Je me demandais s’il se souvenait que je lui avais promis son tatouage, j'espère qu'il l'a terminé dans la journée. Bien qu'avec le nombre important de gens qui sont arrivés je ne suis pas sur qu'il en ait eu le temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

La journée a été mouvementée, c'est presque incroyable. Par contre, j'ai pu trouvé le temps, entre les piercings et les tatouages que j'ai du faire, de terminé mon dessin. Finalement, j'ai opté pour une écriture gothique. Bien qu'elle soit moins douce pour les yeux, je trouve qu'elle va rehausser la signification de mon tatouage.

Il est près de 19 heures lorsque je finis l'inventaire, et que je me dirige vers la porte d'entrée. Je verrouille celle-ci, et retourne d'un pas lent vers mon bureau. Je passe machinalement ma langue sur mes lèvres, me délectant de la piqûre légèrement glacé du bijou sur ma peau.

J'entends Genzo s'étirer et soupirer de bien être, avant de s'exclamer. C'est qu'il a hâte, lui! Je pose mon regard sur lui, avant de saisir la feuille où mon futur tatouage est dessiné. J'ai eu le temps de tout terminé. Il ne me reste que la partie étamper sur la peau et tatouer.

- Je suis prêt, si tu en as toujours envie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Envie de ? Ah oui, le tatouage. Mon esprit était déjà partie ailleurs dans quelques idées mal placés où le petit être blond non loin de moi avait le privilège de coucher avec moi. Je m'étire encore une dernière fois avant de me relever.

- Je suis prêt. Allons derrière ce sera plus tranquille.

De toute manière c'était là que se trouvait tout le matériel, mais c'était juste pour placer une phrase à double sens dans mes propos : que ce soit pour tatouer ou pour une quelconque autre activité, on ne risquait pas de nous déranger ni de nous voir. Je lui souris aimablement. Avant de me diriger en premier là bas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je soupire et regarde mes pieds. Donc, je vais devoir me déshabiller. Et je vais sentir encore sa peau brûlante sur moi, ainsi que son regard tout aussi brûlant. Je joue de nouveau avec mon piercing, et le suis dans mon bureau habituel. Enfin, le nôtre à présent. J'enlève donc mon pantalon et mon t-shirt, avant de lui donner la feuille.

-Donc, je veux cela ici...

Je pointe sous mon nombril, entre celui-ci et mon pubis sera parfait. De plus, ça mettra une touche encore plus sexy à mon ventre presque parfait.

- Et je veux le tout proprement. Et...J'ai calculé le prix. Si ça ne te convient pas, on peut toujours s'arranger autrement...

Je lui souris, avant d'aller m'asseoir. Par habitude, je fais déjà pivoter le banc de manière à ce que je sois couché.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je le regarde se déshabiller sans aucune gêne et avec envie. Je regarde ses jolies fesses sous le tissu, ses bras fins, son torse imberbe et son ventre plat. Mes pensées s'évadent sur le moyen de se servir d'un corps pareil. Je me dirige vers le siège, et il s'allonge déjà pour que je puisse commencer. Je pose le stencil sur son ventre pour dessiner le contour, l'encrage et le remplissage seront faciles à faire.

- Il n'y a que l'argent qui m'intéresse. Si je tatoue c'est pour avoir de quoi vivre.

Au moins ce point là est mis au clair : je ne fais pas de réduction à cause d'un petit écart de conduite avec le client. Je suis concentré sur son tatouage à présent.

- C'est bon? Je l'ai bien mis?

Je parle du pré-tatouage, je suppose que oui puisqu'il est situé exactement là où il me l'a demandé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

-T'inquiètes, je ne pensais pas à autre chose que l'argent. Et ouais, tu l'as bien mis.

Je me concentre sur le plafond, laissant aller mes pensées vers l'extérieur du salon de tatouages.

Je soupire, alors qu'il commence à tatouer le contour. Je sens que je n'ai pas finis de penser. La différence, entre lui et moi, c'est que je peux me concentrer pour tatouer et parler en même temps. Lui, les fonctions ne peuvent se mettre en marche en même, enfin, du moins je le crois.

- Tu habites en haut ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Oui. Le patron me loue un studio. C'est plutôt simple mais sympa, pas trop moche en plus. Je m'y suis déjà adapté.

Je lui réponds alors que je fronce les sourcils pour bien faire attention, même si je sais parlé en même temps, j'aime savoir que ma préoccupation première est le tatouage. J'aime le travail bien fait et si je le rate c'est presque irréversible. Malgré tout, je ne peux empêcher mon esprit de divaguer sur le dessin des cuisses de Tomeo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

 

Le temps s'écoule, et j'ai eu l'impression de jamais en voir le bout. Lorsqu'il me dit qu'il a fini, Je me redresse, et me plante devant le miroir. Ma peau est légèrement rouge, mais mon tatouage est trop bien réussi.

-Merci!

Je farfouille dans mes poches, et J'en sors le prix que j'ai calculé plus tôt. Je lui tends la liasse de billets.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je suis satisfait de mon travail : ce n'est pas le plus dure des tatouages que j'ai fais, il est juste long à réaliser. Je suis content de l'encrage et du reste. Je compte les billets pour me rendre compte que j'ai le total mais que j'ai encore envie de jouer un peu avec lui. Oui, maintenant je me suis laissé prendre au piège, je l'avoue.

- Il manque un petit quelque chose...

Je m'approchais de lui en le fixant droit dans les yeux. Allez cède moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je me perds dans ses iris, passant automatiquement ma langue sur mes lèvres. Il s'approche encore un peu plus, le regard allumé d'une lueur déterminée. Il s'arrête alors qu'il ne reste qu'une dizaine de centimètres entre nos deux corps.

- Qu'est-ce qu'il manque ..?

Sans même m'en rendre compte, j'ai dû me rapprocher. Un sourire satisfait vient prendre place sur son visage avant qu'il ne me réponde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Un supplément pour avoir supporter ton discours pendant autant de temps.

Je me rapprochais de lui le faisant se rapprocher de la table.

- Tu m'as proposé quelque chose tout a l'heure non?

Je glissais mes deux mains dans son cou, approchant mon visage tout près pour finalement m'éloigner pour aller me rassoir la ou je l'ai tatoué. J'aime faire semblant d'avancer pour me rétracter ensuite, voir si l'autre en a vraiment envie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je suis bouche bée. Je le regarde s'éloigner, un air légèrement dégouté au visage. Puis, sans hésitation, je m'approche de lui. Il me regarde, avec une expression indéfinissable. Lorsque j'arrive devant lui, je me penche, appuyant mes mains sur les accoudoirs de la chaise. Je positionne mon visage devant le sien, effleurant légèrement ses lèvres des miennes.

-Tu veux faire le test?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Ai-je l'air réticent? Répondis-je simplement.

C'est moi qui approchais mes lèvres en premier pour simplement les reculer ensuite. C'était un test, une simple pression infime sur sa bouche. C'était divertissant, ce gamin l'était. Pourtant je franchissais des barrières que je ne devais pas franchir. Je me demandais bien où ce petit jeu allait me mener : c'était follement excitant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je soupire, exaspéré. Je lui jette un regard noir, avant de saisir sa tête entre mes mains. Aussitôt, je pose mes lèvres sur les siennes, avec une envie non-dissimulé. Ma langue vient rencontrer la sienne, et je peux même sentir ses mains sur mes épaules. Je me rends compte ainsi que je suis toujours torse nu.

Je me détache après une trentaine de secondes, et lui fait un grand sourire. Une de mes mains vient jouer avec une de ses tresses.

-Satisfait?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Non. Encore, exigeais-je.

Quoi? Il croyait me satisfaire ainsi? C'était trop plaisant pour que je m'en contente. Je revins coller ma bouche contre la sienne avec insistance. Je cédais au petit jeune, il allait surement avoir ce qu'il voulait, et moi je suis un éternel perfectionniste, je vais au bout de ce que j'entreprends. Qu'il ne vienne pas me dire qu'il en a assez, je crois que je ne le croirais pas.
Sa langue vint se mélanger avec la mienne et je tirais sur la ceinture de son jean pour l'attirer contre moi. J'avais bien sur recouvert son bas ventre avec du cellophane pour éviter toute infection.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Pendant que mes neurones dansent sur la musique de la victoire, je prolonge le baiser, mettant ardeur et désir à ma tâche. Son contact est comme un électrochoc, je sens des frissons me parcourir l'échine. Une de mes mains vient se perdre sur sa nuque, l'autre se pose sur son torse. Je peux sentir son cœur qui se démène sous mes doigts. Et cette sensation provoque une légère contraction dans mon bas-ventre.

Sans que je sache pourquoi, je me trouve plaquer contre le bureau derrière lui, monsieur maintenant debout et qui domine totalement la situation. Ça me plait.

 

|Ellipse|

Je reprends mon souffle difficilement, mon cœur se démenant contre mes côtes. L'heure qui vient de passer était formidable, et je la grave dans ma mémoire comme étant la meilleure baise que j'ai pu avoir. Toujours assis sur lui, je niche ma tête dans son cou, me délectant encore de la sensation de l'avoir en moi, ne faire qu'un avec cette bombe presque trop délicieuse. Je me mords la lèvre. Nos corps sont presque fondu l'un dans l'autre, il n'y a plus aucune barrière. Et je trouve cela définitivement merveilleux.

-T'es...Génial...

Je passe une main dans ses tresses, alors que lui ses mains se perdent dans mon dos. Je sens ses lèvres se poser sur ma mâchoire, et je dois réprimer mon frisson. C'est comme si mon cœur bondissait dans tous les sens.

 

 

 

Genzo Tao :

Je dois avouer que dans son genre il est plutôt pas mal … Sans le montrer il m'a pourtant un peu épuisé et je souffle doucement pour reprendre contenance. Je profite de l'avoir si près de moi pour passer doucement mes lèvres dans son cou après avoir dévorer sa mâchoire et sa bouche. Mes doigts effleurent le haut de son postérieur, son dos, avant que je ne l'attrape sous les cuisses pour lui souffler quelques mots à l'oreille. Je le porte contre mon corps nue, tout contre moi alors qu'il s'accroche autour de mon cou.

-On va se coucher?

Je le regardais, insistant, voulant lui montrer que il ne devait répondre que oui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Ma tête s'est posé d'elle même sur son épaule, alors que je tente toujours de respirer normalement. Le sommeil commence à s'insinuer en moi, et je n'aurais même pas la force de le contredire. Je ferme les yeux, tout en me laissant bercer par sa respiration à lui.

- M'oui...

Ma voix est plus douce et rauque que tout à l'heure. Le fait est que j'ai crié presque toute la durée de ce moment magique. Je pose mes lèvres dans son cou alors qu'il m'amène je ne sais où. Ce n'est que lorsque mon corps se pose sur une surface molle que je rouvre les yeux. Mon regard rencontre le sien, et sans que je puisse m'en empêcher, je scelle en un baiser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

|Studio de |Genzo

Si j’avais su que la journée finirait ainsi…

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Alors que nos langues dansent ensemble, avec plus de douceur que précédemment, je ne peux me retenir de passer mes bras autour de son cou. Je sens ses mains se poser sur mes flancs, caressant ma peau chaude et frissonnante. Alors que ses lèvres parcourent doucement mon cou, une idée de génie me passe par la tête. Enfin...Avant que je n'ai pu l'analyser, elle avait déjà franchie la barrière de mes lèvres.


- J'aimerais que tu m'appartiennes, autant que je t'appartiendrais...

Il arrête tout mouvement, et je sens son regard essayé d'accrocher au mien. Mes yeux s'écarquillent, et je ne peux m'empêcher de me cacher le visage dans mes mains. Non mais quel con!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je l'avouais, je n'avais pas l'habitude d'embrasser ainsi mon partenaire, tout était doux, nouveau, assez inédit dans le genre. J'avais eu des petits amis, mais les moments d'échanges d'affection de ce genre je les évitais avec soins, peut être parce que j'étais défoncés habituellement et que là non.

-Ça veut dire quoi ça?
Ne pus-je m'empêcher de demander alors qu'il coupait un moment de tendresse.

Je tentais d'enlever les mains de devant son visage ce que j'arrivais à faire avec une facilité désespérante.

-Tu veux me mettre une laisse c'est ça?


Souhait-il m'enlever ma liberté de célibataire? L’idée me plaisait moyennement tout d'un coup : je n'étais pas ici pour m'amouracher d'un petit étudiant en mal d'histoire de cul.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je fronce les sourcils. Non, ce n'est pas mon intention de l'emprisonner dans une relation étouffante. Je n’ai pas envie non plus de me demander où il est passé et avec qui. J'ai assez donné.

J'inspire longuement, avant de planter mon regard dans le sien.

-Non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Au contraire, je n’ai pas envie d'être attaché à quelqu'un de cette manière. Juste que...

Je soupire. Je sens un feu dévorant embraser mes joues. Ça part bien.

- Juste que j'aimerais avoir plus d'un moment comme cela, avec toi. Mais je ne te demande ni fidélité, ni amour. Je viens de sortir d'une relation et je ne suis pas prêt à cela. Mais j'ai passé une merveilleuse journée et j'aimerais bien que ça continue.

Je pose mes lèvres un quart de seconde sur sa mâchoire et tente un sourire. Son visage est encore impassible, mais même tout à l'heure, il l'était. Alors je ne m'en fais pas trop avec ça. 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Mes doigts viennent caresser quelques secondes ses joues rougeoyante de honte. Passant mes mains derrière sa tête je lui retire ce bandeau qui cache une partie de son visage. Mes lèvres ne peuvent s'empêcher de déposer deux baisers sur ces petites zones qui montrent sa gêne. Je reviens ensuite embrasser sa bouche avec ferveur comme pour lui accorder ce qu'il demande.
L'idée me semblait bonne, tout du moins acceptable, mais pas nécessaire. Nous aurions put nous revoir sans créer entre nous une quelconque relation de couple, même libre. Ce qu'il veut c'est du sexe, comme je le pensais avant, il n'y a plus que ça qui motive les jeunes à présent. Cependant cela me convient parfaitement, si je développais des sentiments pour lui -ce qui semblait plus qu’improbable- cela se finirait mal, pour lui et pour moi.
Ma langue titilla doucement son lobe d'oreille, après avoir laisser un tracé brulant dans son cou. Puis je me décidais de lui murmurer quelques mots, le faisant frémir.


- Cela me semble correct.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je sens le feu qui dévorait mes joues se propager jusqu'à mon ventre lorsqu'il prononce cette simple phrase. Je m'étonne même de la douceur de sa voix, de ses gestes. Il est vraiment imprévisible, ce mec. Peut-être c'est ce qui me fascine tant, chez lui.

Pour toute réponse, ma main vient se poser délicatement sur sa nuque, et j'effleure ses lèvres des miennes, avant que ces-dernières ne se transforment en un sourire. Je lutte vainement pour que mes yeux restent ouverts, mais c'est peine perdu. Dommage. J'adorais contempler son visage.

Je sens de nouveau sa tête dans mon cou, et je ne peux que sourire davantage. J'espère seulement qu'il n'a pas remarqué combien mon cœur se débattait dans ma poitrine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je dépose un dernier baiser dans son cou avant de décider que mon moment tendre est terminé, il n'a déjà que trop duré. Mon corps tout entier se détache de lui pour aller s'installer du côté gauche du matelas. Je me mets dos à lui pour finalement me retourner de nouveau face à son visage. Ses yeux sont déjà fermés et je m'autorise à le contempler dans la pénombre. Des questions me viennent à l'esprit. Je m'interroge sur ce qui m'a poussé à coucher avec un gamin pareil. Il est mignon, certes, mais cela ne semble pas être un élément suffisant à mes yeux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je sens ma respiration s'apaiser, ainsi que mon corps en entier. C'est comme si j'étais aspirer dans un gouffre profond et sombre, mais je n'ai pas peur. Ce n'est pas désagréable, au fond. Je dors d'un sommeil sans trouble, juste avec des flash de mon bon moment passé avec mon nouveau collègue. Je me cale un peu plus sur ce qui doit être mon oreiller.

C'est maintenant que je réalise. Je suis chez lui, je dors chez lui et en plus, près de lui. Seigneur. Faites que je ne tome pas amoureux!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Genzo Tao :

Le réveil se fait sans encombre bien que je suis obligée de faire le moins de bruit possible : je ne supporte pas qu'on me réveille alors j'éviterais de le faire pour lui. Doucement j'ouvre l'unique fenêtre de l'espace pour fumer mes 2 ou 3 cigarettes matinal. L'air frais emplis la pièce dans un souffle agréable mais qui ne réveille pas mon jeune ami qui a dormi dans une position plutôt étrange. Ses pieds sont actuellement fourrés dans les coussin alors que son visage est tourné du côté où j'ai dormi, là où ses jambes devraient être. Il est amusant dans son genre.
Je viens doucement caresser sa joue du bout des doigts, il grogne légèrement avant de passer de la position fœtal à celle de l'étoile de mer... Je ris légèrement pour venir embrasser ses lèvres dans un sens différent de celui qui se fait habituellement : mon visage étant dans le sens opposé au sien, mes yeux donnant directement sur ses merveilleuses clavicules.
Il réagit automatiquement à mon baiser et j'en viens à me demander si il ne faisait pas sembler de dormir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

L'air frais et la lumière soudaine autour de moi me tire de mon sommeil profond, alors que je me sentais juste...Trop bien. C'était une sensation impossible à décrire tant elle était bénéfique. Je grogne légèrement, ouvrant à peine un oeil et le refermant aussitôt, lorsque je sens une source de chaleur  caresser ma joue.

Je sens alors une douce pression sur mes lèvres, et réalise aussitôt qu'il m'embrasse. Je me laisse porter au rythme langoureux du baiser, happant ses lèvres, les mordillant même quelques fois. De nouveau, je sens mon cœur battre à tout rompre, si bien que je sens déjà la couleur écarlate s'emparer de mes joues.

Sérieusement. Je veux des réveils comme ça chaque matin!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

J'embrassais un peu plus ses lèvres avant de me rendre compte du geste trop tendre que j'apporte : ce n'est pas bon tout ça. Je ponctue la fin de ce baiser par un petit bisous sur le haut de son nez enfant découvert. On dirait un enfant il fronce les sourcils, visiblement contrarié mais n'ouvre pas les yeux. J'écarte quelques mèches sur son front, et je vois ses joues se couvrirent de rouge … Cette relation, je dois avouer que j'en ai peur. Pourquoi un gosse s'intéresse-t-il à quelqu'un comme moi? Ah oui, le sexe, j'oubliais.

- Bonjour, lui soufflais-je avant de retourner à la fenêtre pour fumer une nouvelle cigarette.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je fronce les sourcils, mais je ne veux pas ouvrir les yeux tout de suite. La douceur de ses gestes me désarçonne, lorsqu'il dégage mon visage de quelques mèches de cheveux. Je retiens un sourire tendre.

- Bonjour !


Ma voix est remplie d'entrain. Et même si le baiser est terminé, j'espère avoir des réveils comme cela pour le restant de mes jours. Je papillonne des yeux, pour les habituer à la lumière puis pose mon regard sur lui. De l'angle où je suis, je le vois de côté. La lumière du soleil éclaire partiellement son visage, ce qui fait étinceler ses yeux. Il est beau.

Je resterais ici longtemps, à le contempler. Mais...Est-ce que je travailler, aujourd'hui.

- Dis, tu travailles ce matin?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Sa bonne humeur n'est malheureusement pas communicative et je continue d'afficher un visage impassible tout en tirant sur ma cigarette. Je contemple les passants, la rue commence à peine à se remplir, quelques marchants ambulant étalent leur étales improvisés. Je repère quelques bijoux de loin sur celles ci. J'irais y faire un tour …

-On est dimanche, lui rappelai je.

Je jetais un regard vers lui. Il était assis dans les draps blanc, légèrement décoiffé, me dévisageant avec des yeux pétillants. Je supposais que ce n'était aucunement en rapport avec notre relation naissante, mais plutôt à cause de ce réveil tardif.

-Si tu veux partir te gêne pas, lui signalais je.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je hoche la tête, me passant une main dans les cheveux, avant de fixer les draps. D'une part, je n’ai pas envie de partir, mais si il me le propose, c'est qu'il doit vouloir que j'en fasse ainsi, n'est-ce pas? Je relève le regard vers lui, sentant ses iris me chauffer la peau. Nous nous regardons un instant dans les yeux, avant que je détourne la tête.

- Eh bien, si tu veux que je m'en aille...

Je fis un large geste de la main en haussant les épaules. Déjà que j'ai dormi ici, je ne voudrais pas lui imposer ma présence plus que le nécessaire. Mais bien sûr, moi je voudrai rester.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je fronce les sourcils. Je n'aime pas qu'on se mette en victime lorsque ce n'est pas le cas. Alors qu'il se lève pour aller se rhabiller, je le rattrape par le bras.

-Arrête de faire comme si je te mettais à la porte.

Je plonge mon regard dans le sien pour lui montrer que je ne veux pas vraiment qu'il s'en aille, que c'était juste une suggestion.

-Tu es jeune tu as plein de chose à faire, surement pour tes études, je ne veux pas t'ennuyer en t'enfermant ici.


Je me demandais pourquoi je me justifiais, peut être parce qu'il ne serait pas revenu si je ne m'excusais pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je ne peux m'empêcher de sourire lorsqu'il me retient pour partir. Je décèle dans son regard...En fait, je ne sais pas. Je ne sais rien de lui, et je crois que c'est ce qui rend son être si fascinant. J'abandonne donc le mouvement amorcé en riant légèrement. Mais je me tais aussitôt que je vois son expression faciale changée. Je ne veux pas qu'il croit que je ris de sa gueule, quand même!

Mon rire se mue en un léger sourire.

- Non, je n'ai pas grand chose à faire, aujourd'hui...Et tu ne m'ennuies pas. Par contre, toi, je ne veux pas t'ennuyer...

Je baisse légèrement la tête, rompant le contact de nos regards. Je crois qu'il me perturbe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

J'attrape son visage entre mes doigts pour le lui faire relever. Je ne supporte pas qu'on fuit mes yeux. Au fond de moi je sens que cette relation va être compliquée, plus qu'il n'y paraît. Moi qui suis tellement impassible et lui tellement émotif, comment voulez vous que cela fonctionne? Je doute en quelques secondes sur cette relation basé sur une simple attirance sexuel.
Soudainement je me mets à regretter d'avoir céder. Je n'aime pas ça, je n'aime pas la situation et dans un geste totalement inconscient mes lèvres frôlent les siennes avant de s'unir avec hargne aux siennes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je reste surpris pendant quelques instants, lorsqu'il mélange tendresse et haine au baiser. Tout était violent, saccadé, mais étincelant d'une douceur infinie. Vraiment, ce mec est instable. Je crois qu'il ne se comprend pas comme il le voudrait ou je ne sais quoi. Peut-être doute-t-il de moi, qui sais?
Malgré mes réflexions, mes mains viennent encadrer son visage, et je lui transmets mes émotions par ses lèvres. Sa peau est douce sous mes doigts et je me risque même à glisser ces-derniers dans ses tresses. De nouveau, je sens mon cœur se démener.
Pas croyable. J'ai 18 ans et je suis cardiaque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je défaille devant lui, c'est insupportable, mes mains tremblent, je crois que je suis en manque. Pas en manque de lui, en manque de ça, en manque de cette merde, et c'est de sa faute. Pour éviter d'y penser j'active une peu plus mes lèvres et emprisonne ses adorables fesses dans mes mains sans aucune délicatesse. Ma bouche s'acharne, mord, lèche, embrasse, dévore. Je suis avide de lui pour ne pas être avide de la drogue.
Malgré ce chaos intérieur, mon visage est un masque de froideur absolu. Mes ongles griffent le haut de ses cuisses, le bas de son postérieur. Je regrette de me laisser embarquer la dedans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je sens les muscles de ses bras se tendre, alors que je passe mes mains dessus, pour finir sur ses hanches. J'ai l'impression que nous sommes l'eau et le feu. J'ai plus l'impression que nous nous combattons au lieu de nous embrasser. Je ne peux pas dire que c'est désagréable, mais je peux sentir les sentiments incohérents et violents qu'il y met. Tout ça est déstabilisant.

Quelques secondes plus tard, je me retrouve de nouveau sur son lit, en dessous de son corps de rêves. Je sens ses ongles courts s'enfoncer dans ma chair, alors que j'échappe un gémissement à la fois de plaisir et de douleur.

Ce mec me tuera.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Genzo Tao :

Encore une fois pour oublier ma dépendance je vais souiller son corps de manière immonde, peut être la plus immonde qui soit ... Je n'ai qu'à faire comme d'habitude. Même si cela me dégoute, je suis partagé entre mon envie de lui et ma dépendance. Mes mains viennent rabattre ses jambes et je sais ce qu'il va se passer, cela va encore être une belle partie de jambe en l'air ...

|Ellipse|

Mes dernières forces m'abandonnent. Je tombe sur lui, il s'est déjà étalé sur le matelas. Nos corps essoufflés bougent au même rythme. Pour le moment, je suis repu par mon désir sexuel. Les draps sont salis, mouillés, souillés, par la sueur et le reste. Ma langue vient chatouiller son cou, remontant jusqu'à son oreille pour happer le lobe de celle ci. Je me décale pour me laisser reposer sur la couverture. Ma main sert sa hanche.
Je songe à m'excuser de cette intrusion en lui rapide, soudaine, rapide, violente, sans aucune délicatesse, mais s’il ne se met pas à pleurer ou à se plaindre, je ne vois pas pourquoi je le ferais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Ma cage thoracique se soulève par a coups bestiaux, je sens un liquide épais couler entre mes fesses. Je ne saurais dire si j'ai apprécier pleinement me faire "prendre comme une chienne" ainsi.  J'ai la tête vide, je ne ressens plus que la douleur dans tout mon corps. C'est qu'il peut être passionné parfois!

Je me lève difficilement pour me rendre à la salle de bain, et je l'entends me suivre. Rendu dans la pièce, j'ouvre la douche et me glisse sous le jet d'eau. L'eau rafraîchis mon corps meurtri et griffé, fait tarir le sang de mon intimité. Dos à la porte, je l'entends s'ouvrir et je sens deux bras qui m'entourent, puis sa présence au grand complet.

-Re bonjour !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Quand je le vois se lever je fronce les sourcils, contrarié. Il a l'air de se trainer un peu. Je le suis mais ce n'est que pour éviter une quelconque chute. La buée rempli l'espace et j'observe mon amant se laver. Quand je vois son corps ainsi abimer ça me fait un peu peur, je suis effrayé par moi même et par ce que je fais.
Alors que je viens me coller à lui pour m'excuser sa voix semble bien enjoué. Mes lèvres reviennent se poser dans son cou et j'aime soudainement la chaleur de sa peau mêlée à celle de l'eau.

- Je suis désolée. Je t'ai fais mal.

J'embrasse par petit baiser les traces sur sa peau... Je n'aurais pas voulu être aussi violent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je baisse la tête, lui donnant accès à ma nuque. J'en profite pour examiner les dégâts. À mes pieds, l'eau forme un traînée rougeâtre. J'ai la trace de ses doigts sur mes hanches, quelques morsures sur le ventre et sur le torse. Mes jambes sont molles, j'ai l'impression de ne plus avoir d'énergie. Je viens de me réveiller, et je n'ai qu'envie de dormir.

Je secoue la tête, et me retourne vers lui lorsque j'entends sa voix rauque. Je plonge mon regard dans ses iris, et y décèle de la désolation. Je pose ma main sur ses yeux, et lui dis dans un souffle:

-Ne le sois pas. C'était super.

J'embrasse ses lèvres, et me recule légèrement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

"C'était super"? Je suis contrarié. Il saigne et il ose me dire que c'était "super". J'ai une grimace pour désapprouver ses dires. J'y suis allé un peu trop fort.

-Tu as mal. Ce n'était pas super.

Si la douleur a pris le dessus sur le plaisir ça ne sert plus a rien. Je sors de la douche, pressé, j'attrape une serviette au passage pour essuyer rapidement mon corps. Puis, sans la moindre hésitation, je me dirige vers la table de nuit, la ou est planqué mon matériel. Là j'ai besoin d'une injection. Je respire mal, j'attrape a la va vite une seringue propre pour m'injecter le produit préparé. Je respire, je souffle que c'est bon...
Je retire l'horrible instrument le balance sur le sol avant de basculer ma tête en arrière sur le draps. J'apprécie la sensation du liquide me brulant les veines.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Je le suis, ayant déceler un changement d'ambiance dans la pièce. Après avoir pris une serviette, je reste dans le cadre de porte, et l'observe. Et je ne peux me retenir d'être choqué. Soudain, devant mes yeux, j'ai l'impression de revoir Yui à 13 ans, lorsqu'elle était dans sa phase héroïne. Mes yeux s'embuent.

Je me laisse glisser contre le mur, secouant la tête pour m'enlever cette image. Tout s'est éteint. Et la magie, et la tendresse. Pourquoi fallait que je tombe sur un drogué, aussi?

Je soupire et ramène mes jambes contre moi. Je le regarde savourer sa merde, avec toute la désolation du monde. Super!

Je me lève, et décide de descendre dans le salon pour retrouver mes vêtements de la veille. Je sais que de toute manière, il ne le saura pas. Je descends donc, et me rends en arrière dans le bureau, où mes vêtements sont éparpillés sur le sol. Je ramasse le tout et les enfile, puis m'attèle à désinfecter le fauteuil. Je ramasse les vêtements de mon collègue, fais le ménage des bureaux. Tout pour ne pas penser.

Lorsque je remonte là-haut, avec ses vêtements dans les mains, je le trouve dans la même position que précédemment. Il relève la tête vers moi, alors que je jette ses vêtements sur son lit. Il semble moins geler

 

 

 

 

Genzo Tao :

Ma tête capte sa présence mais je ne bouge pas. Je n'y arrive pas, je suis commandé par la drogue. Je ferme les yeux, je n'analyse rien et je me demande comment j'arrive même à penser "Merde il m'a vu ...". Dans un élan encore plus pathétique je tente de refermer le tiroir, je le fais. De longue minute s'écoule ensuite mais la sensation est immense et elles défilent comme de longues heures.
C'est quand j'entends la porte claqué qu'enfin mon cerveau commence à reprendre un rythme plus ou moins normal : je suis encore dans un état second mais au moins je réagis. Je me relève pour lui faire face.

- Approche.

Il ne bouge pas.

- Approche, exigeais-je en parlant un peu plus fort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

Son ton de voix est sec, mais je m'approche tout de même. Je ne sais pas ce qui peut lui passer par la tête en ce moment et sérieusement, je préfère ne rien savoir. Lorsque j'arrive à sa hauteur, je sens ses yeux me parcourir sans aucune gène, ce qui m'arrache des frissons. Mon corps est toujours douloureux, et j'ai peine à rester debout longtemps. Mes pensées se combattent, j'ai envie de rester autant que je veux partir. Je soupire et j'attends qu'il ne parle ou fasse un geste quelconque. Pourquoi voulait-il que je m'approche?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

J'attrape ses avant bras au niveau des coudes, et je viens poser mes lèvres sur son front. Je les laisse un moment, respirant son parfum. Je plane, mais qu'est ce qu'il sent bon...

- Merci, soufflai je.

Merci de n'avoir rien dis, merci d'avoir fais comme si je n'étais pas entrain de me shooter devant tes yeux. Je desserre mon emprise sur ses bras et me recule d'un pas. Je le contemple. Je me dis qu'il va partir...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Tomeo Ishikawa :

Je fronce les sourcils un instant, ne sachant pas trop ce qu'il va faire. Et lorsque je sens la douceur de ses lèvres sur mon front, je me détends. Je passe une main sur son épaule, et penche la tête légèrement sur le côté. Il est beau, je ne le penserai jamais assez. Mais le voir ainsi me peine énormément.

-Tu...Veux que je parte ou tu veux faire quelque chose aujourd'hui?


Je baisse les yeux un quart de secondes, avant de les planter directement dans son regard aux pupilles dilatées. J'aimerais apprendre à le connaître.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je ferme les yeux et puis me laisse retomber sur le lit.

-Je crois que j'ai besoin de rester seul, avouais-je à mi-mot.

Ce n'était pas que je ne voulais pas passer un peu de temps avec lui, c'était juste que j'étais défoncé et que j'avais besoin de réaliser à quel point mon état était pitoyable, au point que je ne me suis toujours pas habillé.

-Va t'amuser.

Va coucher avec n'importe qui sauf un drogué dépravé et plus âgé que toi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tomeo Ishikawa :

J'inspire longuement et hoche la tête, jetant un dernier coup d'oeil à son corps de dieu. Je ne peux réprimer un sourire désolé et un léger pincement au cœur dans ma poitrine. Puis, me retournant, je grave les lieux et les moments dans ma mémoire, comme par peur que se soit la dernière fois que je mets les pieds ici. Il est très instable, et j'avoue qu'il me donne du mal à le comprendre. Je tourne la tête une dernière fois, son regard butte contre le mien.

- Au revoir, Genzo.

J'ouvre la porte d'entrée, sors et la ferme discrètement derrière moi. Je n'ai même pas pris la peine d'attendre sa réponse. Je ne veux plus penser à rien, ce que je veux c'est m'amuser.

 


 
 
posté le 19-01-2011 à 13:43:44

Kuragari Hiraku


Kuragari:

Nom de votre personnage : Hiraku

Prénom : Kuragari

Âge : 20 ans

Lieu où il a grandi  : Dans les montagnes de l’île Honshu, quelque part entre Nagano et Kofu.

Caractère  : Kuragari Hiraku est un homme plein de surprise. Encore faut-il savoir auquel Kuragari on s’adresse. En effet, il peut-être antisociale et profiteur comme extrêmement poli, calme et agréable. Mais tout ceci n’est qu’un jeu : il adopte une autre façade lorsqu’il est à l’université, que lorsqu’il traine avec des amis. Il fait certainement ça pour garder sa popularité à son sommet et que tout le monde continue de l’aduler. Venez lui parlez, c’est un « Moi, je… » qui ne fait que s’auto-complimenter, se vouant lui-même un respect sans égal, un véritable hâbleur. Cependant cela n’est pas toujours le cas. Derrière ce masque de confiance en soi se cache un homme particulièrement sensible, qui utilise toute sa force pour ne pas fléchir au moindre coup. Mais il possède malgré tout un fort caractère qui le pousse à se battre, à se donner les moyens d’être libre.
Quoiqu’il fasse, il n’est jamais très mature. Bien sûr cela n’est pas important lorsqu’il se met à faire le grand enfant devant ses amis, néanmoins lorsqu’il faut prendre des décisions importantes dans des situations compliquées, c’est beaucoup plus problématique. Kuragari n’a jamais su réellement gérer les crises, il n’est pas équipé pour vaincre les malheurs. Et pourtant, par le plus grand des miracles, il fait toujours parti de ce monde.

Famille : Son père, l’héritier de la gigantesque chaîne familiale HRK, industrie exploitant le pétrole. Sa mère est morte en le mettant au monde, mais son père a adopté un petit garçon lorsqu’il n’avait alors que deux ans. Il ne sait rien d’autre de sa famille, hormis un oncle qu’il n’a jamais vu qui l’entretient en remplissant son compte bancaire.

Actuellement, il vit : Pendant plus d’un an, il a vécu dans le dortoir de l’université, et pourtant, il se pose des questions maintenant, s’il ne devrait pas vivre ailleurs.

Description physique  : Il n’y a pas à dire, Kuragari est “bonne”. Et il le sait, il en joue régulièrement. Il mesure 1m83, ce qui le place plus grand que la moyenne nippone. Sa silhouette est fine, svelte et gracile. Sur son corps, il n’y a ni grain de beauté, ni boutons, ni irritations, ni rougeurs, juste une peau blanche et lisse. De nombreux tatouages cachent pourtant des cicatrices trop visibles, si bien que la totalité de son dos est recouvert d’un texte, ainsi que ses bras et son torse. Et tous ont une signification, tout comme son dernier tatouage fait récemment, sur la cuisse droite, qui est le nom de son frère.
Son visage doux, aux traits fins, sa gorge blanche, ses yeux de biches d’un noir profond, ses lèvres pleines et roses… Oui, il possède la beauté de la plus gracieuse des femmes. Pour accentuer cet avantage auprès de la gente masculine sensible à son charme, ses cheveux ébènes sont toujours coiffés de sorte à ce qu’il soit toujours le plus sexy.

Histoire  : Une soirée d’été, dans un petit hôpital perdu entre les montagnes, la douleur d’une femme résonnait. Une nouvelle naissance dans la riche et prestigieuse famille Hiraku se déroulait, et l’arrivée du nouvel héritier de la chaîne pétrolière était imminente. Le futur père jubilait : sa progéniture avait devant elle un avenir rayonnant. Un pleur assourdissant de bébé retentit soudain. Et quelques secondes de bonheur plus tard, un bip strident tranchant cet élan d’émotions. À peine Kuragari fut-il arrivé dans le monde qu’il enclencha son plus grand malheur. Le commencement de sa vie précipita la fin d’un autre. Le père sortit de l’hôpital, avec dans ses bras son enfant, pour lequel il vouait déjà une haine effrayante. Ce fut sa nourrice qui lui apprit à parler, à marcher, à manger… Les seules fois où il voyait son père, il ne faisait que trembler devant son regard noir. À deux ans, il prit déjà conscience qu’il ne l’apprécierait jamais, lorsqu’il revint à la maison avec un autre enfant, tant il avait honte de Kuragari. Et le cauchemar débuta. Du jour au lendemain, les bouteilles se multiplièrent, tout comme ses jours de congés. Il ne voulut voir plus personne, si bien qu’ils ne se retrouvèrent que tous les trois dans la gigantesque demeure. Et puis, lors d’un repas, le père gifla Kuragari alors qu’il criait « Meurtrier », encore et encore. Une autre suivit, avec encore plus de rage. Et une autre… Il n’avait alors que quatre ans, et pourtant ces souvenirs resteront toujours gravés. Les années suivantes, tout allait de mal en pire. Bientôt la main de son père se ferma en un poing, et le corps tendu de son frère se mit à trembler face à ces scènes. Il ne fut pas une soirée sans qu’il n’y ait une bouteille d’alcool de bu, et que Kuragari n’ordonne pas à son frère d’aller se cacher alors qu’il subissait la fureur paternelle. Les simples coups firent apparaître le sang, et cela ne choqua en rien ce père incontrôlable. Le petit garçon accepta son châtiment sans se révolter.
Au fil des années, Kuragari passa son temps dans la cuisine, où le maître des fourneaux lui enseignait quelques notions de cuisine. C’était un homme un peu bedonnant, avec une gentillesse incroyable. Il ne faisait preuve d’aucune pitié, ni de compassion, et acceptait le jeune héritier comme il était : un jeune garçon maladroit qui a le droit de sourire. Cependant, ce ne fut presque pas le cas : il fournissait un travail titanesque dans ses études, et étais sans cesse le premier de sa classe. La raison de cet acharnement était simplement qu’il voulait prouvait à son géniteur qu’il était capable de quelque chose, qu’il n’était pas bête et qu’il serait un bon héritier pour une compagnie aussi importante que HRK. Mais il ne fut jamais récompensé pour cela. Et le jour de son douzième anniversaire, alors qu’aucun gâteau ne fut autorisé, aucune bise, aucune autre attention qu’une rage paternelle encore plus monumentale que les autres jours ne fut acceptée, Kuragari protesta contre les propos de son père. Combien de fois en avait-il rêvé ? C’était un sentiment de liberté sans égal : il répondait à son père, il n’était pas d’accord avec lui parce qu’il savait au fond de lui qu’il était un être humain comme un autre, qui avait le droit à un peu de sympathie, et que son père n’avait pas le droit de le martyriser pour un acte auquel il n’est pas volontairement fautif. Ses blessures se multiplièrent ce jour là, et il fut jeté dehors, sans que personne n’ose défier son père en le laissant rentrer, pas même son jeune frère, qui s’en trouva qu’encore plus terrorisé de son géniteur. C’est ainsi que cet anniversaire se répéta chaque jour, lorsqu’il ne voulait plus admettre qu’il était un meurtrier. Il passa de nombreuses nuits dehors, parfois dans la neige. Mais sa volonté de vivre et sa force de caractère le poussait encore et encore à contredire son père, malgré les insultes, malgré le rejet, malgré les larmes, malgré les blessures qui font hurler et se tordre de douleur… À l’école, les gens ne posaient aucune question. Il ne fallait pas l’approcher, ne rien lui demander, ne pas lui parler. Une sacrée chance, Kuragari ne voulait aucun contact social ! Mais pourtant, son air mélancolique, solitaire et mystérieux lui donnait son charme, et ainsi on commençait déjà à s’intéresser à lui.

Ce ne fut que durant l’année de ses quinze ans que Kuragari réussit à tirer son père jusqu’en thérapie. Malgré tout la haine qu’il lui portait, il ne pouvait concevoir l’idée de le trainer en justice. S’il arrivait à se retrouver lui-même, il pourrait devenir un père comme les autres. Cependant, il savait déjà pertinemment que leurs chemins se sépareraient rapidement. Il ne supporterait pas de le voir tous les jours, avec cette enfance si douloureuse qui lui remonterait dans la gorge. Les débuts furent sans véritable succès. Mais au fil des mois, les coups devinrent moins fréquents, puis moins douloureux. Et enfin, ils cessèrent. Mais Kuragari fut tellement sous pression, dans l’attente d’une engueulade, d’une lampe lancée directement sur lui qu’il resta tout aussi silencieux.
Pour prendre un nouveau départ, la famille déménagea dans la capitale, dans une banlieue chic où leur immense demeure s’imposa. Il entra au lycée, et ce fut à ce moment qu’il n’attacha plus vraiment d’intérêt aux études. Il savait qu’il ne deviendrait pas l’héritier d’HRK, car il ne voulait pas de ce destin. Ce serait lui qui serait le maillon manquant de la chaîne, qui ferait s’écrouler toute le principe d’héritage familial. Il adoptait une allure de rebelle, ne se privant pas de chercher les ennuis et de se faire connaitre de tous. Les retenues s’ajoutaient, et pourtant on ne pouvait pas lui reprocher ses résultats excellents. Il fut l’un des plus respecté et trainait avec des punks pour faire bonne figure, cependant il ne les appréciait pas réellement. Il commença à couvrir son corps de tatouages pour dissimuler les souvenirs de son enfance.
Puis il rencontra Akina. Elle faisait tourner pas mal de tête grâce à son petit minois, et l’aura de pureté qu’elle dégageait. Il se sentait plus fébrile lorsqu’elle lui adressait la parole, mais ne laissait rien paraitre. Plus vite que prévu, il s’enticha d’elle et ils devinrent le couple le plus connu du lycée. Ce fut avec elle que Kuragari trouva une utilité à parler, à partager des choses, et elle lui a fait découvrir des sentiments, des sensations qu’il pensait ne jamais connaître un jour. Il se sentait libre, apprécié et important. Pendant une merveilleuse année, ils restèrent ensemble. Kuragari se conduit en véritable gentleman et ne pressa en rien la décision d’Akina de presser le pas. Ils s’offrirent l’un à l’autre, bien qu’ils fussent encore jeunes. La nudité avait un goût d’évasion enivrant. Mais plus le temps avançait, plus il avait une impression bizarre qui le freinait. Il sentait qu’il n’appréciait pas autant cela qu’il se l’était imaginé. Alors c’était ça ce truc censé être incroyable ? Et ça allait de mal en pire, il développa un dégoût envers Akina, mais ne voulut pas la déshonorer en se stoppant, alors qu’elle lui avait offerte son innocence. Les jours qui suivirent, elle était encore plus câline, et ne cessait de lui rappeler qu’elle l’aimait. De son côté, tout était parti dans cette nuit, il ne restait plus rien de tout l’attachement qu’il lui portait. Il fallait lui dire, il fallait qu’elle sache qu’elle était désormais seule dans cette relation. Et que la révélation de Kuragari allait lui causer une grande peine : c’est certain, il préférait les hommes. Ce qui devait arriver arriva, elle partit brusquement, en larmes, honteuse et peinée de l’attitude de son ancien petit ami.

Par la suite commença le second chaos de la vie de Kuragari. Alors qu’il regrettait sa rupture, ses yeux vagabondaient de lycéen en lycéen, tombant parfois à mi-hauteur. Il rejetait son homosexualité, il ne pouvait pas concevoir cette forme d’attirance, ce n’était pas dans l’ordre des choses. Pourtant c’était plus fort que lui, il se mettait à fantasmer. Akina disparut, elle ne venait plus au lycée, et au lieu de s’inquiéter, il jouait déjà de son charme pour faire tourner les têtes, mais ne passait pas à l’action.
Néanmoins cette expérience vint rapidement. Alors qu’il marchait dans la rue, à flemmarder et dépenser son argent, il fut interpellé par un homme au regard aguicheur. Il ne put retenir son désir lorsqu’il se détaille : une silhouette fine, des cheveux un peu longs, très légèrement décolorés, des yeux noisette, une ligne du menton parfaitement dessinée, des vêtements juste assez larges pour qu’on devine son corps en-dessous. Très vite, il se retrouva emporté chez cet inconnu où il découvrit alors encore d’autres sensations, quand à elles loin d’être déplaisantes. Au matin, il fut mis à la porte, après que tous deux se soient rendu service. Ce fut étrange, légèrement douloureux, mais extrêmement plaisant. Il fallait qu’il revive ça, encore une fois… Alors il passa à l’action, draguant sans aucune gêne tous les mecs qui le regardaient, et les menait en bateau pour avoir ce qu’il voulait. Chaque fois était encore meilleure que la précédente. On le croulait sous les compliments, de par sa beauté, son allure sexy et son ambition. Il finit par vraiment s’en rendre compte : malgré toute la haine que semblait avoir son père contre son corps pour le marteler de coups, il restait doté d’un charisme percutant, d’une grâce indéfinissable. Voilà qui l’arrangeait, il pouvait donc jouer de son physique pour continuer de goûter à cette nouvelle drogue qu’était la luxure. Très vite, il se découvrit une envie qui le poussa à entrer dans une agence de mannequinat. Le photographe fut tout de suite charmé par cet être impressionnant et intriguant, et l’engagea à long terme. C’est ainsi que Kuragari se détournait complètement de l’hérédité de l’entreprise pétrolière qui pouvait lui offrir un salaire titanesque chaque mois et vivre heureux… Cependant ce travail n’avait rien d‘enviable : même si l’argent ne lui manquerait pas, il devrait être sans cesse dans les chiffres, les décisions plus qu’importantes, et s’accaparer des gisements de pétrole contre les concurrents. Il ne voyait pas son avenir de cette manière, il n’était pas fait pour ce métier…

Puis, il intégra Hanachi. En vérité, les raisons de cette inscription furent totalement dans le but de s’éloigner de son père. Mais aussi, parce que l’université est très bien cotée, et qu’il eut des échos comme quoi les étudiants y étaient fébriles, puceaux et rudement beaux. De quoi le faire saliver tout simplement. Il ne pouvait pas passer à côté d’une telle occasion, et y entra sans grands efforts grâce à ses notes bien élevées. Cependant, une fois dans l’enceinte du bâtiment, il savait pertinemment qu’il n’allait pas passer tout ce précieux temps à travailler. Son photographe jurait sans cesse de le former pour qu’il fasse la une de tous les magazines de mode, et qu’il travaillait déjà énormément pour faire monter son entreprise. Son avenir était déjà tracé, et si cette agence ne lui convenait pas, il pourrait très bien en changer. Alors, il consacra son temps à voyager de chambre en chambre, faisant simplement acte de présence dans certains cours pour ne pas se faire renvoyé, et choisir ses nouvelles cibles. C’est à ce moment qu’il commença à fabriquer son personnage, le nouveau Kuragari : égocentrique comme personne, prétentieux, narcissique, sarcastique,… Bref l’ennemi des étudiantes tant il s’était mis à les haïr et leur pourrir la vie en jouant de ses charmes après de leurs petits amis. Ses proies s’accumulaient, et le bouche à oreille fit son nom apparut dans certaines conversations. Si bien que lorsqu’il s’approchait d’un mec, celui avait tout à coup des étoiles dans les yeux, et peut-être même un fin filet de bave qui dégouline.
Mais évidemment, tout cela ne pouvait pas être si beau : il eut bien sûr quelques problèmes avec des mecs homophobes. Cependant, il y eut toujours une faille : un mec dans la bande un peu plus faible que les autres, dont Kuragari s’empressait d’en profiter. Et la haine de ses bandes-là retombait ainsi sur leur traître.


|Depuis, sur le forum…|
 
 
Depuis son enfance, Kuragari n’a donc jamais vraiment eu d’amis. La présence d’Akina a été un des seuls contacts sociaux qu’il ait pu avoir. Même après un an passé à l’université, où sa popularité n’a fait qu’augmenter, au point certainement qu’il ne s’écoule pas une journée sans qu’un élève parmi les centaines ne prononce son nom, il ne fréquentait personne régulièrement. Néanmoins, ce temps-là fut révolu. Il rencontra Tokiie, un type presque normal aux cheveux bouclés, doté d’une personnalité très attachante. Il résista à ses avances ce qui ne fit que bousculer son esprit de compétition, et qui le poussa à le fréquenter. Puis il fit la connaissance de Fusanary, son nouveau colocataire de chambre. Il n’est pas nécessaire de s’attarder sur l’activité abondante et le supplice qu’ont subit leurs lits. Ils formèrent peu à peu un trio de choc, dans lequel Kuragari découvrait des sensations et des émotions intenses et auxquelles il s’accoutuma, sans même rendre compte que celles-ci pouvaient être un frein à sa liberté.
Doucement, son ami Tokiie semblait incertain, fébrile concernant son orientation sexuelle, et Kuragari se jeta alors sur l’occasion. C’était un acte égoïste et totalement inconscient, il le savait, et se demandait quand sa punition pourrait bien venir. De l’autre côté, sa relation avec Fusanary, normalement totalement physique se faisait plus sentimental, mais ils gardaient pour eux leur désir et leurs rêves, peut-être trop pudiques ou par peur que ce qu’ils partageaient finisse par s’envoler. Et puis, juste lorsque Kuragari trouva le courage de parler à Fusanary de ses sentiments naissants, il fut surpris de voir que ce dernier et son ami, qu’il avait poussé vers l’homosexualité, partageaient déjà une relation basée sur un désir réciproque. Et ce jour-là, le trio se brisa. Kuragari s’en écarta, s’échappant de son masque pour refaire jaillir son être faible, sans aucun courage.

Très peu de temps après, il fit une rencontre. En réalité, pas vraiment, il avait déjà vu cet homme. Et il restera gravé dans son esprit à jamais car c’était bel et bien l’homme qui l’avait invité chez lui et lui avait offert sa première nuit gay. Mais depuis tout ce temps, le dénommé Ryû ne se souvenait pas de lui, mais la seconde rencontre se finit de la même manière que la première. Cependant, au matin, Ryû lui demanda de rester, ce qui ne manqua pas de surprendre notre mannequin. En effet, sans même qu’ils s’en rendre tout de suite compte, ces deux inconscients –mais surtout nymphomanes homosexuels- s’étaient épris l’un de l’autre. Au début, tout semblait nouveau pour le jeune mannequin, il ne s’attendait pas de tomber amoureux d’un homme. Certes, il avait une préférence catégorique pour ces derniers, mais nulle part on avait parlé d’amour. Cependant, il se laissa emporter et ils passèrent de nombreux mois ensemble, pendant lesquels il se sentait devenir un peu plus mature. Son attitude au sein de l’université qu’il soignait auparavant lui parut soudainement totalement puérile, et cela apportait plus de problèmes qu’autre chose. Ses conquêtes lui demandaient sans cesse pourquoi ils n’avaient plus le droit aux visites quotidiennes de l’homme qu’ils admiraient. Kuragari les laissa dans l’ignorance, avant que plus aucune échappatoire ne soit possible. Il finit par leur raconter alors qu’il avait copain, et que c’était sérieux. Alors, en un claquement de doigt, on l’ignora dans les couloirs, on ne lui adressait plus aucun mot en cours. Cependant, malgré cette solitude, Kuragari n’y prêta aucune attention particulière, pendant une bonne partie de sa vie il avait été comme tel, et cela lui permettait de s’intéresser plus sérieusement à ses études. Les jours, les semaines, les mois passèrent sans qu’il ne s’en rende compte.

C’est lorsqu’il revint d’un voyage à New York, qu’il avait passé avec Ryû, pour tourner une pub pour un parfum, que les problèmes commencèrent. Alors qu’ils parlaient de cohabitation, de projets d’avenir et qu’ils commençaient à s’épanouir, Kuragari rencontra alors deux personnes qui aller changer toute sa vie. L’une d’elle était Akina, son amour de jeunesse, qui n’avait rien perdu de sa beauté. L’autre personne fut encore plus perturbante. En effet, c’était une petite fille, aux yeux rieurs et au sourire étincelant, qui devait être pas plus âgée que le nombre d’année qui étaient passées depuis la séparation de Kuragari et Akina. Et, en effet, il s’agissait bien de sa fille… Les premières minutes, il ne voulait pas y croire. C’était un trop grand choc pour lui. Quel était le pourcentage de chance pour que cela arrive ? Ils ne l’avaient fait qu’une seule fois, une malheureuse fois où ils avaient été emportés par les choses, et qu’ils n’y avaient pas nécessairement pensé. Après tout, il n’avait pas été auprès de cette petite fille pendant quatre ans, pourquoi est-ce que cela devrait être le cas maintenant ? Cependant, la petite, nommée Mine, réclamait son père. Elle semblait l’avoir attendu pendant tout ce temps, ne croyant pas aux histoires que sa mère lui racontait, comme si elle savait qu’il se trouvait vraiment quelque part, pas loin, mais qu’elle ne le connaissait pas encore. Ce qui était tout à fait le cas. Alors, il succomba à son air espiègle, à ce sourire qui était le sien, et à son envie de découvrir son père. Laisser sa propre fille dans l’ignorance lui était quelque chose d’insurmontable. Et peut-être qu’au fond, il voulait simplement se prouver à lui-même qu’il pouvait être un bien meilleur père qu’à été le sien. Cependant tout partait très mal, comment pouvait-il l’être alors qu’il cachait à Mine qu’en réalité son papa aimait les hommes, qu’il ne pourra pas habiter avec sa maman, et que ses parents ne s’aimaient pas. Et cela ne s’arrangea pas par la suite. En effet, peu de temps après sa rencontre avec sa fille, il décida de la présenter à Ryû, pour ne rien lui cacher, tout lui expliquer dans l’espoir qu’il comprendrait. Cela n’a pas été le cas. Dès qu’il a vu la petite fille dans son appartement, il s’est braqué. Et puis… il l’a rejeté. Tout était fini. Tout s’est écroulé. Kuragari s’est retrouvé dehors, tenant la petite main de sa fille, pour seul réconfort, alors que toutes ses larmes restaient coincées dans sa gorge. Malgré ça, il savait que ce n’est pas à cause de ce petit incident qu’il refuserait d’être père. Il la ramena chez sa mère, pour aller jusque dans sa chambre à l’université, où il put enfin pleurer son ancien amour. Il n’avait été compréhensif, ni délicat par la même occasion. Soudainement, c’était comme si Kuragari avait perdu tout le sens de sociabilité, d’affection ou d’intérêt. Il errait tel un zombie dans l’université, lorsqu’il ne restait pas sous sa couette à déverser toutes ses larmes. Les semaines passaient, il continuait d’aller à l’agence, où désormais on se l’arrachait, l’agence connaissant peu à peu le succès… mais il refusait presque de s’alimenter, trop accablé. Il rendait souvent visite à sa fille, pour apprendre la connaître, et aussi pour tout l’amour qu’elle lui vouait, car c’était bien le seul soutien qu’il avait. Ses amis s’étaient faits rare, même si sa popularité à l’université était remontée en flèche. A ce moment, il était pourtant loin de se douter de ce qui allait le sortir de ce calvaire… Avec des catastrophes plus douloureuses encore, mais aussi et surtout des joies qu’il n’avait jamais vécu…
 


 
 
posté le 19-01-2011 à 15:24:10

SEPTEMBRE

 

 

|Terrain de sport de l’ |Université

Sportifs ?

 

Genzo Tao :

Mon corps transpirant se tendait, se dépliait, s'étirait. Il pratiquait ce sport que je n'avais pas fais depuis longtemps : le basket-ball. Mon torse dépourvu de T-shirt ruisselait sous le soleil de plomb et sous l'exercice. Chacun de mes shoots entraient avec perfection dans le cercle, je récupérais la balle et recommençais. Je ne me souciais pas d'où j'étais, même si je n'étais pas censé m'introduire dans ce genre d'endroit, cependant c'était intéressant de découvrir l'université. Mes lancés entraient tout seule, mes muscles se mouvant à la perfection, mes longues tresses fouettant mes flans à chaque mouvements.
Ma respiration était un peu essoufflée, comme pendant le début d'un rapport charnel, et je me délectais de cette sensation, preuve que j'étais encore en parfaite forme physique. Sentant que je ne tenais plus vraiment, je laissais le ballon passé une dernière fois le panier avant qu'il ne se perde et roule sur le goudron. J'appuyais mes mains sur mes genoux, déposant mon postérieur sur le sol. Je tâtonnais à peine pour trouver la serviette, la bouteille et mon débardeur, tout ça ensemble, posés à quelques centimètres de moi. Je vidais le contenue du récipient sur moi tellement je mourrais de chaud.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je ne comprends pas vraiment les raisons qui m'ont amenés jusqu'ici. Peut-être que je voulais me prouver à moi-même que, malgré le choc toujours présent, je reste tout de même un humain avec des capacités physiques. Je ne peux pas rester pendant des jours à pleurer sous ma couette. Il faut réussir à se relever. Il ne faut plus y penser. Mais il ne faut pas oublier.
Et c'est après seulement deux tours de pistes que je m'arrête, complètement essoufflé. Pour cesser de réfléchir, c'est le sport qui m'aide. Néanmoins celui que j'ai toujours pratiqué est en suspens. Alors, j'ai décidé d'aller au stade. Je pensais qu'un peu de course ne pourrait pas me faire de mal. J'avais visiblement tord. Les points de côtés, jusqu'à preuve du contraire, ça fait mal. Et alors que je tente de reprendre mon souffle en presque agonie, penché sur mes genoux, je vois un ballon rouler sous mes yeux, juste à mes pieds.

Je lève la tête, et remarque alors un homme au terrain de basket, à quelques pas. Je n'avais même pas remarqué qu'il y avait quelqu'un d'autre. Ce qui me frappe d'abord sont ces longues tresses mouvantes, hypnotiseuses, qui meuvent en même temps que ses gestes. Puis son corps parfaitement musclé, qui luit au soleil, suite certainement à l'effort qui a fourni. En vérité, je ne pense pas qu'il soit de l'université... Simplement à cause de ses nombreux tatouages qui recouvrent la totalité de ses bras, et plus encore. Je m'en serai souvenu de ce "détail" il me semble.
Mon regard se baisse à nouveau vers le ballon, qui, je suppose, est le sien. Je ne cache pas ma faible grimace. En vérité, même si cet homme semble vraiment intéressant, je n'ai pas envie d'aller le voir pour lui redonner la balle. C'est encore trop tôt... Je le sens au fond de moi. Néanmoins, il ne va peut-être pas me sauter dessus. Et puis c'est par pure politesse. Je ramasse aussitôt l'objet et m'avance vers le terrain de basket. Je le dérange alors qu'il semble vouloir vider sa bouteille d'eau en une gorgée.

_ Tu...Tiens.

Quelle confiance en soi extraordinaire... Je lui tends le ballon en ne pouvant m'empêcher mes yeux de se balader sur ses tatouages.

 

 

Genzo Tao :

Bien que piégé par la présence de l'inconnu, je laissais mon regard se poser sur lui. Je n'étais pas sensé me trouver ici, mais ça ne semblait pas le déranger plus que ça. J'attrapais la balle, ne le touchant pas, évitant tout contact. Ce mec suait autant que moi et osait demander si je tenais. Je devrais peut être lui retourner la question.
Ses cheveux noirs collent à son front, sa peau brille légèrement, et allait savoir pourquoi je trouvais sa sueur sexy...

-Merci, ça va.

Je le remercie à la fois de m'avoir ramené mon ballon, et à la fois de se préoccuper de mon état. Je tente de détailler, en essayant d'être le moins malpoli possible, la personne qui me fait fasse et me surplombe : brun, grand, fin, à peine musclé, androgyne, tatouée. C'est tout ce qui me vient à l'esprit pour l'instant.

-Tu veux de l'eau?

Je tendis ma bouteille, quoi que celle ci était à moitié vide et que par conséquence je n'étais pas sure qu'elle serve à grand chose.

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Évidemment qu'il va bien, il a l'air de faire ça tous les jours. Ou son torse est musclé de cette manière naturellement, ce qui est très improbable. Mais une fois en face de lui, je remarque qu'il est plus grand que moi. L'hypothèse que ce soit un élève d'Hanachi devient de plus en plus invraisemblable. Tout autant que le fait qu'il soit un prof, ou un membre de l'administration : ses tatouages auraient tout de suite été mal vus.
Lorsqu'il me propose sa bouteille, je me demande s'il a entendu le faible grésillement de mon souffle dû à ma gorge sèche. J'accepte alors et lui laisse tout de même un peu d'eau.
Une part de moi me crie de m'en aller, un sentiment coupable me prenant tout à coup. Mais de l'autre, je trouve cette situation encourageante. C'est donc en totale contradiction avec moi-même que je lui demande :

_ Le terrain de basket est-il le meilleur pour que tu viennes ici ? Je me doute bien que tu n'es pas étudiant, je te connaîtrais sinon.

Malgré le petit passage où je ne fréquentais plus tellement l'université, un mec comme lui, je m'en serais aperçu. Néanmoins, il fait bien ce qu'il veut.

_ Ou peut-être que c'est pour les étudiantes...

Ce qui, au fond, ne m'étonnerait qu'à moitié.

 

 

 

 

Genzo Tao :

Me relevant je récupère la bouteille que je vide dans ma main pour étaler le liquide sur ma nuque et mes épaules brulante à cause du soleil. Il n'en restait plus une goutte à présent et je soupirais de contentement pour en revenir à ses questions.

-Je n'ai pas trouvé de terrain ailleurs puis de toute manière personne ne les utilise, alors que moi je le fasse ce n'est pas vraiment un problème.


J'étais libre de le faire, personne ne m'avait encore viré d'ici puisque personne ne m'avait encore vu entrain de frauder, jusqu'à présent …

-Les étudiantes naïves, stupides et niaises ne m'intéressent pas.


Bien sur que non, je préfère les étudiants perfides, pervertis jusqu'à l'os, et surtout mignon, adorable au point que j'ai envie de les martyriser. Je lui tendis de nouveau la balle pour lui proposer une partie.

-Tu joues contre moi?

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

La scène qu'il m'offre n'a pas vraiment nom. Magnifique, gracieux, éclatant... Que des mots à connotations trop douces. Il rayonne devant moi, son corps trempé étincelant au soleil. Cet inconnu émane une aura exaltante, qui me frappe de plein fouet. Et malgré le remord qui me submerge, je ne peux refréner l'admiration qui monte en moi.
Sa franchise n'a rien de dur. Même malgré sa voix légèrement rocailleuse. Elle est profonde, intense. Je manque presque d'ouvrir une grande bouche bée face à l'individu qui se tient devant moi.

Désormais le simple combat dans ma tête se transforme en véritable bataille. La déchirure s'agrandit, prête à m'emporter dans les abysses en m'assaillant de souvenirs douloureux, me détruisant de remords. D'un autre côté, une présence neutre, qui ne connait rien de ma vie, me réchauffe le cœur et m'encourage. Et je suis persuadé, qu'avec un certain temps, je finirai par oublier ce qui me tracasse l'espace d'un instant, vivre à nouveau. C'est pourquoi, je ne refuse pas. Je retire mon T-shirt pour espérer faire baisser un peu ma chaleur corporelle, et laisse le tissu sur le sol. Ce n'est pas dans mes habitudes de faire tomber le haut en dehors des ébats, néanmoins je sens que je vais fondre si je ne le fais pas.

_ Simplement si tu acceptes de jouer avec un étudiant naïf, stupide et niais !

J'attrape la balle qu'il me tend mais me laisse pencher en avant, mon souffle n'étant pas encore tout à fait revenu. En vérité, cela fait plusieurs années que je ne pas fais de basketball, et il va me laminer. Je me donne simplement la chance de pouvoir penser à autre chose qu'à.... l'homme dont je ne veux même pas penser le nom.

_ C'est beaucoup plus dur que le sport de chambre, murmurais-je.

Je m'étonne parler comme... l'"ancien" Kura, comme s'il n'avait jamais existé. Un autre vague de regret me revient dans la gueule, mais je décide de ne rien laisser paraitre, et lève le regard vers le sien.

 

 

Genzo Tao :

Alors qu'il retire son haut je ne peux m'empêcher de regarder son torse où se dessinent des tatouages, encore d'autres. Décidément, la chaire fraiche a une bien meilleure apparence que les gens de mon âge. J'échappe un sourire quand je l'entends se décrire ainsi. Ce n'est pas l'impression qu'il donne en apparence.

-Ça va aller gamin? Tu sembles déjà mort.


Je plaisantais mais il semblait vraiment épuisé. Sa remarque me donne un rictus amusé. Qu'est ce que c'est que ce mec? Une sorte d'égérie de l'université? Il m'amuse.

-Tout dépend avec qui tu le pratiques, où et quand... soufflais je à mon tour. Mais on n’est pas là pour parler n'est ce pas? Je te laisse la balle en premier.


Un peu de fairplay de toute manière je la lui reprendrais très vite. Cela semble simple et en plus il est plus fatigué que moi. Pourquoi un vieux tel que ma personne semble plus en forme que lui?

-Essaye donc de me marquer un panier.


Je recule en direction du milieu de terrain en lui faisant signe d'approcher. Allez mon garçon, voyons ce que tu sais faire.

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Lorsqu'il entre dans le terrain, ses tresses se secouant vivement contre sa peau, un vague de courage monte en moi. Peut-être à cause de son énergie qui me semble inépuisable, ou encore mon esprit de compétition. Je me souviens qu'au lycée, j'étais un des meilleurs en sport. Néanmoins cela remonte déjà à quelques temps. Pour preuve, je suis mort après deux tours de piste, pitoyable. Je me redresse quand même.

_ Yosh !, m'écriais-je.

J'ai conscience que je n'ai pas une seule chance, et je suis sûr que, d'un bras, il arriverait à me soulever, et de l'autre marquer un panier. Mais je veux quand même y croire. Je veux passer un bon moment, pendant lequel j'oublierai tout. Et c'est ce monsieur anonyme et plus âgé qui va m'y aider.
Je fais quelques dribbles sur place, simplement pour reprendre un peu l'habitude. Je ne lâche pas son regard, puis enfin m'élance sur le bitume, et tente de l'esquiver par sa droite, après un face à face énergique. Et comme je le pensais, la balle rebondit contre sa main, alors que je tente de la lui reprendre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

C'était trop facile et maintenant c'est à son tour de venir me récupérer le ballon. J'aimerais dire que je ne mets pas beaucoup d'effort à la tache mais c'est tout le contraire, il est acharné, il essaye de l'avoir comme si il courait après autre chose. Je sais qu'il me suit du regard et qu'il va se battre pour récupérer le ballon, mais déjà mes bras se tendent pour aller mettre l'objet rond dans le cercle.
J'attrape aussitôt la balle pour la lui balancé.


-Allez encore une fois. C'était trop simple. Bas toi.


Je n'avais pas besoin de jouer contre un faible, ce qu'il n'était pas j'en suis certain. Ce n'était pas tout ce qu'il savait faire, j'en étais sure. Je passe dans son dos et me colle à lui pour le faire réagir. Bon sang, feinte garçon !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je jette un regard blasé à la scène devant moi : avec une grande facilité, il a défendu sa prise et s'est élancé dans les airs, faisant saillir ses muscles fins, et a marqué un panier. Mon esprit de compétition s'enflamme. Je suis maigrichon, plus petit, et décidément moins entrainé. Mais je suis courageux. J'attrape la balle, en écoutant son sarcasme, qui ne fait qu'empirer ma rage de réussir. Lorsqu'il se glisse dans mon dos, sa chaleur recouvre ma peau, son souffle chaud et intense s'échoue sur ma nuque, et toute sa présence envahit mon esprit. Bon d'accord... Je ne m’attendais pas à cette sensation.
Je ne me laisse pas déstabiliser plus longtemps, augmente le rythme de mes dribbles, puis fait rapidement mine de partir vers la droite avant de m'élancer dans toute ma vitesse vers la gauche. J'écoute ses pas de course derrière moi... Mais à mon tour je saute, et du poignet, envoie la balle dans le panier. J'atterris agilement sur mes pieds dans un essoufflement.
J'ouvre des soucoupes à la place des yeux et me retourne vers lui.

_ J'ai... réussi là ?....

Malgré ce que je viens de voir, j'ai du mal à le croire. Moui.... Il a réussit à m'enrager suffisamment pour que je délivre assez d'énergie. Mais ça ne va pas durer... Je suis sûr qu'il n'est même pas à fond.

 

 

 

 

 

 

  Genzo Tao :

Le ballon tourne sur le cercle avant de ressortir et j'explose de rire. Il n'a décidément pas de chance. J'attrape la balle et la lui relance. Il peut faire mieux, j'en suis convaincu.

-Tu vas y arriver, ce n'est pas compliqué.


J'avoue être déstabilisé par sa dextérité et par son agilité. Cela promettait d'être amusant. J'étais épuisé, essoufflé, et ça commençait à peine.

-Encore une fois.


Il recula derrière la ligne médiane, et je me postais, près à riposter. Il était tendu, déterminé, il allait y arriver s’il continuait avec cette attitude. Le combat commença. Nous nous affrontions tels deux fauves, personne n'avait l'air de vouloir s'avouer vaincu, il en marquait un, j'en marquais un autre, cependant je menais toujours d'un point car il avait raté son premier tire. Nous commencions tous les deux à épuiser nos forces, on approchait du point de rupture et je pouvais jurer que c'était surement moi qui allais céder en premier, ce que je fis quelques secondes après lui avoir redonné la balle. Je posais mon postérieur sur le sol, mort, et je me mis à éclater de rire d'avoir fais autant d'effort et de l'avoir vu se démener ainsi.

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Le fait d'avoir été si proche du but m'a enflammé. Le ballon a décidé d'être un vrai sadique. Néanmoins, j'arrive à tenir la cadence, oubliant même jusqu'à mon souffle. J'écoule toute mon énergie, entrant dans une transe inhabitée depuis un certain temps déjà. Les attaques s'enchainent, et je me sens un peu plus fort à chacune d'entre elles. Le temps me file entre les doigts, j'en suis sûr. Mais cela fait tellement longtemps que je n'ai pas eu d’activité physique si intense, et que quelque part, je m'amuse. J'ai la nostalgie du lycée. Mais tout est très différent.

Et lorsqu'il se laisse tomber sur le sol, je prends conscience qu'au final, je suis tout autant crevé. Je laisse le ballon sur le sol, et m'assois face à lui, à bout de souffle. J'ai terriblement chaud, et il n'y a pas un nuage à l'horizon pour remédier à ça. Je pose mes doigts sur le goudron derrière moi et rejette la tête en arrière, laissant mon souffle presque agonisant tenter de reprendre un rythme régulier. Je sens les gouttes de sueur couler de mes tempes jusqu'à mon cou. Ma tête tourne légèrement.

_ Qu'est-ce que ça fait du bien...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je regarde cette pose empreinte de charisme avec une certaine envie. Sa nuque blanche où colle ses cheveux est parsemé de fines gouttelettes signes du sport que nous avons pratiqué sans relâche. Je souffle à mon tour ramenant mes jambes pour m'assoir en tailleur puis j'essayais d'étirer mon dos au maximum en allongeant les bras vers l'avant.


-Éreintant. Tu es plutôt bon …


Je n'avais plus d'eau et le soleil tapait trop fort, ça donnait envie d'aller se jeter nue dans n'importe quelle étendu de flotte pour soulager cette chaleur qui brulait ma peau. C'était envisageable : la piscine? A cette heure là elle devait être pleine de pauvre mec et de pétasses refaisant leur bronzage. Les étudiants n'étaient plus ce qu'ils étaient ...
La plage peut être ... un endroit plus isolé que les autres avec un lagon aux couleurs turquoises ...

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

La vie semble quitter mon corps. J'oubliais presque à quel point ce genre de sport est crevant. Cela me rappelle qu'il faut vraiment que je m'y remette. Et je dois avouer, que si ce délinquant même pas étudiant qui squatte le terrain de basket et qui m'encourage sans cesse revient régulièrement, j'aimerai commencer mon entrainement avec lui. Un coach gratuit comme lui, je ne dis pas non.

_ Je ne dirais pas "bon", mais plutôt persévérant. Tu sais susciter mon esprit de compétition...

Et un autre, que je ne pensais pas redécouvrir de si tôt. C'est vrai, à cet instant, je suis bien... Je suis posé, presque calme, et aucune pensée noire ne vient gâcher ça. Je découvre à nouveau le goût de la vie. J'apprécie vraiment. Je ramène à nouveau la tête vers lui, mon souffle se stabilisant.

_ N'empêche que si on reste là, en plein soleil, on va certainement fondre.

Je n'ai pas vraiment d'idée... Je suppose que les douches des vestiaires n'est probablement pas une bonne idée. En vérité, il n'a strictement rien à faire ici, autant qu'il ne se croit pas trop chez lui non plus. Même si quelque part, je ne m'en plaindrais pas.

_ Et... Sans faire remarquer qu'on a sauté une étape : moi c'est Kuragari.

Avec de la chance, il s'en souviendra.

 

 

Genzo Tao :

Je me sentais fier de pouvoir provoquer en quelqu'un l'envie de se battre, ce n'était pas tous les jours que cela arrivait. Je soufflais péniblement en pensant que la vieillesse était un lourd fardeau qui jusqu'à présent ne m'avait pas tellement embêté. Tentant de reprendre mes esprits et ma respiration je le regardais en faire de même. Cependant je pris la peine de me relever pour lui tendre une main en guise d'aide pour en faire de même.


-Je connais un endroit isoler du côté de la plage, on peut aller si rafraichir si ça te tente... Et moi c'est Genzo...


Je tentais un sourire franc, sans être sure qu'il soit convainquant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Tout à coup, tout se mit sur "pause" dans mon monde. Cette scène a pour moi rien de commun. Elle a aussi une toute autre signification. Un tourbillon d'émotions se met à tournoyer en moi. Cette main tendue vers moi...
Étant enfant, j'ai toujours voulu que quelqu'un m'aide. Et le seul soutient que j'ai eu fut des membres de ma famille que je n'ai jamais vu, qui ont eu pitié de moi et ont débourser des millions de yens sur mon compte bancaire. Néanmoins cet argent ne m'a jamais aidé à avoir la force de subir mon père. Jamais personne ne m'a aidé.
Et puis... A cet instant. Dans cette situation. Lorsque je me sens si seul, bien qu'entouré... Abandonné bien que je viens de renouer les liens qui m'avaient séparé de mes amis... Et humilié, bien que l'université me voue une nouvelle, cette admiration. Tout simple que... Ryû m'a soudainement jeté après plus de six mois passés ensemble, à vivre pratiquement constamment à côté. Et... Cet homme m'offre son aide. Après un mois et trois semaines à pleurer sans cesse, il apparait. Je me fais certainement des idées. Néanmoins c'est la scène que j'ai toujours voulu voir.
Genzo... Sais-tu que c'est presque illégal d'être aussi... divin ?

Après plusieurs secondes de silence, je daigne enfin à sourire et attrape sa main. Je me hisse sur mes pieds, en me délectant de la chaleur de cette main.

_ Oui, ça me tente bien la plage, dis-je doucement.

Le changement de comportement ne peut être que bluffant. Néanmoins, je ne ressens pas ce besoin inconditionnel de placer une réplique stupide, d'un ton niais.

 

 

 

Genzo Tao :

-Tant mieux ! Laissai-je échappé ravis de pouvoir encore passer quelques instants avec lui.

Ce petit n'allait pas bien. Est ce que c'était mon instant de sauveur sortis tout droit d'un autre monde qui me disait ça ou bien me trompais je sur ce point? Je soupirais, ramenant mes points sur mes hanches. J'arquais un sourcil pour savoir si il serait près et qu'il tiendrait le choc de marcher. Apparemment il semblait en bon état de fonctionnement. Bien huilé et bien roulé le sale mioche, il en serait presque intéressant, mais coucher avec les étudiants ça serait presque illégal vu mon âge. Je savais que dans ce pays de tordu des collégiennes couchaient avec des vieux de 50 ans pour avoir de l'argent de poche, et j'espérais ne jamais tomber dans le genre pédophile.

-Let's Go Boy, lâchait je avant d'avancer vers la sortie, laissant le ballon qui ne m'appartenait pas mais récupérant t-shirt et bouteille.

Il me suivrait j'en étais sur. Je balançais mon étui vide dans une corbeille et partie en direction de notre destination.

 

 

 

 

 

 

 

 

|La |Plage

Des espoirs

 

Kuragari Hiraku :

Je ne pensais pas la plage si près de l'université. En même je ne me souviens pas de la dernière fois que j'y suis allé. Peut-être ais-je dû y aller faire un tour pour regarder les larves sur le sable. Néanmoins, le fait qu'il sache où l'on pourrait être tranquille me ravit. N'importe qui d'autre pourrait être tétanisé, et avoir refusé l'invitation de cet homme... cet inconnu. Mais je prends le signe de tout à l'heure très au sérieux.

L'étendue granuleuse et scintillante s'étend devant nous, dévorée par les vagues d'écumes. Le souffle marin est doux. J'esquisse un large sourire. Je meurs toujours de chaud. Et la vue de cette eau manque de me faire saliver. J'ai une envie irrémédiable de me jeter, nu, dans les vagues, au risque de choquer quelques passants perdus. Tant pis, je paierai l'amende, s'il le faut.

_ Je te suis, dis-je en attendant qu'il me montre l'endroit isolé dont il a parlé un peu plus.

Merci Genzo...

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je hochais une fois la tête à sa décision. Je ne l'attrapais pas avec moi, j'avançais simplement puisqu'il a dit qu'il serait juste derrière à marcher dans la même direction que moi. Le chemin était un peu ardu, plus il l'était plus le coin avait de chance d'être isolé, et pour l'instant c'était correct, il suivait bien je crois, je jetais quelques regards en arrière pour vérifier. Finalement, après une descente un peu compliqué, mes pieds touchèrent le sable brulant du coin isolé. L'eau était d'un turquoise intense. C'était une sorte de petit lagon, j'y étais allé une deux fois pour dessiner des couchés de soleil que j'avais finis à l'aquarelle... Je soupirais le soleil était brulant et j'eus pour seule réflexe de retirer à nouveau mon T-shirt puis le reste de mes fringues. Entièrement nue j'entrais dans l'eau, n'attendant pas. Je n'étais pas pudique, mon corps était entretenu comme je le voulais alors je n'avais pas de raison de la cacher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Évidemment, j'aurai du me douter que le chemin prit ne serait pas de tout repos. Sinon ce ne serait pas un coin isolé. Je suis mort de fatigue, je meurs de chaud, mes muscles commencent à grincer tant j'ai forcé. Lorsqu'il se retourne pour regarder si je galère -ce qui est franchement le cas- je fais bonne figure, sans vraiment savoir pourquoi.
Le trajet me parait interminable, mais lorsque nous arrivons, je ne regrette pas d'avoir manqué de mourir tout le long. La vue est extraordinaire. C'est tout simplement magnifique, cela ressemble vraiment à une plage paradisiaque.
Mon regard se porte sur Genzo, qui a déjà avancé sur le sable et... qui est visiblement complètement nu. Je retiens un hoquet de surprise. Néanmoins, je n'en ai jamais eu devant un homme dénudé, ce qui me surprend d'autant plus.

Il avance dans l'eau, m'offrant une vision délicieuse. Je ne me sens pas coupable, je n'ai pas de regrets ni aucune peur. A mon tour, je délaisse la totalité de mes vêtements sur le sable. En vérité, je suis fou de joie. Je suis pris d'une hystérie presque puérile. Et je cours jusqu'aux vagues et saute dans l'eau, mêlant ma sueur à la mer. Je ressors la tête de l'eau, balance mes cheveux -courts- en arrière en gémissant de bonheur.

_ Elle est super bonne !

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Il me dépasse alors que l'eau m'arrive à la taille. J'ai à peine le temps de cligner des yeux qu'il plonge, disparaît, réapparait. La vision délicieuse de ses cheveux sur sa peau est scandaleusement merveilleuse. Les gouttelettes glissent sur les traits de son visage, sur son torse et sur le reste de son corps. Et alors qu'il passe une main dans sa chevelure, je ne peux m'empêcher de songer aux amusements il pourrait m'apporter. Je ne suis qu'un vieux pervers dégueulasse qui m'intéresse à des gosses. Pitoyable me direz vous? Je le pense aussi.
J'avance un peu plus pour arriver à sa hauteur.

-Ça rafraichit n'est ce pas?
Glissai-je alors que je brulais d'envie de le toucher.

Je savais que ce n'était pas bien, c'était un gamin, même pas majeur, mais incroyablement sexy, ça il fallait bien l'avouer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Mes muscles se détendent un à un. La chaleur du soleil contraste avec la douce température de l'eau, c'est vraiment agréable après un effort intense. Je me laisserai volontiers couler au fond, sous l'extase. Au fond, je sais que j'en serai capable. Cela règlerait bien des problèmes, et je n'aurai plus besoin de supporter quoique ce soit. Plus de souffrances, plus de pensées, plus de contact. Rien. Simplement le néant appréciable, que j'ai tant désiré dans le passé.
Alors j'aurais donc perdu toute forme de courage ? Je suis beaucoup plus fort que ça. Mais la douleur n'est pas la même. Mon père ne m'a jamais donné d'amour, lui...

Voyant que je commence à faiblir, je tourne la tête vers lui. Il avance vers moi, lentement. Un rictus discret esquisse sa bouche. Ses yeux sont posés sur moi. Ses tresses dansent lentement à chaque pas. Sa peau matte luit au soleil, animant ses tatouages majestueusement. La beauté des diamants brillant sur la surface de l'eau ne vaut pas cette beauté. Et cette vue a le don de me déstabiliser un seconde. Néanmoins je réponds enfin à sa question, avec un grand sourire.

_ Oui !

Je m'éclabousse le torse avec mes mains, faisant éclater sur ma peau de grosses gouttes d'eau. Malgré mon air décontracté, je sens mon cœur battre un peu plus vite. Ce n'est pas de la peur, non. J'ai même du mal à comprendre ce qu'il m'arrive. Je renchéris.

_ Et à part venir clandestinement sur le beau terrain d'Hanachi, qu'est-ce que tu fais dans la vie, Genzo ?

J'aurais pu m'étonner d'avoir retenu son prénom, comme lorsque j'étais le nympho d'Hanachi, mais ce n'est pas le cas. Son prénom s'est gravé dans mon cerveau.

 

 

Genzo Tao :

La vision est bandante, et en cet instant je le désire au plus au point. Je scrute le moindre de ses gestes comme si j'attendais, tel un lion, que la pauvre gazelle soit sans défense. Cet animal là, je dois le dire, semble plutôt suicidaire dans le genre. Mon prénom entre ses lèvres raisonne étrangement, comme si il insistait pour que moi même je n'oublie pas la sonorité de celui ci. Malgré que je me rapproche, je m'arrête, reste en retraie. Si je l'approche il va y avoir un drame, s’il se retourne, ce sera pire.
Je concentre mes pensées sur sa question plutôt que sur ses fesses et ses jambes que l'eau cristalline rend difforme alors que je suis sur qu'elles sont parfaites.

- Je suis tatoueur.

Ai-je besoin de rajouter avec qui je travaille? Je ne crois pas. Il doit le savoir. Sauf si il n'a jamais fait tatoué ce présent que dieu lui a donné là bas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

J'essaie de retenir mes pensées. Jusque là, tout allait bien, le sport m'empêchait de penser. Mais je me suis jeté dans un piège, aveuglément. Je ne m'en rends compte que maintenant. Ma naïveté me surprend. Je me suis certainement surestimé, j'ai eu trop confiance en moi. Moi voilà seul, avec un inconnu, totalement nus tout les deux, dans l'eau. Et dans un endroit que personne d'autre que lui ne se serait donné la peine de connaître. La tranquillité parfaite. Ou presque. J'agis comme s'il ne s'était rien passé, comme si j'allais bien et que j'avais encaissé le coup. Je sais que ce n'est pas encore le cas.
Néanmoins, je pense que je nourris l'espoir que ça s'arrange. De façon peut-être exagérée. Qui, dans mon cas, se mettrait dans une situation pareille pour espérer que ça s'arrange ? Je conclue encore une fois que je suis un type tordu.
Lorsqu'il m'informe de sa profession, je quitte mon état moral proche de la dépression et me retourne vers lui avec un grand sourire.

_ Vraiment ? À l’Irezumi-Akusesari ?

Sans même attendre sa réponse, je continue, en élargissant mon sourire.

_ Les tatoueurs sont des amis à moi !

En faisant un pas vers lui, je marche sur quelque chose pointu qui me fait trébucher. Pour ne pas tomber, je me retiens à lui en murmurant des "Itai !". Je louche sur l'eau pour essayer de voir mon pied.

 

 

 

 

Genzo Tao :

Il a franchi le pas de lui même. Il est face à moi presque heureux, prononce quelques mots que je comprends avant qu'il n'atterrisse sur moi. Que fait-il? Ce mec est soit totalement inconscient, soit totalement stupide, ou alors il le fait intentionnellement... Je fais mon possible pour ne pas réagir, pour ne pas opérer un geste mal placé, mais c'est l'éphèbe parfait qui vient de se coller à moi. Comment résister?
J'inspire lentement, tentant de calmer toute pulsion sexuellement déplacée. J'effectuais un mouvement pour l'éloigner de moi même si il avait mal au pied, je n'en avais que faire ... C'était sois il continuait à souffrir à cet endroit, sois il avait de forte chance de sentir une douleur intense à un autre endroit...

- C'est ça. Oui. A Irezumi-Akusesari.

Mes mots étaient hachés, distinct, emprunt à un certain self contrôle.

- Je m'entends bien avec Tomeo, ajoutais-je.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Il me fait légèrement reculer. J'écoute sa respiration contrôlé. Et à cet instant, je m'en veux énormément de l'avoir approcher. Même si je n'en connais pas vraiment les raisons. Peut-être me pense-t-il puérile au point d'être énervant. Peut-être que ma présence le dérange ? Peut-être qu'il ne supporte pas d'avoir un homme nu près de lui ?... Je ne sais pas. Et le ton qu'il prend ne met pas vraiment sur la voie. Ou peut-être que c'est tellement mauvais signe que je ne veux pas comprendre.
Mon subconscient m'a certainement fait faire cela, meurtris d'affection. Ou que mon instinct de chasse est revenu à la charge et que je n'ai pas résisté à son charisme. Mais cela s'éloigne bien de la réalité. Il me déroute. Je ne sais plus ce que je dois penser. Je me suis encore emballer. Cet homme a certainement une femme, qui l'attend chez eux, en préparant le repas. Mes yeux se portent sur ses doigts, mais sa main tatouée ne porte pas d'alliance. Je pense, peut-être, un peu trop.
Je murmure un "Oui... Il est sympa", en le fixant. Et j'ajoute un peu plus fort et avec une certaine audace.

_ Qu'est-ce qui t'arrive ?

Je papillonne des yeux, ne luttant pas pour ne pas laisser paraitre mon désarroi.

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

De un, il est stupide. Au moins j'ai éclairci ce point grâce à la façon dont ses yeux papillonnent sans comprendre. Mon regard se fixe dans le sien. Quelle étrange bestiole que ce Kuragari... Si il continue à me fixer ainsi je vais l'attraper par la taille et poser mes lèvres brulantes contre les siennes.

- Tu le fais exprès? Demandais-je tout de même pour vérifier ma première idée.

Qu'il ne me dise pas "De quoi?", je suis sure qu'il sait de quoi je parle. Mes mains attrapent ses deux bras pour le tenir immobile cinq secondes et qu'il ne se défile pas. Mes yeux le regardent de manière plus intense : je veux savoir à quoi il joue. J'entame une autre respiration pour me calmer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Sa question fait disparaître toute ma confusion. J'étais totalement à côté de la plaque. Je suis alors encore plus un abruti que je le pensais. Et lorsque je sens ses doigts s'enrouler autour de mes poignets, mon cœur repart de plus belles. Il y a eu un malentendu là. Et c'est comme si d'un coup, il devenait vraiment imposant face à moi. Au fond, je crois que j'ai peur. Non pas de lui, mais dans la chose que j'ai engagé. Un acte parfaitement stupide.
Ses yeux fixent les miens, et sous la tension, je ne sais pas quoi y lire. Néanmoins son regard s'incruste en moi, me faisait stopper toute pensée. Je dévie le regard, faible.

_ Pas vraiment...

Après tout, ce n'était pas ma faute si il y a eu ce coquillage sous mon pied. Mais j'aurai pu m'abstenir de m'accrocher, comme je l'ai fait, à lui. Je crois que j'ai vraiment un problème.

_ Je crois que...

Que je suis indéniablement seul, et que je n'en peux plus. Que je ne supporte plus le fait que je sois aussi faible. Que je ne veux plus penser à rien.

_ ...que... j'ai juste besoin d'un peu... d'affection.

Qu'il me prenne pour une fleur bleue, je n'en ai rien à faire. A ce moment, je m'apprête à faire quelque chose que je sais que je vais regretter à un moment ou à un autre. Quelque chose qui va réveiller en moi des millions de sensations et d'émotions. Quelque chose de douloureux au fond.
Quelque chose que j'ai fait pour la dernière fois... Avec Ryû.
Je me libère de son emprise. Je me hisse sur la pointe des pieds. J'accroche mes mains à son cou. Et pose mes lèvres sur les siennes.

 

 

Genzo Tao :

Ses doigts s'accrochent dans ma nuque et je sens ses lèvres sur les miennes. Sous le choc je ne ferme pas les yeux. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait réellement et tout ce que je suis capable de faire c'est d'accrocher mes mains à sa taille si fine. C'était comme si l'on donnait au vampire du sang, intentionnellement entendons nous bien. C'était comme si vous apportiez au prédateur que j'étais, le petit agneau apeuré et tout prêt à être dévorer. Ces réflexions me firent échapper un sourire avant que mes lèvres ne reprennent ce baiser qu'il a lancé.
Il a besoin d'affection, c'est bien ça? Je ne suis surement pas en mesure de lui donner cela, mais il ne le sait pas. Je ne suis qu'un animal mes amis, mais après tout rien ne me retient, même pas ma relation libre et sans projet avec Tomeo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

D'un coup, aussi brutalement qu'un coup de marteau, quelque chose explose en moi. Ce sentiment de trahison inapproprié, dévore totalement ma peau. Un feu s'installe en moi. Des millions de souvenirs refont apparition, blessant ainsi tout me confiance en moi. Le Yoru, New York, son appartement... Des tonnes d'images me parviennent, elles apparaissent dans une véritable tornade, qui dévaste tout. Cet amour révolu parcourt mon corps, le faisant doucement défaillir. Je rage totalement contre les larmes, trouvant que j'en ai déjà assez versé.
Je me sens ridicule. Je n'avais pas spécialement envie de l'embrasser, j'avais autre chose en tête. Néanmoins je ne parviens pas à m'arrêter. Je cours à ma perte, à l'autodestruction, au chaos. Mes bras s'enroulent autour de sa nuque, je plaque un peu plus mes lèvres sur les siennes. Mon cœur va certainement lâcher. Je me laisse emporter par les vagues déchirantes de la colère. Je me noie dans l'océan de la destruction. Et l'eau, tel un poison, vient s'insinuer dans mes veines.
Genzo semble m'avoir déjà emprisonné. Je n'ai pas peur de finir séquestré dans un cave et ligoté à une chaise. En vérité je n'en ai rien à faire. A ce moment, je me fous des conséquences, je tente plutôt d'avoir une pensée claire. Je ne veux pas savoir ce qu'il pense, ou ce qu'il a derrière la tête. Je ne veux pas imaginer la suite des évènements. Je ne veux pas savoir dans quoi je me suis embarqué. Je veux simplement oublier...

Ma crise, ma passion, mon désespoir prennent le contrôle de mes gestes. Je viens me coller contre lui, dans une fougue non dissimulée. La chaleur de son corps me fait chavirer. Tout semble être démultiplié, chaque sensation devient un ouragan. Ma langue vient se mêler à la sienne, alors que mon cœur frappe mes côtes avec terreur.

 

 

Genzo Tao :

Je partage ce baiser avec une fougue soudaine, mes doigts s'accrochent dans ses cheveux, et mon autre main agrippe sa taille. Ma langue est toujours plus avide de la sienne. Je ne sais pas ce qu'ont les jeunes ici mais ils sont mille fois plus intéressant que de là où je viens... Qui l'aurait cru?
Je ne comprends plus ce soudain désir d'affection qu'il veut, je ne suis pas sûre de le définir comme tel en le voyant agir ainsi. Peu importe. Dans le fond ça n'a pas d'importance. Je n'en ai que faire de ses états d'âmes, et pourtant je m'en veux d'agir ainsi. Ah la culpabilité, quel sentiment divin ! Elle vous ronge, elle vous tore, elle vous transporte ! Quelle jouissance d'être torturé ainsi, mais au fond, qu'a-t-on fait à Dieu pour qu'il nous assigne ce sentiment là ? Rien, rien du tout, absolument rien. Pauvres petits humains.
Je soupire contre sa bouche avant de m'attaquer de plus belle à celle ci.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Mon envie se confond avec le remords. Je ne sais plus ce que je fais, ni comment j'ai atterrit ici. Aucune pensée ne vient perturber mon mental désormais. Je ne sens que mon cœur qui se démène, ses mains sur mon corps, et ses lèvres contre les miennes. Sa présence envahit mon espace. Mon corps frissonne doucement. La déchirure est béante, et me rend dix fois plus sensible. Il ne connaît pas les motivations qui m'ont poussé à l'embrasser de la sorte, et je pense qu'au fond ce n'est pas plus mal. Je garde pour moi tous mes problèmes pour le moment, et je tente de mettre un peu tout ça au clair plus tard.
Une main remonte sur sa nuque, mes doigts se perdant dans ses fines tresses. J'y mets de plus en plus de ferveur, me pressant contre lui. L'un de mes genoux remonte lentement contre sa jambe, restant dans mes limites. Et c'est après plusieurs minutes que j'en viens à rompre le baiser, à bout de souffle. Je laisse mon regard planer dans le sien, nos respirations se confondant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je reprends ma respiration, bien que pas vraiment essoufflé. C'était agréable, surement pas suffisant. Je soupire avant de me détacher de lui. J'ai besoin moi aussi de reprendre mes esprits. Dans le fond je ne me sens pas bien d'avoir fait ça et je ne comprends pas pourquoi.

- Excuse moi, soufflai je avant de déposer un simple baiser sur sa bouche.

Je m'éloigne, avançant vers la plage. Ce n'était pas correct ce qu'il venait de se passer, totalement surréaliste. Que l'homme est un animal pitoyable lorsqu’il répond à ce genre de désir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Le néant de l'incompréhension envahit ma tête. Je ne comprends plus mes envies, ni mes intentions. Je ne sais plus pourquoi j'ai fais ça, ni si j'ai su apprécié. Je ne parviens pas à réfléchir. Mon cœur bat trop fort, mon sang pulse dans mes veines. Mon regard se tourne vers Genzo qui s'éloigne. Comment peut-il me donner cet effet ? C'est totalement inattendu. Je laisse le chaos de ma tête une seconde, pour agir, poussé par une impulsion certainement stupide. Je le rattrape et saisis doucement son bras pour le stopper.

_ Attend, Genzo... C'est moi qui dois m'excuser. Je... Je ne sais pas ce qu'il m'a prit, sûrement un vieil instinct qui a réapparu. Je ne sais pas.

Je ne sais pas si ce que je dis est le reflet de ma pensée, si c'est la vérité ou même si je le pense vraiment. Peut-être que je cherche simplement de me donner une excuse.

_ Mais... Faisons comme s'il ne s'était rien passé. Rejouons au basket une prochaine fois...

Une révélation. Il ne peut pas partir comme ça, sans que je sois totalement sûr de le revoir. Néanmoins, j'ai peur de réagir de cette manière à nouveau. Je suis partagé.

_ Nee ?

 

 

 

Genzo Tao :

Je pousse encore un soupire mais ne dégage pas mon bras de son emprise. Je me vois déjà refuser. C'est en croisant son regard que je suis dans l'incapacité de le faire. Un étrange sentiment entre la pitié et l'envie de le revoir s'installe en moi. Je suis tout aussi coupable que lui. Je n'ai fais qu'agir en fonction de mon instinct.


-Si tu veux, lâchai je.


Je passais une main dans mes cheveux mouillés avant de tendre mes muscles pour m'arracher de sa prise. Je continue mon avancé vers le bord. Mes pieds remontent sur le sable et j'enroule la serviette que j'avais amenée pour le sport autour de ma taille pour m'assoir. Dans une des poches de mon pantacourt je déniche une cigarette que j'allume avec le briquet qui était avec.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Kuragari Hiraku :

Je ne comprends pas vraiment sa réaction. Il semble un peu fâché tout à coup. Et je me sens ridicule. Néanmoins sa réponse me réjouit quand même, tout en me faisant peur. Il s'éloigne vers la plage, et je le suis silencieusement. En plus de mon chaos mental, venait s'ajouter cette réaction. Je couvre ma taille de ma serviette, n'osant pas le regarder. Je me demande ce qu'il pense, et pourquoi il change brutalement de comportement. Malgré que je sois trempé, je renfile mon caleçon, décidant de ne pas jouer l'exhibitionniste. Puis je laisse mes fesses tomber dans le sable.

_ Si tu as quelque chose à redire, dis-le moi. Je ne vais pas te sauter dessus...

Du moins il le faut. Car il parvient à me faire oublier mes malheurs avec trop de facilité. Et cela peut être dangereux au fond.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Rabattant mes jambes contre moi, je pose mes deux avant bras sur mes genoux avant de baisser ma tête vers le sol. Arf quel gosse! C'est lui qui trouve un moyen de me revoir et moi qui dois me justifier, non ça n'a pas de sens. Je lui jette un regard au coin alors que je porte de nouveau ma cigarette sur mes lèvres.

- Ça va. C'est toi qui semble perturbé.

Je sais lire au fond des gens. Je vois ce qu'il y a dans leurs yeux, car au fond c'est peut être bien la seule chose d'expressive chez moi : mon regard. Je passe une main agacée dans mes cheveux. Ce petit chieur est entrain de me refiler son mal être.
Ni une ni deux je décide de ne pas me laisser abattre. Je me relève et commence à renfiler sur mon postérieur à peu près sec à présent, mon caleçon et mon pantalon. Si je reste ici, je vais être là à écouter ses malheurs. Pourquoi j'ai dis cette stupide phrase ?!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Alors ça se voit. Alors je ne suis pas capable de cacher mes émotions. C'était couru d'avance. Je ne peux pas cacher ça, je vais devoir me prendre en mains, à nouveau, et supporter ça. C'est irrévocable. Mais pourquoi au juste je me donne cette peine ? Est-ce parce que je veux qu'il ait une bonne image de moi ? C'est inquiétant. Et puis c'est déjà foutu de toute façon. Néanmoins je ne veux pas l'embêter avec mes problèmes. Je sais que c'est à moi de les régler, et cet étranger n'a pas à connaître ça. De plus je n'ai pas très envie d'en parler.
Je tourne le regard vers lui alors qu'il se rhabille. Ses intentions sont claires : je l'ai emmerdé et il se casse. Il a certainement compris mon jeu, et il ne veut pas être mêlé à cette histoire. Encore moins panser mes blessures. Soit, j'y arriverai un jour.
Quelque chose me pousse tout de même à le revoir. Alors qu'en fin de compte je n'en ai pas très envie. Des sentiments contradictoires s'installent de mois. C'est mauvais. Et je décide de paraître plus joyeux, pour des raisons que je veux ignorer.

_ Pas vraiment, la fatigue peut-être. Tu me juges là ?

Je prends un air nonchalant en relevant la tête vers lui.

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

- C'est ça ! Lâchais-je.

J'enfilais mon débardeur et récupérais ma serviette. Je ne le regardais déjà plus et avançais vers l'extérieur, un sentiment de mélancolie au cœur. Je pris une grande inspiration et calmais mon esprit. Avant de m'éloigner vraiment je lui jetais un dernier coup d'œil. Il contemplait la mer, pensif, ailleurs. Je ne sais pas s’il avait réalisé que je m'en étais allé loin de lui. Je posais ma main une seconde sur mes lèvres avant d'abandonner : ce type n'est pas pour moi.

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

|Irezumi-|Akusesari

Une envie incontrôlable

 

 

Kuragari Hiraku :

J'aimerai ne pas savoir ce qui me pousse à marcher jusqu'au salon de tatouage. Mais j'en ai vraiment conscience. Je nourris l'espoir depuis une semaine de le revoir. Et j'ai lutté contre l'envie, enfermé dans ma chambre. Les gens qui me regardaient pleurer auparavant ont remarqué un changement de comportement chez moi. Apparemment, je serai moins triste et paraitrait plus soucieux. Et peut-être que c'est le cas. La rencontre Genzo a soulevé chez moi des tonnes de questions. Jusqu'à en oublier deux secondes la cause de mon malheur. Et lorsque j'ai vu ma fille en milieu de semaine, il me trottait toujours dans la tête.

Le pire dans cette histoire, c'est que je ne comprends rien. Je ne comprends pas pourquoi je me sentais mieux quand je l'ai vu, ni pourquoi j'ai envie de le revoir. Quelque chose m'y pousse, alors qu'au fond, je n'en ai  pas très envie. Simplement à cause de ce qui s'est passé à la plage l'autre fois. Je ne le connais pas. Et la façon dont notre rencontre s'est terminé ne me donne pas vraiment le droit de le revoir seul à seul. C'est pourquoi je prie pour qu'il y ait quelqu'un d'autre à l’Irezumi. Je franchis le seuil de la porte, rassemblant tous mes espoirs. J'avance jusqu'au comptoir, le cœur palpitant, mais laisse apparaître un sourire sur mes lèvres. Il n'y a personne dans la boutique, mais j'écoute le bruit d'un crayon qui s'agit sur une feuille, dans la pièce derrière.

_ Fusa ? Tomeo ? Quelqu'un ?

Je n'ai pas oublié son nom, mais je ne veux pas qu'il sache que je viens ici seulement pour lui.

 

 

 

 

Genzo Tao :

J'essaye de travailler de manière appliquer. Mes yeux étaient rivés sur le papier : je dessinais la commande d'un client, un dessin typiquement japonais, carpe koi, et autres motifs synonyme de l'antiquité de notre pays. Bien qu'enfaite nous n'avions pas d'antiquité à proprement parler. Cependant plus mes pensées divaguaient plus cela voulait dire à mes yeux qu'il fallait que j'arrête tout de suite. Je ne l'aurais surement pas fais si une voix que je connaissais et le bruit de la porte ne m'y avait pas amené.
Je me levais avec précipitation. Ne vous méprenez pas, il ne me manquait pas! C'était juste que j'avais envie de voir s’il avait changé, voilà tout. A croire que je me sens obligé de me leurrer, car en vérité ses lèvres m'avaient laissé une trace peu commune.
J'apparus derrière le comptoir et étonnement il n'avait pas l'air surpris.

-Ils ne sont pas là, déclarais-je.

Mes yeux se posèrent sur lui, un peu dédaigneux, mais aussi remplis d'un je ne sais quoi de nostalgie. J'en devenais pitoyable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Kuragari Hiraku :

Lorsque Genzo apparait dans la boutique, je ne suis pas du tout étonné. Je ne sais pas pourquoi, mais je savais que le destin ferait que nous ne soyons que tous les deux. Néanmoins, je suis surpris de sa coiffure. La première et dernière que je l'ai vu, des longues tresses tombaient délicatement autour de ses épaules. Désormais, ses cheveux sont détachés, et cela lui donne encore plus de grâce j'ai l'impression.
Je remarque ses yeux qui semblent animer par une émotion forte. Je ne parviens pourtant pas à saisir sa réaction. Lorsqu'il m'a laissé sur la plage, il me crachait ses mots à la figure, comme totalement répugné par mon être.

_ Ah... Je peux rester quand même ?

Je lui adresse un petit sourire en relevant le regard vers lui. En vérité, le fait qu'il me rejette un peu m'importe peu, je veux savoir ce qu'il se cache là-dessous. Je veux comprendre pourquoi il m'obnubile tant.
Je n'attends pas de réponse et passe derrière le comptoir, frôlant de près son corps et entre dans l'arrière-boutique, pour m'assoir sur le plan de travail.

_ Tu fais quoi ?, demandais-je en posant mes yeux sur le dessin apparemment interrompu par ma visite.

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je le regarde me passer à coté m'effleurer et je sais qu'il le fait exprès. Ah décidément, il doit être revenu pour me voir et c'est plutôt flatteur je dois l'avouer. Je n'ai rien eu le temps de dire qu'il était déjà aussi sur la place précédemment occupé par mon postérieur. Je suis dubitatif quand à sa présence ici, cependant je vais fermer la boutique pour qu'on nous laisse un peu tranquille. Lui et moi semblions toujours isoler du monde extérieur quand nous étions ensembles.
Posant mes deux bras de chaque coté de son corps sur la table de travail alors qu'il tente de comprendre mon dessin, je fais passer mon souffle dans son cou.

- C'est une commande. Carpe Koi et Dragon, vague, motifs anciens. C'est ce que veux le client sur tout l'avant bras droit.

C'était totalement approprié à mon style et au genre que j'aime dessiner alors j'y prenais beaucoup de plaisir.

- Je ne crois pas que quelque chose de ce genre te conviendrait à toi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je suis légèrement surpris lorsque je le sens se pencher vers mon dos. Et quand je sens son souffle si doux effleurer la peau de mon cou, j'entre dans un état second, comme s'il avait enclenché quelque chose chez moi. Notre solitude me frappe aussi fortement que son agréable parfum. Je n'écoute que d'une oreille ce qu'il dit, mon regard distrait fixant le dessin. Il est vraiment doué, il n'y a pas de doutes, c'est précis et avec une certaine pratique d'ombrage. C'est vraiment magnifique. Néanmoins, je ne rate pas ces derniers mots. J'encadre le dessin de mes deux bras tendus.

_ Non, pas vraiment en effet
, souris-je.

Je lutte contre moi-même pour ne pas réagir à son souffle visiblement trop près de mon oreille. C'est mauvais. Il ne faut pas que ça continue comme ça. Mais comme si je ne m'écoutais pas, je profite de la fonction tournante de la chaise pour lui faire face, nos visages dangereusement rapprochés. Je suis déstabilisé l'espace d'un seconde, mais finit par esquisse un sourire.

_ Pourquoi, tu voudrais me tatouer ?

Évidemment, même s'il en avait envie, je dirai non. Rizo m'a fait un sermon par rapport à mon dernier tatouage... Je joue déjà avec le feu. Je décide de ne me faire plus sage et de me lever en passant sous son bras.

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je le fixe ses lèvres mais ne les touche pas. Ce sont mes yeux qui dévorent sans caresser, sans effleurer. La distance est tellement infime que je me délecte de son souffle. Cependant le voilà qui se lève et s'éloigne : ah déception ! Son parfum suit dans sa trainé et je me laisse retombé sur mon siège.

-Non ça ne m'intéresse pas. Sauf si tu me le demandes.

C'est vrai dans le fond : un tatouage ne prend son sens que si son destinataire y est particulièrement intéressé. Je ne tatoue qui si on me le demande, pas selon ma volonté. Je me calais au fond de mon agréable fauteuil pour profiter d'un peu de confort. Ainsi, j'avais aussi une vue sur Kuragari. J'observais son visage, son corps, dans un silence qui pouvait pesant mais que je trouvais très reposant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je sens son regard brulant sur mon corps et je m'en délecte parfaitement. Je ne comprends toujours pas pourquoi je réagis comme, pourquoi je me sens si bien tout à coup. Mais je ne peux pas cacher totalement mon véritable état. Je fais tout pour en tout cas. Là encore, ne sachant pas pourquoi.
Je lâche un faible soupir.

_ Malheureusement je n'ai plus le droit. C'est déjà une chance que mon patron s'occupe encore de moi avec tous ceux-là... Mon image ne m'appartient plus.


C'est triste mais c'est comme ça. J'ai choisit ma voie et elle me plait. Pour l'instant j'ai encore une chance de toucher une certaine branche dans le mannequinat avec cette peau imprimée. Et c'est une chance.
Je m'appuie une jambe, et pose la main sur la hanche en ne le lâchant des yeux. Son visage est impassible, il n'exprime absolument rien. Il est posé au bord de sa chaise, face à moi. Mais il y a cette lueur dans ses yeux qui me jauge, et cela ne me déplait pas du tout.
Je sais qu'il se contrefout du fait que je sois mannequin. C'est pourquoi il ne me le demande pas. Cela ne lui fait certainement ni chaud ni froid, je le sens. Je mets les mains dans les poches et finalement me retourne, m'arrachant à sa vue. Mes yeux parcourent la pièce et s'arrête sur la porte, à gauche. Je suis déjà venu quelques fois ici, mais je me suis toujours questionné par rapport à cette issue. Il n'y a pas de rue derrière l'arrière-boutique...

_ Il y a quoi par là ?, demandais-je, curieux, en montrant le battant d'un mouvement de tête.

 

 

Genzo Tao :

Ah cette image était pourtant merveilleuse. Si elle s'était recouvert d'autre tatouage, j'aurais certainement aimé encore plus cette peau, qui alliait l'art et la perfection, la beauté et le surréaliste. Je jetais un regard en direction de ce qu'il désignait pour ne voir que la porte menant à mon petit chez moi. J'arquais un sourcil et mon visage prit une expression plutôt satisfaite. Quel délicieux sens de l'observation.


-Il y a un escalier, qui monte. Après celui ci il y a un couloir. Et au bout de ce dernier se trouve une porte qui s'ouvre sur un studio. Le mien.


Je lui cachais l'envie que j'avais en cet instant de lui faire découvrir l'entre de mes vices et pêchés, ce lieu inviolable où j'aimais violer les limites. Je soupirais et me levais pour pousser le poignet, lui montrant les marches en bois qui se dessinait pour accéder au premier étage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

|Studio de |Genzo

 

 

Kuragari Hiraku :

J'esquisse un large sourire à la fin de son explication. Il aurait pu simplement dire que ça menait chez lui, mais je suppose qu'il faut comprendre quelque chose d'autre là-dedans. Néanmoins j'en suis bien incapable, mon combat mental ne s'arrêtant plus. Je pars dans l'hypothèse que mon instinct a refait surface, et que mon flair a détecté la douce odeur d'un lit derrière cette porte. N'importe quoi en somme. Je regarde avec attention ces marches qui m'appellent. La chose qui m'a poussé à venir ici revient de plein fouet, cette fois concernant son studio. Je sais que je me jette dans la gueule du loup, et j'avance toujours plus loin.

_ Tu m'invites ?


Encore une fois je n'attends pas de réponse et monte les marches deux par deux. J'essaie de me convaincre du fait que j'avance vers chez lui simplement parce que j'ai envie de voir à quoi ressemble son chez lui. Mais ce n'est pas vraiment convainquant, cette fois c'est clair : je ne contrôle plus rien. Je parcours le couloir rapidement et ouvre la porte qui me semble être la bonne. Un grand sourire se grave sur mes lèvres, dévoilant toutes mes dents. Il n'y a qu'une seule fenêtre, mais le studio m'éblouit presque, étant totalement constitué de blanc. Le sol, les murs, les draps, les meubles, tout est radieux. C'est la première chose qui me frappe. Ensuite je trouve cela très sommaire, il n'y a pratiquement aucune décoration, tout est très fonctionnel. Il n'y a là que le strict minimum pour vivre et ce n'est sans doute pas plus mal. Moi qui aie pourtant vécu dans la luxure, je suis charmé par cet endroit. C'est lorsque j'écoute ses pas s'avancer sur les planches du couloir que j'entre enfin. Je laisse mon postérieur tomber sur son lit.

 

 

 

Genzo Tao :

J'ai avancé beaucoup plus doucement que lui, qui semblait totalement excité à la simple idée de voir mon appartement. Alors que j'entre dans la pièce il est assis sagement sur mon lit, et je ne peux m'empêcher d'avoir l'air satisfait et heureux à la fois. Je me calais contre le mur m'appuyant sur mon épaule.

-Ça te plait ici? Demandais-je par curiosité.

Je songeais que peut être, si c'était le cas, il reviendrait me rendre visite. La plupart des gens pensaient que cet endroit n'était pas moi : trop blanc, trop propre, trop bien, trop soft. Mais après tout qui se souci du papier cadeau quand on sait ce que le présent renferme?

-Le lit est il confortable au moins?


Personnellement je trouvais que oui. J'avais déjà expérimenté les délices qu'il pouvait m'offrir, mais j'aimerais en découvrir d'autre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Kuragari Hiraku :

Je laisse une derrière fois mon regard trainer sur l'appartement avant de reporter toute mon attention sur lui. Sa silhouette se détache parfaitement de toute cette blancheur. Il me demande mon avis d'un ton plus détaché, et en retrait.

_ Oui, beaucoup !

Peut-être parce qu'on fond, il est aussi simple que celui que j'ai fréquenté ces derniers mois. Suis-je donc devenu masochiste ? Je ne réfléchis pas plus longtemps, ne voulant pas gâcher le peu de bien-être que je ressens en ce moment. Et sa seconde question, je fais quelques bonds sur le lit. Je trouve qu'il manque quelque chose, c'est perturbant. En une seconde j'ai retiré mes chaussures et, sourcils froncés, je me balade à quatre pattes sur le matelas. Et me stoppe tout à coup en tournant le regard vers lui.

_ Mais... Il ne grince pas ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je crois voir un enfant, il en serait presque à sauter dessus pour voir si les lattes tiennent le coup. Je rigole un peu jusqu'à ce que mes yeux se posent sur ce postérieur divin et provoquant. Non pas que ce soit la première fois que je le vois, mais l'image est trop subjective pour que je ne puisse pas m'attarder dessus.
Mes yeux ont un air malicieux alors qu'il me pose une question.

- Non, et il tient plutôt bien les chocs.

Bien sur, je l'avais déjà testé plusieurs fois pour avancer ça. Je vins m'assoir à mon tour sur le lit avant de m'allonger, pour tourner la tête vers lui, les mains dessous celle ci. Il est sexy à en mourir. Sa bouche me fait envie et son corps que j'ai déjà vu nu est une tentation à lui tout seul. J'avoue son baiser me manque.

- Tu veux vérifier la fiabilité de mes paroles?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je le regarde s'installer sur le matelas. Ses cheveux s'étendent autour de sa tête. Et lorsqu'il tourne le regard vers moi, je reste complètement figé. Il y a désormais très peu de chance que j'arrive à m'en sortir maintenant. Peut-être que j'ai atterrit ici parce que mon subconscient voulait que j'y sois. Genzo est peut-être quelqu'un de bien. Peut-être que c'est ici que prendra fin mon désespoir. Alors il faut certainement que j'y mette un peu plus du mien.
Son regard est posé sur moi, et je peux y lire une gentille provocation. Son visage a vraiment quelque chose d'angélique à cet instant. Avec tout ce blanc immaculé autour de lui, cela renforce encore plus mon impression. Depuis que je l'ai rencontré, c'est une suite de signes qui se produit. C'en deviendrait presque oppressant tant cela semble m'indiquer un chemin à prendre. C'est inquiétant même.
Je daigne à lui répondre, avec un grand sourire pour camoufler toute forme de délires mentaux.

_ L'invitation est alléchante, mais...

Mon sourire s'élargit et je m'assois finalement sur le lit.

_ ...je viens de décider que finalement, je ne sais rien sur toi. Et j'aimerai au moins savoir si j'ai une chance de revoir la lumière du jour, si tu vas me séquestrer, me couvrir de tatouages ou carrément me torturer.

J'ai conscience qu'à cet instant, on ne me reconnaitrait presque pas. Et laisser de côté un moment de plaisir pour apprendre à un peu mieux le connaitre est devenu quelque chose d'existentiel chez moi, tout à coup.

 

Genzo Tao :

Alors il voudrait me connaitre, c'est ça? Je soupire. Quel garçon étrange décidément ! Ils sont tous bizarre dans cette école, ou bien suis je tombé sur les oiseaux les plus rares du paradis? Quoi qu'il en soit, ils sont tous les deux sexy et attirants à leurs manières. J'arquais un sourcil car ses paroles étaient plus que farfelu et à mes yeux n'avaient aucun sens.


-Je ressemble à une personne qui fait ce genre de chose?



Quoi que c'était tentant : quel merveilleux petit prisonnier il ferait et quel plaisir j'aurais à le maltraiter. A cette pensée, j'étouffe un son qui en dit long sur ce qui se trame dans ma tête. Je commençais à trop le désirer...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je ne sais pas vraiment quoi répondre à sa question. En vérité je n'ai pas vraiment d'avis sur lui. Je m'attends à tout : à ce qu'il soit aussi attendrissant comme à ce moment, mais aussi à ce que je viens de dire.
Il m'a fait comprendre, par sa mimique, qu'il trouve tout autant que moi pas vraiment naturel la façon que j'ai eu de lui demander ça. Cela contraste légèrement de mon comportement à la plage, c'est vrai... Mais je pense qu'ici c'est tout de même différent : je suis chez lui.
J'allais m'excuser quand, tout à coup, j'écoute ce son, plutôt révélateur. Je me tends légèrement, faisant le lien avec ce que je viens de dire. Un peu flippant, je l’admets. Mais l'écoute de cette voix étouffée me balance de l'électricité dans tout le corps. La bataille reprend soudainement. Et le remord tente de me punir pour ressentir un embryon d'excitation pour Genzo. Je suis spectateur de tout cela, ici simplement pour subir mon châtiment, tout comme ma satisfaction. Je sais que si je me jette dans ce gouffre, je vais le regretter, malgré la délivrance.
L'envie l'emporte sur la raison. Mes yeux fixent ses iris noirs. Et c'est comme s'il me demandait clairement d'arrêter de tournicoter des trucs dans ma tête. Soit, monsieur "éclat de lumière, je suis un ange", tu as gagné, je rends les armes.

Il ne me faut qu'une seconde pour que je me retrouve à califourchon sur lui. Je peux déceler dans son regard une grande part de contentement, ce qui me laisse supposer qu'il est plutôt heureux de la tournure que prennent les choses. Je ne peux pas me leurrer : c'est mon cas aussi. Évidemment, ce sentiment de trahison revient à la charge. Je sais que cela ne va pas être une belle promenade, niveau mental. Je ne réfléchis pas plus et me penche brusquement pour l'embrasser.

 

 

Genzo Tao :

Les évènements tournèrent alors à mon avantage. Et quelle ne fut pas ma surprise : celui qui semblait dubitatif un peu plus tôt, prenait les devants de ce que j'espérais ! Mes lèvres appèrent alors les siennes avec envie. Trop longtemps que leur douce chaleur ne m'avait pas touché, et j'avouais que je me languissais d'elles depuis que je l'avais rencontré pour la première fois. Je me redressais rapidement pour pouvoir mieux profiter de ce baiser.
Mes mains, elles, se posèrent sur la taille de mon précieux jouet, glissant sous son chandail. La délicieuse sensation de son épiderme revient en mémoire et je me délecte de cet instant qui risquait de se terminer aussi sèchement que celui qui c'était produit quelques jours avant à la plage.
La totalité de l'instant me semble surréaliste alors que je m'étais habituée à aucune résistance de la part de ceux que je voulais. Seulement ce petit avait sut jouer avec moi en jouant le pauvre petit innocent qu'il n'était surement pas. Ah si seulement je pouvais tester ses capacités charnels, j'en serais plus que satisfait.
Je pressais le bassin de l'androgyne contre le mien pour lui montrer mon désir plus qu'intense de le sentir contre moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je ne me rends même plus compte de ce que je fais. Bien sûr je ressens ses caresses, et sa chaleur. Néanmoins c'est comme si tout cela était un rêve, que nous sommes dans une autre dimension et que tout cela ne se passe pas. Quelque chose en moi se met à bouillonner, et des millions de pensées déchirantes apparaissent.
Jusqu'à ce moment, je n'ai pas perçu Genzo comme un être humain à part entière, mais comme s'il n'était apparu sur terre que pour me relever de ma peine. Ces signes m'ont tellement perturbé, que je me suis mis à délirer. Mais maintenant, je comprends qu'il n'y a pas que la valeur qu'il a à mes yeux, mais aussi et surtout de toute sa personne. Ce contact brulant sur ma peau me réveille doucement de ma léthargie. Il ne sait pas tout ce qu'il déclenche chez moi, ni pourquoi je me suis fais si hésitant au départ plutôt que de suivre mon instinct. Et ce n'est pas plus mal, vu la réaction qu'il a eu à la plage.
Les souvenirs continuent d'affluer en moi. Je sais que je pourrais fondre en larmes à cet instant, ce combat si dur s'éternisant. J'aimerais ne penser à rien, vivre seulement. Mais lorsque nos regards s'accrochent, que son souffle ardent passe sur ma peau, je ne peux m'empêcher de me dire que je ne suis pas encore prêt à tourner la page. Je m'inflige une torture cruelle. Je ne veux rien laisser paraitre, ne pas le décevoir et vivre cet instant au mieux. Et lorsque le plaisir enivrent se fait ressentir, ma gorge me fait horriblement souffrir tant elle est nouée.

Genzo, s'il te plait, brise mon cœur, brise mon amour. Arrache-moi à cette fin trop brusque qui ne cesse de me tourmenter. Détruis toutes mes émotions nocives à mon bonheur, et remplis le reste avec tes gestes. Embrase ma peau de ton toucher, impose-toi. Les dernières mains qui ont touché mon corps de cette façon sont loin désormais. Lacère-moi, anéantis tout ce qui pourra te gêner. Je ne veux plus de tout ça. Donne-moi un peu de ta puissance. J'aime cette façon que tu as à me dire implicitement que je suis une petite chose à toi. Car au fond, je ressens cette sécurité que je n'ai plus. Et c'est dans cette chaleur insoutenable, au bord de l'étouffement et du chaos mental que je parviens à ressentir une profonde sensation de bien-être, que j'exprime à gorge déployée. Le tourbillon de sensations me ravage. Je reste, comme une loque, sur le matelas, luttant pour retrouver une paix intérieure.

 

 

Genzo Tao :

Nos deux corps sont deux vents de puissances différentes : je suis cette tempête qui déchaine les mers et océans du globe et qui emporte les battisses au loin, alors qu'il est cette petite brise légère de printemps si cassable est éphémère. Je déploie mes forces et talents à imposer toute ma présence à ce petit corps faible et sans défense, qui pourtant semble doué d'une expérience certaine. Je ne peux m'empêcher de contempler ce corps si friable, si mince, si transpirant, si sensuel qui se plie, se cambre, se meut sous mes doigts.
Je le tiens contre moi tendrement, pour ne lui faire ressentir qu'un plaisir encore plus intense. Je sais que son corps et son âme seront marqué à vie par mon passage. En tout cas je le serais à sa place. Ma présence omniprésente me rend insatisfait car j'ai l'étrange sensation qu'il ne me montre pas tout son potentiel. Je suis un démon totalement insatiable de son corps fin que je martyrise plus que de raison, ne pouvant me contrôler.
Les heures ont défilés et quand enfin je décide de lâcher ma prise, et qu'il se décide lui aussi à me libérer, le soleil est déjà bien bas sur l'horizon. Les douces couleurs chaudes de la fin de journée se reflètent sur les murs blancs et les draps salis mais immaculés.
Ma bouche embrasse sa gorge une fois encore, le remerciant pour ce délicieux moment. La fatigue engourdit doucement mes membres et je vois ses yeux se fermer à leur tour … Je dois l'avouer : partager un moment avec un dieu pareil n'est pas donné à tous le monde.
Les bras de Morphée m'entrainent cependant dans d'autres lieux souillés.

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Mon corps endolori par cet enivrement parvient peu à peu à retrouver son calme. J'ai remarqué la teinte de feu qu'a l'appartement et me demande si finalement la chaleur que je ressens est du au véritable incendie de la pièce. Mais c'est en tournant le regard vers la fenêtre que je me rends compte qu'il ne s'agit que de la fin de journée. Le temps est passé si vite, pourtant mes tortures m'ont paru interminables. Je me retourne vers Genzo. Ses yeux sont déjà clos, et sa respiration régulière. A mon tour, je sens mes paupières se fermer, plus par épuisement que par sommeil. Le moment que nous avons partagé a été tellement intense, mentalement mais aussi physiquement. Le contraste du désespoir et la jouissance est réellement déroutant. Je sombre brutalement.



[ Dans la nuit ]



Comme je m'y attendais, me voilà déjà réveillé. Je n'ai pas dormi longtemps, mais voilà déjà plusieurs heures que j'observe le sommeil profond de Genzo. Son visage est paisible, il semble serein, contrairement à d'habitude. Je ne pense pas que quelqu'un d'autre aurait pu me faire éprouver cela. Dans un autre cas, je sais que je n'aurais pas pu, je n'aurai pas eu envie, j'aurai tout rejeté. Cette chose lui est propre. J'ai peur de trop m'y accrocher et qu'il me jette une fois que l'aube pointera son nez. Genzo, s'il te plait, donne-moi la chance d'encore progresser dans ma quête de vie plus heureuse.
Par une impulsion, je sors du lit doucement, pour ne pas le réveiller. Je me dirige vers ce qui me semble être la salle de bain. Je referme délicatement la porte derrière moi. Je ne fais pas attention à ce qui m'entoure. Je me laisse tomber sur le sol. Ma gorge se noue. Toutes les émotions contre lesquelles je lutte deviennent plus fortes que moi. Je l'avais prévu, et me laisse abattre en explosant en sanglots.
L'image de Ryû s'abîme, se froisse, se plie. Sa douce voix grave qui résonne dans ma tête. Le sillage brûlant de ses doigts sur mon corps, pleins de tendresse. Ce regard si profond, qui me jaugeait avec tellement d'amour. Cette passion que nous partagions. Qui a eu une fin si brutale. Et qui ne peut pas se terminer si facilement. Non, elle s'est décuplée, engendrant un manque presque vitale tant il est fort. Je me sens défaillir un peu plus chaque jour.
Mes larmes redoublent, et je lutte pour ne pas réveiller Genzo.


Je réintègre son lit que lorsque le ciel commence à s'éclaircir. De nouveau, je le fixe, il n'a pratiquement pas bougé. Je viens doucement me blottir contre son corps chaud. Cette fois, les regrets ont disparu, j'en profite alors pour trouver un peu dé réconfort. Je lève mes yeux bouffis et cernés vers son visage. Il a tellement de valeur à mes yeux maintenant. Même un peu trop. Et lorsque j'aurais renoncer à lui , je sais que la place libre ne demandera que cet homme endormi. Suis-je résigné à souffrir encore ? L'épuisement non assouvi et celui de mes larmes parvient à m'endormir une seconde fois.

 

 

 Genzo Tao :

Mon corps se contracte légèrement quand il vient se serrer contre moi. Je crois que c'est ça qui vient de me réveiller alors que lui semble s'endormir. Son visage est contre mon torse et une légère sensation humide me parvient à son contact. J'essaye de ne pas me poser de question et pose doucement ma main sur ses cheveux pour venir les caresser.
Je suis un lève tôt, je n'ai pas l'habitude de feignanter au lit, mais j'ai envie de le tenir comme ça, près de moi, de le protéger car il semble un peu plus fragile que les autres.
Ce n'était pas le moment de devenir sentimental, alors je me décidais à me lever pour éviter cela. Déposant un baiser sur le haut de son nez, il sembla faire une grimace, et il en fit une autre alors que ma présence sur le lit s'effaçait.
Mes pieds me firent avancer jusqu'à la cuisine où je commençais à préparer un café, puis ils me guidèrent à la fenêtre que j'ouvrais pour prendre l'air. Il m'arriva dans la figure et je le trouvais très agréable, tout comme le café maintenant près que je tenais dans mes mains. La chaleur de ma boisson contrastait avec la fraicheur du matin. Je soupirais de plaisir. Rien de tel après des ébats comme ceux de la veille.
Le soleil commençait tout juste à se lever et j'en profitais pour regarder sa majestueuse ascension.

 

 

 

 

 

 

 

 

 Kuragari Hiraku :

Apparemment je l'ai réveillé. Il semblait profondément endormi pourtant. Mais je pense que s'il est de mauvaise humeur, il m'aurait au moins insulté. Au lieu de ça, il a caressé mes cheveux, et cela m'a légèrement réconforté l'espace de quelques secondes. Puis il a disparu, et j'ai beau tâter le matelas, je ne le trouve pas.
J'ai épuisé toutes mes réserves d'énergie, dû à ce moment de plaisir plutôt long et à ces heures d'insomnie que j'ai passé à pleurer. Néanmoins je sais que si je ne me lève pas tout de suite, je vais dormir toute la journée. S'il ne me jette pas à la porte avant ça.
Mais mon corps ne m'obéit plus, je ne parviens pas à me redresser. Seulement à me tourner de l'autre côté, où je peux voir le profil de Genzo devant la fenêtre. Quelques unes de ses mèches flottent dans l'air, son teint mat s'allume à la lumière du soleil, et ses yeux légèrement plissés s'illuminent d'une attention toute particulière.

Genzo, je ne sais pas si tu fais des efforts pour réagir ainsi mais si tu savais comme j'apprécie. Tu m'offres un peu d'attention, même de la tendresse, sans même me poser de questions. Je ne suis pas encore prêt à dire cela sans pleurer, sans que cela ne fasse mal. Mais ta présence apaise un peu tout cela. Et j'aimerai comprendre comment c'est possible, pourquoi est-ce, toi, tu me fais réagir comme ça.
Ne voulant pas plus l'embêter, je réussis à me hisser en avant, dans un long grognement. Cette nuit j'ai faillit m'endormir sur le carrelage de la salle de bain, mon dos me fait légèrement mal.

_ Bonjour, fis-je, en me forçant un peu à sourire je l'admets.

Mes yeux cherchent sur le sol un bout de tissu qui se rapprocherait de mon caleçon. Une fois repéré, il me faut quelques longues secondes pour me sortir du lit pour aller l'enfiler.

_ Désolé de t'avoir réveillé.

 

 

Genzo Tao :

Alors que je l'entends gémir, je jette un regard curieux derrière moi pour le voir se relever. Je pensais qu'il allait s'éterniser un peu dans mon lit. Son bonjour semble creux de toute véritable bonne volonté. J'ose lui répondre tout de même.

-Bonjour, bien dormi?

J'eus comme un doute en posant cette question, et je ne comprenais pas pourquoi. Peut être à cause de la sensation que me laissait son visage que j'avais senti humide sur mon torse. Cependant je n'en étais pas certain.

-Non ce n'est pas toi. Je me lève toujours tôt. Tu peux rester couché. Tu dois être fatigué.

Je le lui conseillais alors que je le voyais entrain de se rhabiller. Je le préférais nu tout de même.

-Il y a du café de près si tu veux. Fais attention il est corsé.


C'est ainsi que je l'aime, brulant et fort.

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

_ Je n'ai... pas beaucoup dormi en fait, fais-je dans un rire.

Je retiens son idée de rester au lit, même si je n'en ai pas vraiment envie. De toute façon, je sais que je vais m'écrouler, une fois que mon corps ne pourra plus lutter contre la fatigue. Je finis d'enfiler mon caleçon avant de me diriger vers le café. Au moins il me réveillera un peu mieux. Je m'étire longuement, bras ouverts, pour faire craquer mon dos. J'attrape la tasse fumante et me dirige vers lui.

_ Je dormirai quand j'arriverai plus à tenir debout !


J'esquisse un faible sourire et me place à côté de lui, pouvant enfin admirer la vue. Si je m'assois sur le lit, c'est foutu, je ne me relève pas.
Je ne remarque alors que maintenant qu'il vient de dire que je peux encore rester un peu de temps chez lui, pour dormir. Délicate intention, généralement ça ne se passe pas comme ça. Je suppose alors que je fais vraiment pitié. Il est très attentionné, contrairement à la fin de notre rencontre. J'ai du mal à le cerner.

_ Pourquoi, tu ne veux pas m'avoir dans les pattes ?

Je noie mon sourire dans ma tasse.

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je profite de sa présence à mes côtés. J'avoue la trouver très agréable, plus que celle de n'importe qui d'autre. Plus que celle de Tomeo en un sens, lui qui semblait ne vouloir avoir aucune histoire sérieuse était un peu trop tendre à mon goût. Il ressemblait à une petite chose perdue. En un sens Kuragari aussi, tous ces étudiants étaient totalement pommés dans leur tête. Ils n'avaient plus logique et plus de décence. Je n'en avais pas plus malheureusement pour m'abaisser à faire une chose pareille.

-Fais comme tu le souhaites. Ne te plains pas ensuite.

Le parfum de sa peau, mélangé à celui de la cigarette et du café était vraiment agréable.

-Non tu ne me dérange pas. J'ai rarement vu quelqu'un d'aussi peu désagréable à fréquenter.

Il est vrai que je me lasse vite des choses, des gens, et que même si je traine avec certains, ils me tapent quand même sur le système. Lui, non. Il était particulier, différent et c'était loin d'être déplaisant.

-Le café te convient?

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Le spectacle est magnifique. Je n'ai que rarement vu le soleil se lever, je me lève toujours trop tard. Alors je ne me plains pas d'être fatigué, et je ne le ferai pas, selon son exigence. Et puis je suis chez lui. Si j'ai sommeil je n'ai qu'à rentrer à l'université.
Je lui adresse un léger sourire lorsqu'il m'informe que je ne suis pas si chiant que ça. A vrai dire je ne m'y attendais vraiment pas. Nous nous sommes rencontrés en faisant une partie de basket, alors une faible complicité s'est installée, je ne peux dire que c'est totalement un étranger.

_ Un peu trop chaud, fis-je dans un sourire.

Ma langue est en feu, mais j'espère ne rien laisser paraitre. Lui parvient à le boire comme ça, et je me demande comment il fait. Je suis presque en train de me cramer les doigts sur la céramique de la tasse.
Du coin de l'œil, je le détaille silencieusement.

_ Tu n'es pas désagréable à fréquenter non plus !

C'est vrai, je ressens cet apaisement qui me manque tellement en temps normal. Et même s'il a déclenché mon anarchie mentale, il y a quand même une nette progression, grâce à lui. C'est pourquoi, je ne veux pas l'embêter, le coller, même si je me sens bien.

_ Tu vis tout seul ici ?

Je n'ai jamais vraiment la tchatche, même si j'aime m'intéresser aux personnes que j'apprécie. Jusqu'à il y a six mois, je n'en avais jamais vraiment eu besoin.

 

Genzo Tao :

Je fis un simple signe de la tête pour le remercier de ses bonnes paroles. Je finis ce qu'il me restait de mon café en une gorgée qui brula agréablement mon palais. Je me tourne alors plus franchement vers lui.


-Pourquoi? J'ai l'air de vivre avec quelqu'un? Demandai-je un peu étonné par cette question.


L'appartement semblait m'appartenir tout entier alors je ne voyais pas l'utilité de sa réplique.


-Quelqu'un nous aurait surement dérangé si ce n'était pas le cas, lui fis-je remarqué.


Je soupirais et me dirigeais vers l'évier où je déposais ma tasse vide. Pour me relaxer je me posais devant la table basse, et tripotais mon téléphone à la recherche du numéro de Tomeo. Ah et puis non ! Je n'enverrais pas de message au petit blond. Je n'ai pas envie qu'il croit que je m'accroche. Je penche ma tête en arrière pour apercevoir Kuragari qui me fixe. Qu'est ce que je vais faire de lui moi? Il commence à vraiment m'attirer … La courbe de ses jambes est purement merveilleuse, et son regard noir mélancolique pourrait me donner la chaire de poule si je n'étais pas aussi froid.

 

 

Kuragari Hiraku :

Effectivement, je n'ai aucune logique. Mais quelque part, je me sens comme rassuré. Je pense que si quelqu'un serait arrivé à cet instant, je n'aurais pas réfléchit et je serai parti sans même le saluer. Une impulsion. Je me retourne du côté de l'appartement, en m'appuyant contre le rebord de la fenêtre simplement pour ne pas le lâcher des yeux.

_ Oui c'est vrai... C'est le matin, c'est excusable non ?

J'esquisse un faible sourire. Lorsqu'il relève les yeux vers moi, je ne détourne pas le regard. Ses clavicules se dessinent parfaitement, et les muscles de son torse se tendent légèrement lorsqu'il penche la tête. Sa gorge tatouée est divine.

_ Et je trouve le fait que je ne sais plus ce que je dis tout à fait normal , avec ce que tu m'as fait hier.


A nouveau je souris dans mon café, qui a un peu refroidi. Il n'a pas le temps de répondre, mon portable se met à vibrer, coincé dans une poche de mon pantalon et il semble s'agiter dans tous les sens pour en sortir. Je m'en approche donc et m'assois à côté de Genzo en posant ma tasse sur la table.

_ Oh un message de Tomeo !

"Salut, tu fais quoi ?"

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je fronce les sourcils alors qu'un petit portable vienne perturber mes mots. Je n'aime pas être dérangé et surtout pas quand je suis sur le point de sortir quelques mots bien placé sur un ton totalement acide et fière. Comme si il n'avait pas aimé ça.
Mais alors que je voulais envoyer un message à Tomeo, ce dernier en envoie un à mon amant de cette nuit. Ma mâchoire se contracte. Je n'aime pas ça. Ne me dites pas que eux aussi ils couchent ensemble !

-Ne réponds pas, exigeai-je.

Mon regard se fit noire et j'attrapais son poignet avec un peu trop de force peut être. Je n'ai pas envie qu'ils communiquent. Je sens que ça va poser un tas de problème et je n'en ai pas besoin maintenant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je sursaute lorsque je l'écoute. Je ne comprends pas, pourquoi est-ce que je ne devrais pas lui répondre. Naturellement, je n'aurais pas dit à Tomeo où je me trouve en ce moment, ni que son collège de travail est nu à côté de moi. Il plaque sa main autour de mon poignet brutalement pour que je lui obéisse. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête. Ni entre eux deux pour qu'il ne veuille pas à ce moment que je lui réponde. Il sert un peu trop fort...

_ De toute façon, j'aurai du mal puisque tu es en train de me briser les os, fis-je dans un rire mal assuré.

Son regard est dur, et cela ne fait que multiplier mes questions.

_ Et j'aimerai bien comprendre.


Comment un simple message peut le mettre dans cet état ? Ou peut-être que ce que j'ai dit plus tôt lui a paru impoli. Néanmoins il faut dire les choses clairement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je desserrais l'emprise sur son poignet, me rendant compte comme avant que je lui faisais surement mal.

- Pardon je ne voulais pas. Fais ce que tu veux.

Je n'étais pas d'humeur à expliquer car je ne me comprenais pas moi même. Je n'expliquais pas cette saute d'humeur soudaine. La grossesse n'étant pas permis aux hommes, prétendre que les hormones avaient quelque chose à voir là-dedans était impossible.
Je me relevais sans donner d'information pour aller enfiler un caleçon et un débardeur blanc histoire de me couvrir. Puis je revins m'assoir à côté de lui, ne sachant pas quoi faire d'autre. Peut être prendre ma dose? Je ne suis pas sûre qu'il apprécierait.
Je sors donc une cigarette et l'allume vaillamment pour faire baisser mon envie. Je suis nerveux, mes mains comment à trembler, mais je me contrôle. Je crois que le manque me fait aussi réagir ainsi avec lui. N'étant pas un mec possessif et jaloux, je ne voyais rien d'autre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je papillonne des yeux un instant, comme si j'avais un énorme point d'interrogation au-dessus de la tête. Je ne comprends rien.

_ Je ne sais pas vraiment quoi lui dire. Je coupe mon portable si tu veux.

Ce que je fais, sans réfléchir. Je le range à nouveau dans mon pantalon alors qu'il s'assoit à côté de moi, maintenant un peu plus habillé. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir à quel point il est tendu, la danse énergique qu'entreprennent ses mains. Il y a encore une minute, à peine, il était totalement calme. C'est une véritable énigme. Je finis rapidement mon café. Je tourne de nouveau le regard vers lui, alors qu'il ne se relaxe pas.

_ Hé, ça va ? Tu veux un massage ?

Je ne sais pas vraiment quoi faire d'autre. A par partir évidemment. Mais même si je vois le danger arriver, je n'en ai pas du tout envie. Une fois que j'aurai passé le seuil de sa porte, je me sentirai de nouveau seul. C'est comme si ça présence m'est tellement bénéfique qu'elle impose toute sa place dans mon esprit.

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

J'écrase encore la cigarette, nerveusement, contre ma bouche. J'aspire de longue bouffer. Je vais me calmer, ça va aller, ce n'est rien, que dalle, un petit sachet blanc n'allait pas être plus fort que moi tout de même. Je hoche tout de même la tête pour accepter son massage. Lui réussira peut être à me détendre. Par pitié.
Sa présence me calme, mais ce n'est pas suffisant, je le sais. Je ferme les yeux. Je ne perdrais pas le contrôle. Ce ne sera plus moi si je cède à ma petite dose magique.

-Ca va aller. Ce n'est rien, répétais-je à voix basse.

S’il m'autorisait, si je lui demandais... Pourquoi avoir sa permission après tout? C'est chez moi, non?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je m'applique dans mes gestes, tentant de le détendre un peu. Mes doigts appuient sur ses muscles, entre ses vertèbres, sur sa nuque et ses épaules. J'écoute son murmure, et je commence à m'inquiéter. Je me mets à imaginer un scénario catastrophe : c'est un ex-taulard, qui est sous calmants. Et qu'il ne veut pas prendre ses cachets car il prépare un plan cruel.
Je délire totalement. J'insiste dans son dos, mais je ne fais pas grand effet. Je caresse sa peau plus doucement.

_ Une douche te détendrait peut-être plus... Non ?

Je laisse paraitre mon anxiété, sans vraiment le vouloir. Je me sens coupable : j'aurai du éteindre mon portable dès que je suis arrivé hier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Genzo Tao :

- Non il me faut autre chose. Autre chose. S'il te plait, laisse-moi en prendre...

Ah, il ne comprendrait pas. Je plantais mes yeux suppliant dans les siens. Une simple douche ne suffirait pas. Je n'allais pas me détendre à coup de flotte : ça n'a jamais marché, et ne fonctionnera jamais. Un frisson me parcoure. Je vais crever si je n’en prends pas. Mes yeux se ferment. J'ai l'impression d'agoniser. Je ne vais pas tenir. J'écrase ma cigarette dans le cendrier, en prends un autre.
Un mal de tête vient me fracasser la boite crânienne.

- Le tiroir, gémissais je alors que mes mains venaient encercler ma tête.

Je n'ai pas hésité devant Tomeo. Pourquoi devant lui est ce différent? 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Kuragari Hiraku :

L'anxiété dégage et la panique s'impose. Son visage semble se déformer, et ses mains sur son crâne se crispent. Je ne reste pas une seconde de plus à le regarder gémir. Je saute sur mes pieds. Un tiroir. Un tiroir. Quel tiroir ? Mes yeux se posent sur la table de chevet. J'y crois et ouvre le casier. La peur vient se mêler à tout ça. Il y a des sachets de poudre, des seringues, des pailles. Aucun jugement ne me vient, je ne sais simplement pas différencier l'héro de la coc. Mais les inscriptions sur l'un d'eux attire mon attention, je l'attrape ainsi qu'un tube en plastique. Merci aux occidentaux d'avoir la moitié de leur population droguée et d'en faire des films pour m'instruire.
Je reviens rapidement vers Genzo. La vue de son corps courbé, tendu et tremblant m'affole encore plus. Je pose ma trouvaille sur la table et me rassois sur le sol alors qu'il se jette dessus. Je pose une main dans son dos, complètement paniqué.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Mes yeux s'illuminent alors que le petit sachet et là devant moi. J'envoie balader tout ce qui se trouve sur la table. Tout tombe dans un bruit sourd. Je dois être terrifiant, je n'ose pas un regard vers lui. Sa main dans mon dos m'indique qu'il est là et qu'il semble ... inquiet?
Je trace ma ligne, inspire. Je n'ai pas le temps de voir tout ça passer, ça va trop vite. J'en trace une seconde .... Ah! Je cligne plusieurs fois des yeux. Ça y'est je me sens bien. Juste bien. Un sourire passe sur mon visage et dans mes yeux. Je me tourne vers mon amant et lui souffle un merci. Celui ci se finit en baiser sur ses lèvres, langoureux, appuyé, enfin si il ne me rejette pas étant donner cette vague de tristesse et de soucis qui parcourt ses yeux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Kuragari Hiraku :

Le vacarme est atroce. Il devient une bête à qui on jette un bout de viande. Je ne me rends compte que maintenant que mon cœur qui fracasse mes côtes. L'adrénaline parcourt mes veines, et j'ai du mal à avoir une pensée claire. Il me remercie, son visage parait beaucoup plus détendu. Il plaque ses lèvres contre les miennes soudainement. Je ne réfléchis pas et passe mes bras autour de son cou. Je resserre mon emprise au fil des secondes. C'est à mon tour d'avoir le corps complètement tendu maintenant. Mais je me perds dans son baiser passionné.
Je n'arrive pas à croire ce que je viens de voir. Je me rends compte qu'en vérité, je ne le connaissais pas du tout. Peu à peu, je me relaxe, alors que je sens ses mains contre ma peau. Je m'aperçois que je suis venu me coller contre lui. Le baiser ne se termine plus. Il ne semble pas vouloir l'arrêter non plus. Il est aussi vivace que moi. Je défoule toute ma tension contre ses lèvres, déterminé.
Mais j'en viens à rompre cette union, à bout de souffle.

_ Désolé. J'ai juste... eu peur.

La vision de ses veines qui se dessinent, de ses doigts crispés sur sa tête me hante.

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Notre baiser semble animer de deux émotions différentes et pourtant qui se mélange à la perfection. Nous déversons dans cette échange une passion, et une hargne peu commune. Ce n'est pas désagréable. C'est dure et doux à la fois, et je ne sais même pas pourquoi je fais ça. Mes pensées divaguent, son corps se rapproche, je perds la tête. Cependant le choc soudain de notre séparation me réveille. Je ne suis plus sur de ce qui me met dans un état pareil.
Ma main vient caresser ses cheveux, passent dans son cou, effleure sa clavicule.

-Dégage, soufflai-je avant de revenir appuyer mes lèvres contre les siennes.

Un deuxième baiser s'engage, je ne suis pas sûre qu'il soit pire que l'autre. Je m'acharne avec toute la frustration que je semble avoir en ce moment même.

-Reste, dis-je encore.

Mes paroles n'avaient plus de sens. Je m'en fichais éperdument car tout ce qui semblait intéresser mon cerveau était sa bouche. Ce morceau chaire devait être châtier, purger, m'appartenir là maintenant. Je ne voulais pas qu'il ait peur de moi …

-Je n'ai pas envie de t'effrayer … eus je le courage de dire avant que je ne revienne mélanger son souffle au mien.

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Il se contredit royalement. Je ne sais plus ce qu'il faut que je fasse. De toute manière, il m'emprisonne dans ses bras, aucune fuite n'est possible. Ses gestes m'enivrent, recouvrent ma peau, emplis de douce violence. Il me fait entré dans une tornade d'émotions déchirantes. C'en devient presque plus intense qu'hier. Des sensations sans noms naissent dans mon esprit meurtri. Je ne tiens plus compte de ma respiration irrégulière tant que je commence à manquer de souffle, ni de mon dos qui me fait souffrir. Ses lèvres m'obsèdent, ses mots me font tourner la tête, ses gestes me provoquent des frissons. Je ne comprends pas ce qu'il me prend. C'est comme si, d'un coup, sa présence, sa valeur a explosé, provoquant des ravages chez moi, une certaine addiction, un manque évident.
Mes doigts viennent se perdre dans ses cheveux, ma peau ne se lasse pas de son passage, et mes lèvres ne se détachent plus des siennes. Mon cœur ne se calme pas, animé par une énergie inconnue. Mes pensées divaguent, se mélangent, s'entrechoquent, et la déchirure dans ma poitrine se met à vibrer.
Je m'octroie néanmoins une pause de quelques secondes pour respire, et souffler contre ses lèvres :

_ Tout va bien.

Non, je n'ai pas peur de lui, ni de ce qu'il fait. Le fait de le voir tellement souffrir m'a surpris, et inquiété. Je n'ai aucune envie de le revoir dans cet état, jamais. C'est trop effrayant. Je vienne à nouveau reprendre notre danse enflammée, qui a ce que je ne sais de trop intense pour moi, et qui au fond, met du sel sur la plaie.

 

 

 

 

Genzo Tao :

-Alors si tout va bien je suis rassuré, soufflai je juste après lui.

Ensuite tout s'embrouille. Une vague de sensation vient enveloppé tout mon corps, et je ne peux pas lutter, emprisonné dans ce tourbillon d'émotions. Dans ma tête tout va très vite. Je sens sa peau se recouvrir de frissons alors que mes mains s'accaparent chaque petite partie de son anatomie. Je mords, je griffe, je caresse, je lèche. Je suis une bête sauvage, un vampire avide de lui. Il est là, de partout, dans mon délire le plus profond. J'ai envie de l'entendre jouir, et quand dans mes prochains trop, je n'entende que sa voix agonisante de plaisir.
Je suis encore plus insatiable que d'habitude, j'en oublie même l'utilité d'un lit. Je profite de lui à même le sol, ne prenant pas en compte la douleur qu'il pourrait ressentir. Il gémit, et pourtant, dans cet acte charnel, je vois toute notre mélancolie et tous nos vices se mélanger. Quel délicieux supplice ! La sueur recouvre nos corps. La vision est merveilleuse, la musique de nos bouches et mouvements est la plus belle que je n'ai jamais entendue. Jamais je n'ai eu un délire pareil auparavant, jamais. Comment ce petit étudiant peut il me rendre ainsi?
Dans un dernier effort, nos âmes partagent la même union, une parfaite fusion, et je viens recueillir cet être faible entre mes bras. M'adossent au matelas, je le tiens contre moi. Nos torse essoufflés se meuvent ensemble. Mes bras enserrent son poitrail : j'ai peurs. Après être monté aussi haut, la descente risque d'être effrayante …
Je respire doucement. Mes lèvres se perdent dans son cou. Si je n'avais pas l'habitude d'être aussi impassible j'aurais surement un visage empreint de douleur et de tristesse, mais il ne bouge pas. A croire que mes muscles se sont figés à cet endroit. Et en même temps, je me demande pourquoi ce petit ange à un air aussi mélancolique à chaque fois. Pourquoi est ce que ses yeux ont l'air de me crier qu'il souffre?

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Il fut animé d'une énergie au moins vingt fois plus vive que dans notre baiser. Et Dieu sait que je ne parvenais pas à suivre son rythme. Il m'a mené dans sa danse incroyable, sans que je n'ai le temps de comprendre quoique ce soit, sans que j'ai le temps de penser. Ses cheveux ont courut partout sur mon corps ardent, me provoquant des dizaines de frissons. J'ai été emporté dans cette transe, et je l'ai volontairement subit. Et les émotions que j'ai ressenties n'ont que très peu de choses en communs avec les autres relations. Il agit sur moi, il me provoque quelque chose et je ne sais pas mettre le doigt dessus.

Il m'a aspiré toute mon énergie, je ne parviens pas à ouvrir les yeux, ni à bouger pour l'instant. Je sens son souffle, blizzard sur le feu de ma peau. J'avale difficilement ma salive. Mon corps me fait légèrement souffrir, encore marqué de l'intensité de son passage. Le silence dure quelques minutes, dérangé par nos souffles bestiaux qui finissent par se calmer. Je commence à croire qu'aucun silence avec lui n’est pesant. Sa présence est exaltante.
Je fais rouler l'arrière de ma tête sur son épaule, alors que j'arrive enfin à ouvrir les paupières. Je murmure un remerciement contre la peau de son cou.

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Je viens attraper sa main. J'entortille nos doigts ensemble, comme le ferait un couple, mais je m'en contrefiche. Approchant sa paume de ma bouche, je viens y déposer un baiser. C'est affreusement niai mais ce n'est pas moi : c'est la drogue, c'est lui, je ne réagis plus qu'en fonction de ça. Alors mes lèvres n'ont qu'une envie, poser cette ultime question qui me tracasse à présent à cause de cette substance étrangère dans mon corps.


-Qu'est ce qui te fait tomber si bas? Quel est ce désespoir que je lis dans tes yeux parfois?


C'est fou comme on peut être lyrique quand on est à trois mille lieu de l'endroit où on devrait être. Mes doigts se délient des siens, pour venir caresser sa joue comme si je découvrais de nouveau sa peau, juste un effleurement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je sens mon corps se tendre. Malgré tous les efforts que je fais, cela se voit toujours ? Je ne veux pas qu'il me croit faible, fragile et ridicule. Mais pour tout ça, c'est trop tard. Il a vu clair dans mon jeu. Et je ne suis qu'un imposteur égoïste. Je suis pris de court. Pourquoi faut-il pose cette question maintenant ?
Sa tendresse arrive tout de même à me calmer. Et je suis sûr que cette dernière et sa question sont reliées. Au fond, Genzo est vraiment quelqu'un de gentil. Mon cœur en fait un bond. Mes émotions, à cet instant, sont à vif. Je fixe longuement le plafond immaculé, cherchant avec attention les mots, sans vraiment y parvenir. Tant qu'à raconter autant le faire franchement pour qu'il saisisse absolument tout. Et je me sentirai peut-être un peu plus léger...

_ Mon copain m'a quitté, il y a quelques... semaines. J'étais fou amoureux. On s'était rencontrés il y a un peu plus de trois ans, il a été le premier mec avec qui j'ai couché, et ma première One-night. D'autres ont vite suivis, mais il y a quelques mois, nous nous sommes recroisés. Et bien qu'il ne se souvenait pas de moi, il était gravé dans mon esprit. Il est barman au Yoru-sake, alors il n'avait pas énormément de temps à me consacrer. Et moi entre l'université et le mannequinat, c'était pareil. Mais néanmoins nous avons presque vécu ensemble tout ce temps.

La plaie se remet à vibrer. Les souvenirs reviennent. Tous. Mon cœur s'accélère à nouveau. Je sens son regard sur moi, et je tourne le regard de l'autre côté.

_ Puis... Alors que tout allait bien, que j'allais vivre avec lui, accepter mon contrat et mener une belle vie, j'ai fais une rencontre à laquelle je ne m'attendais pas. Mon ex. Une histoire qui date de plus de quatre ans maintenant, une fille. La seule. Et j'ai découvert que j'étais père d'une merveilleuse petit perle. Et je suis fou de joie. Mais cela n'a pas plus à Ryû. Il m'a littéralement jeté.

Je ne veux pas perdre la face. Pas devant lui. La vanité revient tout à coup, à la charge. Je ne pleurerai pas.

 

 

Genzo Tao :

C'est comme si je ressentais tous ses sentiments à travers moi. Je plane totalement moi, j'ai envie de le serrer contre moi et de lui dire de pleurer tant qu'il pourra. Je commence à assimiler les informations : un pauvre ex qui revient, il tombe amoureux, une fille, un enfant, une séparation, et maintenant il se retrouve dans les bras d'un centenaire drogué. Ce mec à une vie palpitante ma fois.


-J'ai toujours pensé que les gays ne tombaient pas amoureux. Ce n'est que du sexe. Les hommes ne sont pas capables d'aimer. Ce n'est pas inscrit dans leur code génétique.


Vive la drogue ! Hallelujah mes frères, le seigneur a parlé! Allez tous vous faire enculer ! Je soupire.


-Ne t'en fais pas. La vie est longue, tu es encore jeune. Prends soins de ton gosse, et de ta santé, c'est le plus important.


Dieu parle, écoutez-le. Priez pour le salut de son âme. Je ferme les yeux. Assez. Ces voix dans ma tête sont insupportables.

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Peu à peu, la tornade se calme, mais ne disparais pas. Elle semble moins dévastatrice. Et je sais que c'est grâce à lui. Il me donne de l'affection, et je me sens bien, plus tranquille. J'en ferme les yeux, tant cela fait du bien d'avoir un peu de paix dans ma tête. Et je ne peux m'empêcher d'esquisser un faible rictus à sa première réplique. Je demande un débat, là.

_ Moui... On est des hommes, c'est tout. On a un besoin sexuel très important, c'est certain, et on y répond parfaitement. Mais parfois, je pense qu'on délire et qu'on devient accro, simplement.

Pour ça, les filles ont raison ; les hommes ne pensent qu'au cul. Soit, cela ne nous dérange pas.

_ J'y veille.

Je ramène mes jambes vers moi. Ses bras sont toujours autour de mes côtes, et je le sens en sécurité, là. Tout ne va pas si mal en réalité.

_ Et toi ? Parle-moi un peu de toi...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

De moi? Que veut il que je dise. Ma vie semble soudain plate à côté de la sienne.

-Je ne suis rien d'autre qu'un centenaire, pauvrement sadique et drogué.

Je caressais son mollet du bout des doigts. Sa peau était lisse et totalement parfaite, pas un seul défaut sur son épiderme. Pas de cicatrices, pas de boutons, même pas de poil, juste des tatouages. Mes lèvres embrassent le derrière de son oreille.

-Je n'ai pas de drame dans ma vie à part ma dépendance.

Je l’admets, je le suis. La plupart des gens croient qu'ils sont capables d'arrêter. Moi je ne peux pas. C'est pour cela que je me pousse jusqu'à ce que mon corps en réclame vraiment. Cependant ça donne des situations comme celle d'avant. Ma bouche revient dans son cou, qu'elle remplie d'innombrable baisers. J'aime l'ambiance qui nous entoure, elle est étrange.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je ne veux pas me poser de questions sur la situation, ni sur ce que je ressens hormis la paix. Car je sais que toute autre chose n'est pas bonne. En tout cas, pour le moment. Il faut que je suis moins perméable à ses gestes, ses mots et sa présence. Ce qui s'avère ne pas être une chose simple. Néanmoins c'est nécessaire, je le sens.
Sa dépendance ne représente pas grand chose pour moi, cela ne me dérange pas au fond. Cela n'a rien à voir avec la tranquillité qu'il offre, et qui me berce lentement.

_ Centenaire ? Tu es si vieux que ça ?, demandais-je dans un faible rire.

J'ai beau me creuser la tête, je ne parviens pas à lui donner un âge. Mais je ne pense pas qu'il soit vraiment vieux. Certainement qu'il y a un écart entre nous, néanmoins cela m'importe peu. Voire pas du tout. Ses douces intentions manquent de me faire chavirer, et je n'arrive pas à rouvrir les yeux. Il va falloir que j'évite de passer pas mal de moment que celui-là avec lui... car il n'y aura pas que lui qui aura une addiction.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Genzo Tao :

Quoi? Il ne croyait quand même pas que j'avais son âge? Quinze ans c'est ça? Non quand même pas ... dix-neuf, peut être vingt ... Je ne me souviens plus .

-Tu me donnes combien? Si tu te trompes de plus de deux, tu devras repasser par mon pieu ok?

Ce n'était pas compliqué. Je suis sure que si il le voulait il pouvait faire exprès de se tromper. En tout cas j'espérais. J'avais l'espoir fou de le revoir. Vite, bientôt, dans un futur plus que proche. Ma bouche continue de harceler chaque partie de peau à sa disposition. Je m'enivre de son parfum. Quel délicieuse saveur malgré que l'on vienne de s'épuiser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je hausse les sourcils, cette fois je parviens à rouvrir les yeux. Je le voyais venir, et il semble avoir deviner que je n'arriverai pas à trouver son âge, mais aussi que je ne dirai certainement pas non si je devais repasser par ici. Ce serait un acte inconscient de refuser une invitation pareille. Je fais mine de réfléchir, bien qu'il soit en train d'essayer de me manger le cou -ce qui fait embraser ma peau de nouveau-, ayant abandonner l'idée de deviner sérieusement.

_ Hum... De plus de deux hein ? Alors cent-trois ans ?

Je rentre dans son jeu, et j'échappe un alors que mes doigts effleurent sa nuque. Depuis combien de temps n'ais-je pas ri ? Trop longtemps, j'en suis sûr. Peut-être que je ne reviendrai pas seulement pour que je goûte de nouveau à ses divins talents, mais aussi et certainement grâce à tout ce qu'il arrive à m'apporter, avec tant de facilité. C'est déconcertant. Mes amis ont essayé de me porter soutien, mais rien n'a réussit à me faire progresser. Je passe une nuit chez lui, et me voilà presque métamorphosé. Mais je crains le moment où je partirai, où je quitterai cet endroit trop merveilleux pour être réel, habité par cet homme si exaltant que cela en devient vital, et que je sombrerai encore dans une solitude constante, qui se sera surement multipliée.

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

J'échappe un rire plutôt sonore. Petit malin... Ce gosse a le don d'être perspicace, si ce n'est drôle.

- C'est dommage tu t'es trompé d'environ soixante-dix ans. Et jusqu'à preuve du contraire soixante-dix est supérieur à deux, ce qui est donc égale à toi dans mon lit, un autre fois. Mais il faudra prendre rendez-vous, je suis quelqu'un très occupé tu sais.

J'ai un petit rictus satisfait. Mes doigts remontent le long de ses mollets, et l'attrapant par la taille je l'enlève de contre moi pour pouvoir me relever. Une fois debout je fais craquer mon squelette tout entier avant d'indiquer que je vais simplement me doucher.

- Mange quelque chose ou bois une bière en attendant, même si je ne serais surement pas long.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

J'échappe un faible rire à sa première réplique. Lorsque je le sens se relever, je suis légèrement déçu malgré moi. Je sais pourtant que c'est mal, pour moi. Car il y a cette chose au fond de moi qui commence à naître et je ne peux pas laisser ça éclore. Je dois éviter de me méprendre au plus possible.
Et pourtant, pendant ce moment de tendresse interdite, je me suis senti en paix avec moi-même, l'espace d'un court instant. Néanmoins je ne m'autorise en aucun cas d'espérer en avoir d'autre. Car il n'y a que lui qui me fait cet effet. Je dois refouler l'envie, bien que cela est couru d'avance : je n'y arriverai pas.
Le voilà qui s'éloigne déjà exposant à ma vue son corps, nu et encore voilé de sueur, divinement magnifique.

_ Ok !
, je parviens à dire joyeusement.

J'admire une dernière fois sa silhouette avant qu'il ne referme la porte de la salle de bain, alors que je me retrouve à nouveau seul. Je prends conscience du faible sourire que j'ai sur les lèvres, certainement depuis un petit moment. Mon regard s'attarde sur la pièce. Moi, Kuragari, j'ai du mal à croire que je suis dans l'appartement de l'homme que j'ai rencontré à Hanachi, et de ce que j'y ai fait. Il semble tellement différent que lorsque je l'ai rencontré. L'impression qu'il m'avait donné en quittant la plage m'a hanté et laissé un goût acide. Mais il semblerait que je mettais tromper sur son compte. Dans le bon sens.

Je me relève difficilement, une affreuse douleur me faisant grimacer, sûrement une conséquence du sol trop dur pour nos vices. Une fois sur mes pieds, mon ventre émet un rugissement bestial. Mes pas me conduisent alors vers les placard, en quête d'une quelconque nourriture qui pourra combler ma faim. Je fouille sans vraiment de gêne. Et à en juger par le contenu, il a l'air de plutôt apprécier cuisiner. Pour un homme vivant seul, je trouve que c'est important de le noter. Mon regard rencontre un petit paquet en plastique jaune. Je me rue dessus et en arrache une extrémité, ne pouvant même pas attendre de m'asseoir. Des M&M's, de la pure malbouffe, mais je m'en fiche et commence déjà à piller le contenu. Je porte les minuscules boules de cacahuètes enrobés de chocolat à ma bouche par cinq. En quelques secondes, j'ai vidé le tiers du paquet. Je me dirige vers son frigo, la déshydratation se faisant ressentir à son tour. Je remarque une certaine quantité de bières et esquisse un sourire. J'en saisis une cannette et pars m'installer à la table pour déguster mon festin.
Je me mets soudainement à repenser à son âge. J'effectue le calcul dans ma tête. Cela donnerait environ 30 ans, une petit dizaine d'année de plus que moi. Je hausse les épaules, je m'en contrefiche. Par un moment d'inadvertance, je renverse le sachet et les bonbons se mettent à rouler sur la table. Sur celle-ci git encore le sachet de poudre blanche, et la paille. Une petit boule jaune vient se rouler dans les résidus de poussière addictive. Je regarde sa course, jusqu'à ce qu'elle tombe au sol, d'un air attentionné. La métaphore de cette scène m'oblige me donne un autre argument pour éloigner mes visites chez lui. Qui sait ce qui pourrait se passer, un jour que je serai mal en point... Meurtri, on ne se rend pas vraiment compte de ce que l'on fait, et la tentation est souvent plus forte. J'attrape la sucrerie perdue, la frotte sur ma paume énergiquement pour ensuite la manger. Alors pourquoi est-ce que je n'en ai pas envie, pourquoi est-ce que j'ai quand même envie de le revoir ?... J'ai déjà répondu à ces questions.. Je commence à tourner en rond.

Je regarde le dessin abstrait formé par les M&M's, et m'active finalement à les replacer dans le sachet, même si une fois sur deux, je finis par les manger.

 

 

Genzo Tao :

L'eau est délicieuse. Pourtant sa température est glacée comparé à la chaleur précédente de nos ébats. Sur mon visage les gouttes glissent à une vitesse affolante. J'ai peur de lui, j'ai peur de moi. J'avoue qu'il devient obsédant. Je pourrais me dire que c'est la drogue qui me fait dérailler ainsi, et je sais que j'aurais raison en un sens. Cependant, il est encore dans ma tête, là, maintenant. Je reste plus longtemps que prévu sous la douche. J'ai besoin de remettre mes idées au clair. Tomeo, Kuragari, la drogue... Ce ne sont que des gosses, bordel !
Mes doigts griffent le mur, en vain, mais je crois que je ne m'en rends pas vraiment compte. Je ne réalise que quand je vois mes phalanges prendre une teinte rouge : je viens de frapper dans la paroi et je n'ai rien vu. Je sens a présent la douleur. J'étouffe un cri, puis les passe sous l'eau pour rafraichir la plaie. Je souffle. J'ai besoin d'une clope.
Coupant l'eau, je mets une serviette autour de ma taille et attrape un bandage que j'accroche à l'arrache sur ma main. Je sors de la salle de bain et le vois assis, a boire une bière et s'amuser avec des bonbons. C'est ça, un gamin. Et pourtant, cela m'arrache un pauvre sourire.
Sur la table basse se trouve aussi mon paquet de cigarette que j'attrape, pour ensuite aller me servir une bière. Nicotine en bouche pour me détruire les poumons et alcool pour me détruire le foie. Quelle dangereux mélange. Et lui? Qu'est ce qu'il va me détruire lui?
Je le regarde avec son air innocent sur le visage. Dieu aurait il créer un ange pareil sans penser aux conséquences?

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

C'est lorsque je l'écoute s'asseoir à côté de moi que je remarque que je suis toujours nu comme un ver. Tant pis, mon dos me fait vraiment souffrir pour le moment, je vais attendre que ça se calme pour avoir la force d'aller chercher mon caleçon. Qui, en vérité, se trouve à côté de moi. Je tourne la tête vers lui pour lui sourire, alors que l'agréable parfum de sa douche vient inonder la pièce, mêlé à l'odeur du tabac. Il a cette façon de tirer sur sa cigarette qui est curieusement désarmante et, d'une manière indéfinissable, civilisée. Ce geste a quelque chose d'attirant, d'une grâce et d'une souplesse enviable.
Je baisse à nouveau les yeux sur les friandises, sinon je sens qu'il va se passer une catastrophe. Mais à la dernière seconde, je me dérobe et repose mon regard sur lui, plus précisément sur sa main. Je suis à peu près sûr qu'il n'avait rien à cet endroit, encore quelques minutes plus tôt. Aurais-je donc louper un épisode, perdu dans mes réflexions déconcertantes ?

_ Qu'est-ce que tu as, là ?, demandais-je presque timidement.

Histoire de me donner un air un peu plus décontracté, je bois quelques gorgées de bières.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

Prenant une grande gorgée du breuvage, j'essaye de lui répondre avec décontraction. Inventé un mensonge, c'est ça le jeu. Je ne sais même plus pourquoi je me suis fais mal.


-Ce n'est rien. Ça va passer. C'est qu'une égratignure.



Je regarde ma main avec attention, la faisant bouger devant mes yeux. J'observe ce bandage approximatif et maladroit. Il était d'ailleurs entrain de se défaire. Je fronçais alors les yeux et passais ma langue sur le piercing en bas de ma lèvre, je m'y pique mais m'en préoccupe peu. Le regardant du coin de l'œil je vois son regard un peu inquiet … Inquiet pour moi? Étrange.


-Tu ne t'habilles pas? Demandai-je pour détourner son attention.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Kuragari Hiraku :

Je n'ai plus de raison. Je ne cesse de me dire que cet homme, qui a une valeur particulière à mes yeux, ne devrait pas être blessé, tout simplement parce que ça me dérange, m'énerve, m'inquiète. Cela semble gâcher toute son image, son allure. Néanmoins, ne se blesse-t-il pas déjà avec la drogue ? Évidemment, mais cette fois-ci c'est beaucoup plus concret. A sa question, je décide d'arrêter de le prendre pour un Dieu.

_ Ah si, dis-je dans un sourire.

Encore une fois, je me relève avec moins de délicatesse qu'à mon habitude et attrape mon caleçon pour m'en revêtir. Les chiffres rouges de son réveil m’indiquent qu'il est déjà plus de 10h30. Le temps passe trop vite et me file entre les doigts. Je m'habille rapidement, laissant tout de même ma veste sur le lit. Je me rassois à ma place et mange une autre petite boule colorée.

_ Et tu as quel âge exactement, monsieur ?, dis-je dans un sourire.

La valeur approximatif me donne un suspens. De toute façon, qu'il ait 29 ans ou 32, pour moi, il reste Genzo. Et je ne changerai pas d'opinion là-dessus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Genzo Tao :

J'attrapais une première bille de chocolat pour la lui mettre dans la bouche, puis une deuxième, puis s'ensuivit une ribambelle d'autre jusqu'à ce qu'il en ait croqué vingt-sept au total. Je le regarde avec un petit sourire au coin.


-Mon âge équivaut au nombre de bonbons que je viens de te donner.


Subtil, mais j'espère qu'il les a compté car je ne lui donnerais pas les chiffres de ma vieillesse. Il est sexy habillé comme nu. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'il va bientôt partir, et que ça ne me réjouit pas. Il le faut cependant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je suis d'abord déçu qu'il ne me réponde pas, mais au bout du cinquième M&M's, je comprends son jeu. Je me mets à les compter, me provoquant presque un mal de tête tant les nombres se suivent et mettent en valeur toute ma fatigue. Je suis à peu près sûr de ne plus savoir compter à partir de quinze. Je m'emmêle les pinceaux royalement. Mais au final, et après avoir avaler le total exorbitant de 324 calories d'un coup sans compter celles que j'ai manger avant, j'en viens au compte de vingt-sept. La dernière boule encore non croquée dans ma bouche, je lui demande confirmation :

_ Vingt-sept ?

Il détourne la tête et tire sur sa cigarette. J'avale le chocolat avant de boire quelques gorgées de bières. Le mélange que j'ingurgite de puis tout à l'heure n'est pas vraiment fameux -bière, chocolat, on a vu mieux- mais je m'en satisfais pleinement. Mon ventre s'est calmé.

_ Sept ans d'écart, ce n'est pas non plus totalement aberrant. Enfin c'est mon avis.

Je délaisse le paquet jaune, trouvant soudainement que j'ai absorber assez de calories comme ça. Bien que j'ai perdu encore quelques kilos ces dernières semaines, restant trop longtemps dans ma chambre sans prendre la peine de passer au réfectoire, je pense que je sui mieux comme ça. J'ai eu une certaine tendance à me laisser aller ces derniers mois, et cela se ressent sur les photos. A mon souvenir, il me semble avoir une séance photo cette après-midi.
Je dépose mes bras sur la table pour y caler ma tête tournée vers lui, avec toujours ce faible sourire. Voyant que mes yeux se ferment d'eux-mêmes je me redresse subitement.

_ Bon, je vais y aller, moi. Il faut que absolument que je dorme, pour récupérer de tout ça, sinon mon patron va hurler en voyant ma tête.

J'émets un faible rire, mais n'en pense pas moins. Rizo se fait de plus en plus sévère.

 

 

 

Genzo Tao :

Je hoche la tête. C'est mieux ainsi. Qu'il s'en aille avant que ça ne se finisse à priori "mal".

-Va, soufflai-je.

Pas une pointe d'amertume dans ma voix, en tout cas j'essaye de ne pas laisser paraitre que j'ai envie de le revoir très vite. Je me lève en même temps que lui et alors qu'il se penche, je récupère son téléphone situé dans la poche arrière de son pantalon. Il me regarde, je tape mon numéro et mon nom, et le lui rend.

-Appelle-moi à l'occasion.

Puis je lui tends le mien pour qu'il rentre son propre numéro.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kuragari Hiraku :

Je tente de cacher ma joie, mon envie, ma jubilation. Je tape nerveusement mon numéro, d'une façon nonchalante pour ne pas le faire douter. Je dois faire bonne figure. Et c'est à ce moment précis qu'il faut que j'assure : je ne veux pas qu'il croit que je m'attache, ou même que je prévois de m'enchaîner à Hanachi pour ne pas revenir le voir trop tôt.
De toutes façon, il peut bien penser ce qu'il veut, de mon côté, je suis toujours aussi perdu. S'il peut me donner des réponses, je les accepterai avec joie. Je le redonne son portable et range le mien à sa place initiale.

_ J'y manquerai pas !, souris-je.

Je prends ma veste et me dirige vers la porte.

_ Bye, à la prochaine, dis d'un ton volontairement contrôlé, bien trop bas à mon goût.

Je préfère m'éclipser très vite, plutôt que de m'attarder à imaginer la prochaine fois que je le verrais alors que je lui dis au revoir.
Le cliquetis métallique de la porte annonce le début de ma solitude insupportable. L'hideuse vérité est là, dans ce couloir trop sombre. Sans réfléchir, je me précipité en bas des escaliers, trouve l'issue de secours sans grand effort et me mets à courir dans la rue, le cœur palpitant, le ventre noué, le dos fracassé et les larmes naissantes.

 


 
 
 

Ajouter un commentaire

Pseudo : Réserve ton pseudo ici
Email :
Site :
Commentaire :

Smileys

 
 
 
Rappel article