|Irezumi-|Akusesari
Je suis le nouveau tatoueur
Le réveil avait été difficile, j'avais
trop bien dormi ce qui supposait que je m'étais adapté à mon nouvel
environnement de travail et de vie. Un bâillement m'échappa alors que je descendais
les marches pour aller dans la boutique. Il était 10 heures tapante et déjà les
autres devaient commencer à travailler.
Regardant aux alentours, je ne vis pas le patron, mais
seulement un autre employé penché sur sa planche à dessin. Il n'y avait personne
à la boutique, j'avais donc le temps d'aller m'acheter un café. J'enfilais mon
débardeur que je tenais à la main puis décidais de finalement me présenter
avant d'aller chercher de quoi me réveiller convenablement.
- Excuse moi, fis-je en me postant à coté du petit
blond. Je suis le nouveau tatoueur. Je ne sais pas si le patron t’a mis au
courant...
Je m'arrêtais cependant de parler attendant qu'il lève le
regard vers moi.
Je dessine le tatouage d'un client, la tête dans la brume. Ma sœur
me manque. Ma famille me manque. Ma mère et ses plats préparés avec amour me
manque.
Un soupir s'échappe de mes lèvres et me concentre. Arrêter
de penser.
Pourtant, une voix qui ne m'est pas familière me fait
froncer les sourcils. Je relève la tête, et reste étonné.
Oh merde. Une bombe!
-Nouveau tatoueur? Non, je n'étais pas au courant. Je
suis Tomeo.
Je lui adresse un petit sourire, essayant de cacher
l'effet qu'il me fait.
-Je m'appelle Genzo. J'espère qu'on
travaillera bien ensemble.
Je tentais de lui rendre son sourire même si cela
était très rare, surtout par simple politesse. Je frottais mes cheveux pour
tenter de les remettre correctement : j'avoue ne pas avoir pris le temps de
soigner ma tignasse correctement ce matin.
- Si tu n'es pas au courant je suppose que tu ne
pourras pas me dire où est mon plan de travail. J'ai débarqué il y a deux jours
et j'ai juste eu le temps de me faire embaucher et de trouver un logement.
Pas le temps de penser à autre chose, après plusieurs
nuits sans sommeil il avait eu besoin de rattraper ce dernier.
- D'ailleurs je sortais m'acheter un café, tu veux
quelque chose?
-Non non, merci. J'en ai pris un
tout à l'heure. Et, je crois que tu auras le seul plan de travail de libre.
Je lui pointe le bureau non-utilisé, et lui souris gentiment.
Je repenche la tête sur mon dessin, m'appliquant pour que tout soit parfait.
- Tu devrais te dépêcher par contre. Si c'est ton premier
jour de boulot, le patron, enfin, celui qui le remplace, va venir te regarder à
l'œuvre.
Fusa' est en vacances. Et son remplaçant, est loin d'être
aussi séduisant et sympathique.
-Ah Kuso ! Fis-je en passant une
main dans mes cheveux emmêlé.
J'ai pris ma dose ce matin mais caféine oblige. Là je vais
être rapide et efficace j'en suis sur. Je profite de mon tour à l'extérieur
pour m'imbiber du soleil et pour fumer une cigarette matinal, la cinquième
depuis tout à l'heure enfaite mais bon. Je rentre dans la boutique et oh
bonheur le patron n'est pas là! Je me dépêche de m'assoir, en posant le café
sur le bord. Bizarrement alors que je commence à dessiner je me sens tout de
suite à l'aise, même si pour l'instant pas de client à l'horizon. Je m'étire
pour replonger dans ma création.
Je fais ça sans aucun but, si seulement on pouvait me
donner du boulot.
- Je n'ai plus besoin de faire mes preuves,
grognais-je.
Je lançais un regard vers mon collègue, étudiant sa
posture, son visage... Je trouve ça étrange de dissimuler son nez derrière un
bandeau, ça doit être pour se donner un style ... Ah les jeunes aujourd'hui!
- Tu travailles ici depuis longtemps ? Lui demandai
je curieux.
-Depuis plus d'un an.
J'en suis rendu à ma deuxième commande. Je dois reproduire
une photo d'un petit garçon. Et bien que d’habitude, je le fais incroyablement
bien, aujourd’hui, je n'y arrive pas. Je fronce les sourcils, et soupire, tout
en froissant ma feuille.
Je suis très perfectionniste.
-Si tu t'emmerdes, tu peux toujours regarder dans le livre
là-bas,
Je pointe l'agenda, qui est sur le bureau du patron.
- Tu peux voir les rendez-vous des clients et savoir ce
qu'ils veulent comme tatouage. Comme ça, tu va avoir fini le dessin avant que
le client arrive. En ce moment, je fais le deuxième, qui est à midi. Le premier
je l'ai fait tout à l'heure. Donc, tu es rendu au troisième, à 14 heures.
C'était supposé être à moi, ce client mais je vois bien
qu'il s'ennuie. Et de toute manière, celui là m'énerve tellement que je n'aurai
pas fini à temps.
-Merci.
Je me lève pour feuilleter l'agenda, prenant les lunettes
pendu au col de mon débardeur je les enfile pour y voir plus claire. J'arque un
sourcil en voyant la commande : ce n'est pas du petit tatouage. Une carpe koi,
motif japonais, écriture, ombrage, couleur. C'est un bel ouvrage à réaliser,
qui vaut très chère et dans un domaine dans lequel j'excelle. Je jette un
regard vers Tomeo me demandant s’il a bien lu l'intitulé de la commande. Me
donner un tel tatouage à réaliser c'est carrément un cadeau!
Alors que je passe à côté de lui je glisse un autre mot de
remerciement de ma voix grave et éraillé. Par la même occasion je regarde sur
quoi il travaille : un portrait, pas chose facile non plus.
Je m'intéresse à mon propre travail alors que je m’assoie.
Pour 14h? Cela me laisse pas mal de marge, il devrait être près. Je fronce les
sourcils et commence à dessiner. Emplacement? Avant bras ... je n'ai pas
vraiment de mesure mais je ferais fonctionner la photocopieuse. Cependant j'ai
tout de même besoin d'un modèle.
Je me tourne vers le blondinet pour lui demander son aide.
- Excuse-moi. Tu peux m'aider cinq seconde? Je voudrais
que tu me prête ton bras pour prendre quelques mesures.
Je tente un regard amical pour obtenir ce que je veux.
Je lève les yeux vers lui, surpris.
J'avoue que j'étais tellement concentré que je ne me souvenais plus qu'il était
dans la même pièce que moi. Je secoue la tête, remettant mes idées en place.
- Te prêter mon bras? Bien sûr, oui.
Je me lève et me déplace jusqu'à lui. Je lui tends mon
bras, tout en observant un peu plus son visage.
Toujours concentré je prends les
mesures de son bras en faisant le tour avec le papier. Délimitant l'espace je
peux enfin voir l'ampleur que va prendre le dessin. C'est une manie chez moi je
ne peux pas m'empêcher de poser des questions quand je travail sur le corps de
quelqu'un, même si ce n'est pas lui que je vais tatouer, ma langue se délit.
- Tu as des tatouages? Je n'en vois aucun, commentais-je.
Je pousse ma curiosité car un tatoueur sans tatouage,
c'est assez étrange. Qui ferais confiance un perceur qui n'a pas de piercing ou
à un garagiste sans voiture? Tout est pareil, il faut des preuves pour que les
gens acceptent que vous vous occupiez de leur bien, que ce soit objet ou corps.
-J'en ai trois. Ils ne sont pas
apparents, c'est tout.
Je me mords la lèvre. Son toucher est léger et habile.
J'en frissonne presque. J'imagine quel amant il doit faire.
Nerveusement, je joue avec mon piercing à la langue, le
passant sur mes dents. J'adore mon nouveau petit bijou. Malheureusement, je
n'ai pas encore testé quel effet il fait à la gente masculine.
Je lève les yeux vers son visage alors
qu'il joue avec ce petit bijou qu'il a de planté dans la langue. Sa petite tête
blonde est insupportable de faire ça. Je suis un homme certes mais un homme qui
trouve ça incroyablement attirant quand un autre sait utiliser cette partie là
de sa bouche.
J'étais un peu étonné qu'on donne autant de responsabilité
à des gars aussi jeunes. Le travail s'apprend dans la rue, par une grande
pratique personnelle, et par un professionnalisme hors paire aussi. Quel âge
avait il donc pour pouvoir travailler comme ça?
- Tu as quel âge au faite?
Je trouve que c'est la une preuve de la
créativité humaine. Un tatouage, ce dessin presque parfait encré dans ta
peau... Le piercing, je crois que ça signifie la liberté totale de soi. Enfin
bref, chacun son truc.
- J'ai 18 ans. Et toi?
Je suis dans ma bulle, maintenant.
-C'est une question qu'on ne me pose
plus ça. Disons que j'ai arrêté de compter, fis-je en riant.
J'avais l'air d'un vieillard à côté de lui. Je fronçais
les sourcils en traçant le dernier coup de crayon sur le papier. Voila, je lève
le regard vers lui et hoche la tête rapidement pour me retourner vers mon plan
de travail.
- Merci, prononçai-je sans le regarder. Je peux
te poser encore une question? Ton prochain tatouage tu le fais où?
Je sais que c'est un cercle sans fin, surtout quand on est
tatoueur et que l'on débute, pour l'instant on va dire que son corps est encore
très vierge, comparé au miens.
Je hausse un sourcil et souris malgré
moi. Doucement, ma main qui était libre se dirige vers une partie basse de mon
anatomie. Je lève légèrement mon t-shirt et je pointe juste au-dessus de
l'élastique de mon boxer, enligné sous mon nombril.
- Il ne me reste que le tatoueur. J'ai déjà trouvé ce
que je veux.
Je me mords la lèvre, alors que je sens son regard brûlant
sur mon ventre.
-Ici? Demandais-je en posant mes
doigts au niveau où il avait posé sa main.
Je réfléchis quelques secondes.
- Habituellement ce n'est pas un bon endroit à faire
tatouer. Avec l'âge sauf si tu t'entretiens ça va se déformer. Le fameux ventre
à la bière ... ironisais-je. Tu veux y mettre quoi? Une écriture, un
petit dessin?
Je levais mon regard vers lui. Je m'y connais c'est mon
métier, il peut me faire confiance non?
-Pour l'endroit, je m'en fiche. Je
ne vais jamais devenir gros. J'ai un métabolisme rapide de toute façon. Je veux
y inscrire "Until The End".
Cette phrase sera la preuve, que je n'ai pas tout oubliée.
C'est aussi en mémoire de tous mes proches que je ne vois pas aussi souvent que
je ne le voudrais. Il y a pleins de gens, dans cette phrase. Des gens que
j'aimerai jusqu'à la fin.
Bien sûr, je me garde une petite réserve, je ne lui dis
rien de tout cela.
Par contre, j'ai un éclair de génie!
- Ça te dirait de me tatouer?
-Que tu le veuille ou pas ton corps
vieillira...
J'étudiais l'idée de le tatouer. Pourquoi pas,
intéressant, plutôt pas mal. "Until the end" ... Jusqu'à la fin.
Banal en somme mais qui peut signifier beaucoup de chose.
- Je suis plutôt doué pour ça. Tu veux une écriture
particulière? Lettre gothique?
Je trace avec mon doigts une forme un peu abrupte les
premières lettres sur son ventre.
- Ou bien quelque chose de plus fin et sophistiqué, une
écriture manuscrite?
Je fis glisser mon empreinte de manière plus souple cette
fois. Ce n'est pas mon domaine d'excellence, mais je m'en sors très bien.
- Je ne sais pas encore. J'ai
sûrement encore un peu de temps pour me décider. Ce que j'avais dessiné, c'est
entre les deux. C'est mon style personnalisé, la plupart de mes tatouages que
je fais sont comme ça. Enfin, quand j'ai carte blanche.
Je retiens
mon ventre de se contracter sous son toucher. Sérieusement, ce mec est top.
Lorsqu'il touche ma peau, son contact est brûlant comme de la braise, autant
que son regard. Vraiment, ce mec me fait un effet monstre.
-Tu me le diras dés que tu seras
fixé. Je serais ravie de te tatouer.
Je lui lance un regard appuyé, rempli de mystère, à la
fois attrayant et horriblement effrayant. Je ne saurais comment le définir mais
je sais que je peux le faire. Ma main se pose à plat sur son ventre et je le
sens frissonner. Il est ferme, alors pour le tatouage ça devrait aller.
- Si tout ton corps est aussi beau que ça y'en a qui
doivent avoir de la chance, ne pus je m'empêcher de commenter.
-Bah, je me dis que peut-être après
la fermeture...Enfin, si tu veux. Tu as sûrement quelque chose d'autre à faire,
et je ne voudrais pas te déranger...
Je bafouille presque pour un simple tatouage. Par contre,
lorsqu'il parle de mon corps, j'ai une bouffée d'assurance.
- Pour mon corps, tu devrais peut-être vérifier s'il est
beau partout.
Je souligne mon dernier mot, haussant un sourcil, une
lueur de défi et de désir dans les yeux.
-Non ça ne me dérange pas.
J'ai un rire à sa seconde remarque. Les gens de nos
jours décidément ne savent plus tenir leur langue, ou est donc passer toute
leur subtilité? Il n'empêche que l'idée me plairait, mais il a 18 ans, ça fait
9 ans d'écart entre sa petite personne et moi.
- Je suis trop vieux pour toi garçon. Les jeunes
comme toi ont besoin de quelqu'un de leur âge.
Cependant je maintiens son regard. J'aime la manière qu'il
a de me fixé ainsi. Même si plus il va me regarder ainsi plus il y a de chance
que je ne fasse pas que dessiner sur son corps ce soir.
- D'ici ce soir j'espère que tu auras finis ton
tatouage, comme ça je pourrais le commencer dés aujourd'hui.
-De leur âge. Ouais. Enfin.
Je secoue la tête en souriant, et m'éloigne de lui. Je
m'approche de mon bureau et me laisse tomber lourdement sur la chaise. J'ai un
petit sourire aux lèvres, alors que je continue le portrait. Je reprends vite
ma concentration, mais je laisse quand même une petite partie de moi avoir hâte
à ce soir.
Les heures de travail passent, les
clients défilent, piercings, tatouages, ou simples curieux : il y a de tout et
cela rythme agréablement ma journée. J'en reverrais certains qui ne sont pas
terminé et qui demande encore 2 à 3 heures de travail. C'est le dos en compote
que je m'étire.
- Enfin finis ! M’exclamais-je. On va pouvoir
passer aux choses sérieuses !
Je me demandais s’il se souvenait que je lui avais promis
son tatouage, j'espère qu'il l'a terminé dans la journée. Bien qu'avec le
nombre important de gens qui sont arrivés je ne suis pas sur qu'il en ait eu le
temps.
La journée a été mouvementée, c'est
presque incroyable. Par contre, j'ai pu trouvé le temps, entre les piercings et
les tatouages que j'ai du faire, de terminé mon dessin. Finalement, j'ai opté
pour une écriture gothique. Bien qu'elle soit moins douce pour les yeux, je
trouve qu'elle va rehausser la signification de mon tatouage.
Il est près de 19 heures lorsque je finis l'inventaire, et
que je me dirige vers la porte d'entrée. Je verrouille celle-ci, et retourne
d'un pas lent vers mon bureau. Je passe machinalement ma langue sur mes lèvres,
me délectant de la piqûre légèrement glacé du bijou sur ma peau.
J'entends Genzo s'étirer et soupirer de bien être, avant
de s'exclamer. C'est qu'il a hâte, lui! Je pose mon regard sur lui, avant de
saisir la feuille où mon futur tatouage est dessiné. J'ai eu le temps de tout
terminé. Il ne me reste que la partie étamper sur la peau et tatouer.
- Je suis prêt, si tu en as toujours envie.
Envie de ? Ah oui, le tatouage. Mon
esprit était déjà partie ailleurs dans quelques idées mal placés où le petit
être blond non loin de moi avait le privilège de coucher avec moi. Je m'étire
encore une dernière fois avant de me relever.
- Je suis prêt. Allons derrière ce sera plus
tranquille.
De toute manière c'était là que se trouvait tout le
matériel, mais c'était juste pour placer une phrase à double sens dans mes
propos : que ce soit pour tatouer ou pour une quelconque autre activité, on ne
risquait pas de nous déranger ni de nous voir. Je lui souris aimablement. Avant
de me diriger en premier là bas.
Je soupire et regarde mes pieds. Donc,
je vais devoir me déshabiller. Et je vais sentir encore sa peau brûlante sur
moi, ainsi que son regard tout aussi brûlant. Je joue de nouveau avec mon
piercing, et le suis dans mon bureau habituel. Enfin, le nôtre à présent.
J'enlève donc mon pantalon et mon t-shirt, avant de lui donner la feuille.
-Donc, je veux cela ici...
Je pointe sous mon nombril, entre celui-ci et mon pubis
sera parfait. De plus, ça mettra une touche encore plus sexy à mon ventre
presque parfait.
- Et je veux le tout proprement. Et...J'ai calculé le
prix. Si ça ne te convient pas, on peut toujours s'arranger autrement...
Je lui souris, avant d'aller m'asseoir. Par habitude, je
fais déjà pivoter le banc de manière à ce que je sois couché.
Je le regarde se déshabiller sans
aucune gêne et avec envie. Je regarde ses jolies fesses sous le tissu, ses bras
fins, son torse imberbe et son ventre plat. Mes pensées s'évadent sur le moyen
de se servir d'un corps pareil. Je me dirige vers le siège, et il s'allonge déjà
pour que je puisse commencer. Je pose le stencil sur son ventre pour dessiner
le contour, l'encrage et le remplissage seront faciles à faire.
- Il n'y a que l'argent qui m'intéresse. Si je tatoue
c'est pour avoir de quoi vivre.
Au moins ce point là est mis au clair : je ne fais pas de
réduction à cause d'un petit écart de conduite avec le client. Je suis
concentré sur son tatouage à présent.
- C'est bon? Je l'ai bien mis?
Je parle du pré-tatouage, je suppose que oui puisqu'il est
situé exactement là où il me l'a demandé.
-T'inquiètes, je ne pensais pas à
autre chose que l'argent. Et ouais, tu l'as bien mis.
Je me concentre sur le plafond, laissant aller mes
pensées vers l'extérieur du salon de tatouages.
Je soupire, alors qu'il commence à tatouer le contour. Je
sens que je n'ai pas finis de penser. La différence, entre lui et moi, c'est
que je peux me concentrer pour tatouer et parler en même temps. Lui, les
fonctions ne peuvent se mettre en marche en même, enfin, du moins je le crois.
- Tu habites en haut ?
-Oui. Le patron me loue un studio.
C'est plutôt simple mais sympa, pas trop moche en plus. Je m'y suis déjà
adapté.
Je lui réponds alors que je fronce les sourcils pour bien
faire attention, même si je sais parlé en même temps, j'aime savoir que ma
préoccupation première est le tatouage. J'aime le travail bien fait et si je le
rate c'est presque irréversible. Malgré tout, je ne peux empêcher mon esprit de
divaguer sur le dessin des cuisses de Tomeo.
Le temps s'écoule, et j'ai eu
l'impression de jamais en voir le bout. Lorsqu'il me dit qu'il a fini, Je me
redresse, et me plante devant le miroir. Ma peau est légèrement rouge, mais mon
tatouage est trop bien réussi.
-Merci!
Je farfouille dans mes poches, et J'en sors le prix que
j'ai calculé plus tôt. Je lui tends la liasse de billets.
Je suis satisfait de mon travail : ce
n'est pas le plus dure des tatouages que j'ai fais, il est juste long à
réaliser. Je suis content de l'encrage et du reste. Je compte les billets pour
me rendre compte que j'ai le total mais que j'ai encore envie de jouer un peu
avec lui. Oui, maintenant je me suis laissé prendre au piège, je l'avoue.
- Il manque un petit quelque chose...
Je m'approchais de lui en le fixant droit dans les yeux.
Allez cède moi.
Je me perds dans ses iris, passant
automatiquement ma langue sur mes lèvres. Il s'approche encore un peu plus, le
regard allumé d'une lueur déterminée. Il s'arrête alors qu'il ne reste qu'une
dizaine de centimètres entre nos deux corps.
- Qu'est-ce qu'il manque ..?
Sans même m'en rendre compte, j'ai dû me rapprocher. Un
sourire satisfait vient prendre place sur son visage avant qu'il ne me réponde.
-Un supplément pour avoir supporter
ton discours pendant autant de temps.
Je me rapprochais de lui le faisant se rapprocher de
la table.
- Tu m'as proposé quelque chose tout a l'heure non?
Je glissais mes deux mains dans son cou, approchant mon
visage tout près pour finalement m'éloigner pour aller me rassoir la ou je l'ai
tatoué. J'aime faire semblant d'avancer pour me rétracter ensuite, voir si
l'autre en a vraiment envie.
Je suis bouche bée. Je le regarde
s'éloigner, un air légèrement dégouté au visage. Puis, sans hésitation, je
m'approche de lui. Il me regarde, avec une expression indéfinissable. Lorsque
j'arrive devant lui, je me penche, appuyant mes mains sur les accoudoirs de la
chaise. Je positionne mon visage devant le sien, effleurant légèrement ses
lèvres des miennes.
-Tu veux faire le test?
-Ai-je l'air réticent? Répondis-je
simplement.
C'est moi qui approchais mes lèvres en premier pour
simplement les reculer ensuite. C'était un test, une simple pression infime sur
sa bouche. C'était divertissant, ce gamin l'était. Pourtant je franchissais des
barrières que je ne devais pas franchir. Je me demandais bien où ce petit jeu
allait me mener : c'était follement excitant.
Je soupire, exaspéré. Je lui jette un
regard noir, avant de saisir sa tête entre mes mains. Aussitôt, je pose mes
lèvres sur les siennes, avec une envie non-dissimulé. Ma langue vient
rencontrer la sienne, et je peux même sentir ses mains sur mes épaules. Je me
rends compte ainsi que je suis toujours torse nu.
Je me détache après une trentaine de secondes, et lui fait
un grand sourire. Une de mes mains vient jouer avec une de ses tresses.
-Satisfait?
-Non. Encore, exigeais-je.
Quoi? Il croyait me satisfaire ainsi? C'était trop
plaisant pour que je m'en contente. Je revins coller ma bouche contre la sienne
avec insistance. Je cédais au petit jeune, il allait surement avoir ce qu'il
voulait, et moi je suis un éternel perfectionniste, je vais au bout de ce que
j'entreprends. Qu'il ne vienne pas me dire qu'il en a assez, je crois que je ne
le croirais pas.
Sa langue vint se mélanger avec la mienne et je tirais sur
la ceinture de son jean pour l'attirer contre moi. J'avais bien sur recouvert
son bas ventre avec du cellophane pour éviter toute infection.
Pendant que mes neurones dansent sur la
musique de la victoire, je prolonge le baiser, mettant ardeur et désir à ma
tâche. Son contact est comme un électrochoc, je sens des frissons me parcourir
l'échine. Une de mes mains vient se perdre sur sa nuque, l'autre se pose sur
son torse. Je peux sentir son cœur qui se démène sous mes doigts. Et cette
sensation provoque une légère contraction dans mon bas-ventre.
Sans que je sache pourquoi, je me trouve plaquer contre le
bureau derrière lui, monsieur maintenant debout et qui domine totalement la
situation. Ça me plait.
|Ellipse|
Je reprends mon souffle difficilement, mon cœur se
démenant contre mes côtes. L'heure qui vient de passer était formidable, et je
la grave dans ma mémoire comme étant la meilleure baise que j'ai pu avoir.
Toujours assis sur lui, je niche ma tête dans son cou, me délectant encore de
la sensation de l'avoir en moi, ne faire qu'un avec cette bombe presque trop
délicieuse. Je me mords la lèvre. Nos corps sont presque fondu l'un dans
l'autre, il n'y a plus aucune barrière. Et je trouve cela définitivement
merveilleux.
-T'es...Génial...
Je passe une main dans ses tresses, alors que lui ses
mains se perdent dans mon dos. Je sens ses lèvres se poser sur ma mâchoire, et
je dois réprimer mon frisson. C'est comme si mon cœur bondissait dans tous les
sens.
Je dois avouer que dans son genre il
est plutôt pas mal … Sans le montrer il m'a pourtant un peu épuisé et je
souffle doucement pour reprendre contenance. Je profite de l'avoir si près de
moi pour passer doucement mes lèvres dans son cou après avoir dévorer sa
mâchoire et sa bouche. Mes doigts effleurent le haut de son postérieur, son
dos, avant que je ne l'attrape sous les cuisses pour lui souffler quelques mots
à l'oreille. Je le porte contre mon corps nue, tout contre moi alors qu'il
s'accroche autour de mon cou.
-On va se coucher?
Je le regardais, insistant, voulant lui montrer que il ne
devait répondre que oui.
Ma tête s'est posé d'elle même sur son
épaule, alors que je tente toujours de respirer normalement. Le sommeil
commence à s'insinuer en moi, et je n'aurais même pas la force de le
contredire. Je ferme les yeux, tout en me laissant bercer par sa respiration à
lui.
- M'oui...
Ma voix est plus douce et rauque que tout à l'heure. Le
fait est que j'ai crié presque toute la durée de ce moment magique. Je pose mes
lèvres dans son cou alors qu'il m'amène je ne sais où. Ce n'est que lorsque mon
corps se pose sur une surface molle que je rouvre les yeux. Mon regard
rencontre le sien, et sans que je puisse m'en empêcher, je scelle en un baiser.
|Studio de |Genzo
Si j’avais su que la journée finirait ainsi…
Alors que nos langues dansent ensemble, avec plus de douceur que précédemment, je ne peux me retenir de passer mes bras autour de son cou. Je sens ses mains se poser sur mes flancs, caressant ma peau chaude et frissonnante. Alors que ses lèvres parcourent doucement mon cou, une idée de génie me passe par la tête. Enfin...Avant que je n'ai pu l'analyser, elle avait déjà franchie la barrière de mes lèvres.
- J'aimerais que tu m'appartiennes, autant que je
t'appartiendrais...
Il arrête tout mouvement, et je sens son regard essayé
d'accrocher au mien. Mes yeux s'écarquillent, et je ne peux m'empêcher de me
cacher le visage dans mes mains. Non mais quel con!
Je l'avouais, je n'avais pas l'habitude
d'embrasser ainsi mon partenaire, tout était doux, nouveau, assez inédit dans le
genre. J'avais eu des petits amis, mais les moments d'échanges d'affection de
ce genre je les évitais avec soins, peut être parce que j'étais défoncés
habituellement et que là non.
-Ça veut dire quoi ça? Ne pus-je
m'empêcher de demander alors qu'il coupait un moment de tendresse.
Je tentais d'enlever les mains de devant son visage ce que
j'arrivais à faire avec une facilité désespérante.
-Tu veux me mettre une laisse c'est ça?
Souhait-il m'enlever ma liberté de célibataire? L’idée me
plaisait moyennement tout d'un coup : je n'étais pas ici pour m'amouracher d'un
petit étudiant en mal d'histoire de cul.
Je fronce les sourcils. Non, ce n'est
pas mon intention de l'emprisonner dans une relation étouffante. Je n’ai pas
envie non plus de me demander où il est passé et avec qui. J'ai assez donné.
J'inspire longuement, avant de planter mon regard dans le
sien.
-Non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Au
contraire, je n’ai pas envie d'être attaché à quelqu'un de cette manière. Juste
que...
Je soupire. Je sens un feu dévorant embraser mes joues. Ça
part bien.
- Juste que j'aimerais avoir plus d'un moment comme
cela, avec toi. Mais je ne te demande ni fidélité, ni amour. Je viens de sortir
d'une relation et je ne suis pas prêt à cela. Mais j'ai passé une merveilleuse
journée et j'aimerais bien que ça continue.
Je pose mes lèvres un quart de seconde sur sa mâchoire et
tente un sourire. Son visage est encore impassible, mais même tout à l'heure,
il l'était. Alors je ne m'en fais pas trop avec ça.
Mes doigts viennent caresser quelques
secondes ses joues rougeoyante de honte. Passant mes mains derrière sa tête je
lui retire ce bandeau qui cache une partie de son visage. Mes lèvres ne peuvent
s'empêcher de déposer deux baisers sur ces petites zones qui montrent sa gêne.
Je reviens ensuite embrasser sa bouche avec ferveur comme pour lui accorder ce
qu'il demande.
L'idée me semblait bonne, tout du moins acceptable, mais
pas nécessaire. Nous aurions put nous revoir sans créer entre nous une
quelconque relation de couple, même libre. Ce qu'il veut c'est du sexe, comme
je le pensais avant, il n'y a plus que ça qui motive les jeunes à présent.
Cependant cela me convient parfaitement, si je développais des sentiments pour
lui -ce qui semblait plus qu’improbable- cela se finirait mal, pour lui et pour
moi.
Ma langue titilla doucement son lobe d'oreille, après
avoir laisser un tracé brulant dans son cou. Puis je me décidais de lui
murmurer quelques mots, le faisant frémir.
- Cela me semble correct.
Je sens le feu qui dévorait mes joues
se propager jusqu'à mon ventre lorsqu'il prononce cette simple phrase. Je
m'étonne même de la douceur de sa voix, de ses gestes. Il est vraiment
imprévisible, ce mec. Peut-être c'est ce qui me fascine tant, chez lui.
Pour toute réponse, ma main vient se poser délicatement
sur sa nuque, et j'effleure ses lèvres des miennes, avant que ces-dernières ne
se transforment en un sourire. Je lutte vainement pour que mes yeux restent
ouverts, mais c'est peine perdu. Dommage. J'adorais contempler son visage.
Je sens de nouveau sa tête dans mon cou, et je ne peux que
sourire davantage. J'espère seulement qu'il n'a pas remarqué combien mon cœur
se débattait dans ma poitrine.
Je dépose un dernier baiser dans son cou avant de décider que mon moment tendre est terminé, il n'a déjà que trop duré. Mon corps tout entier se détache de lui pour aller s'installer du côté gauche du matelas. Je me mets dos à lui pour finalement me retourner de nouveau face à son visage. Ses yeux sont déjà fermés et je m'autorise à le contempler dans la pénombre. Des questions me viennent à l'esprit. Je m'interroge sur ce qui m'a poussé à coucher avec un gamin pareil. Il est mignon, certes, mais cela ne semble pas être un élément suffisant à mes yeux.
Je sens ma respiration s'apaiser, ainsi
que mon corps en entier. C'est comme si j'étais aspirer dans un gouffre profond
et sombre, mais je n'ai pas peur. Ce n'est pas désagréable, au fond. Je dors
d'un sommeil sans trouble, juste avec des flash de mon bon moment passé avec
mon nouveau collègue. Je me cale un peu plus sur ce qui doit être mon oreiller.
C'est maintenant que je réalise. Je suis chez lui, je dors
chez lui et en plus, près de lui. Seigneur. Faites que je ne tome pas amoureux!
Le réveil se fait sans encombre bien
que je suis obligée de faire le moins de bruit possible : je ne supporte pas
qu'on me réveille alors j'éviterais de le faire pour lui. Doucement j'ouvre l'unique
fenêtre de l'espace pour fumer mes 2 ou 3 cigarettes matinal. L'air frais
emplis la pièce dans un souffle agréable mais qui ne réveille pas mon jeune ami
qui a dormi dans une position plutôt étrange. Ses pieds sont actuellement fourrés
dans les coussin alors que son visage est tourné du côté où j'ai dormi, là où
ses jambes devraient être. Il est amusant dans son genre.
Je viens doucement caresser sa joue du bout des doigts, il
grogne légèrement avant de passer de la position fœtal à celle de l'étoile de
mer... Je ris légèrement pour venir embrasser ses lèvres dans un sens différent
de celui qui se fait habituellement : mon visage étant dans le sens opposé au
sien, mes yeux donnant directement sur ses merveilleuses clavicules.
Il réagit automatiquement à mon baiser et j'en viens à me
demander si il ne faisait pas sembler de dormir.
L'air frais et la lumière soudaine
autour de moi me tire de mon sommeil profond, alors que je me sentais
juste...Trop bien. C'était une sensation impossible à décrire tant elle était
bénéfique. Je grogne légèrement, ouvrant à peine un oeil et le refermant
aussitôt, lorsque je sens une source de chaleur caresser ma joue.
Je sens alors une douce pression sur mes lèvres, et
réalise aussitôt qu'il m'embrasse. Je me laisse porter au rythme langoureux du
baiser, happant ses lèvres, les mordillant même quelques fois. De nouveau, je
sens mon cœur battre à tout rompre, si bien que je sens déjà la couleur
écarlate s'emparer de mes joues.
Sérieusement. Je veux des réveils comme ça chaque matin!
J'embrassais un peu plus ses lèvres
avant de me rendre compte du geste trop tendre que j'apporte : ce n'est pas bon
tout ça. Je ponctue la fin de ce baiser par un petit bisous sur le haut de son
nez enfant découvert. On dirait un enfant il fronce les sourcils, visiblement
contrarié mais n'ouvre pas les yeux. J'écarte quelques mèches sur son front, et
je vois ses joues se couvrirent de rouge … Cette relation, je dois avouer que
j'en ai peur. Pourquoi un gosse s'intéresse-t-il à quelqu'un comme moi? Ah oui,
le sexe, j'oubliais.
- Bonjour, lui soufflais-je avant de retourner à la
fenêtre pour fumer une nouvelle cigarette.
Je fronce les sourcils, mais je ne veux
pas ouvrir les yeux tout de suite. La douceur de ses gestes me désarçonne,
lorsqu'il dégage mon visage de quelques mèches de cheveux. Je retiens un
sourire tendre.
- Bonjour !
Ma voix est remplie d'entrain. Et même si le baiser est
terminé, j'espère avoir des réveils comme cela pour le restant de mes jours. Je
papillonne des yeux, pour les habituer à la lumière puis pose mon regard sur
lui. De l'angle où je suis, je le vois de côté. La lumière du soleil éclaire
partiellement son visage, ce qui fait étinceler ses yeux. Il est beau.
Je resterais ici longtemps, à le contempler. Mais...Est-ce
que je travailler, aujourd'hui.
- Dis, tu travailles ce matin?
Sa bonne humeur n'est malheureusement
pas communicative et je continue d'afficher un visage impassible tout en tirant
sur ma cigarette. Je contemple les passants, la rue commence à peine à se
remplir, quelques marchants ambulant étalent leur étales improvisés. Je repère
quelques bijoux de loin sur celles ci. J'irais y faire un tour …
-On est dimanche, lui rappelai je.
Je jetais un regard vers lui. Il était assis dans les
draps blanc, légèrement décoiffé, me dévisageant avec des yeux pétillants. Je
supposais que ce n'était aucunement en rapport avec notre relation naissante,
mais plutôt à cause de ce réveil tardif.
-Si tu veux partir te gêne pas, lui signalais je.
Je hoche la tête, me passant une main
dans les cheveux, avant de fixer les draps. D'une part, je n’ai pas envie de
partir, mais si il me le propose, c'est qu'il doit vouloir que j'en fasse
ainsi, n'est-ce pas? Je relève le regard vers lui, sentant ses iris me chauffer
la peau. Nous nous regardons un instant dans les yeux, avant que je détourne la
tête.
- Eh bien, si tu veux que je m'en aille...
Je fis un large geste de la main en haussant les épaules.
Déjà que j'ai dormi ici, je ne voudrais pas lui imposer ma présence plus que le
nécessaire. Mais bien sûr, moi je voudrai rester.
Je fronce les sourcils. Je n'aime pas
qu'on se mette en victime lorsque ce n'est pas le cas. Alors qu'il se lève pour
aller se rhabiller, je le rattrape par le bras.
-Arrête de faire comme si je te mettais à la porte.
Je plonge mon regard dans le sien pour lui montrer que je
ne veux pas vraiment qu'il s'en aille, que c'était juste une suggestion.
-Tu es jeune tu as plein de chose à faire, surement pour
tes études, je ne veux pas t'ennuyer en t'enfermant ici.
Je me demandais pourquoi je me justifiais, peut être parce
qu'il ne serait pas revenu si je ne m'excusais pas.
Je ne peux m'empêcher de sourire
lorsqu'il me retient pour partir. Je décèle dans son regard...En fait, je ne
sais pas. Je ne sais rien de lui, et je crois que c'est ce qui rend son être si
fascinant. J'abandonne donc le mouvement amorcé en riant légèrement. Mais je me
tais aussitôt que je vois son expression faciale changée. Je ne veux pas qu'il
croit que je ris de sa gueule, quand même!
Mon rire se mue en un léger sourire.
- Non, je n'ai pas grand chose à faire,
aujourd'hui...Et tu ne m'ennuies pas. Par contre, toi, je ne veux pas
t'ennuyer...
Je baisse légèrement la tête, rompant le contact de nos
regards. Je crois qu'il me perturbe.
J'attrape son visage entre mes doigts
pour le lui faire relever. Je ne supporte pas qu'on fuit mes yeux. Au fond de
moi je sens que cette relation va être compliquée, plus qu'il n'y paraît. Moi
qui suis tellement impassible et lui tellement émotif, comment voulez vous que
cela fonctionne? Je doute en quelques secondes sur cette relation basé sur une
simple attirance sexuel.
Soudainement je me mets à regretter d'avoir céder. Je
n'aime pas ça, je n'aime pas la situation et dans un geste totalement
inconscient mes lèvres frôlent les siennes avant de s'unir avec hargne aux
siennes.
Je reste surpris pendant quelques instants,
lorsqu'il mélange tendresse et haine au baiser. Tout était violent, saccadé,
mais étincelant d'une douceur infinie. Vraiment, ce mec est instable. Je crois
qu'il ne se comprend pas comme il le voudrait ou je ne sais quoi. Peut-être
doute-t-il de moi, qui sais?
Malgré mes réflexions, mes mains viennent encadrer son
visage, et je lui transmets mes émotions par ses lèvres. Sa peau est douce sous
mes doigts et je me risque même à glisser ces-derniers dans ses tresses. De
nouveau, je sens mon cœur se démener.
Pas croyable. J'ai 18 ans et je suis cardiaque.
Je défaille devant lui, c'est
insupportable, mes mains tremblent, je crois que je suis en manque. Pas en
manque de lui, en manque de ça, en manque de cette merde, et c'est de sa faute.
Pour éviter d'y penser j'active une peu plus mes lèvres et emprisonne ses
adorables fesses dans mes mains sans aucune délicatesse. Ma bouche s'acharne,
mord, lèche, embrasse, dévore. Je suis avide de lui pour ne pas être avide de
la drogue.
Malgré ce chaos intérieur, mon visage est un masque de
froideur absolu. Mes ongles griffent le haut de ses cuisses, le bas de son
postérieur. Je regrette de me laisser embarquer la dedans.
Je sens les muscles de ses bras se
tendre, alors que je passe mes mains dessus, pour finir sur ses hanches. J'ai
l'impression que nous sommes l'eau et le feu. J'ai plus l'impression que nous
nous combattons au lieu de nous embrasser. Je ne peux pas dire que c'est
désagréable, mais je peux sentir les sentiments incohérents et violents qu'il y
met. Tout ça est déstabilisant.
Quelques secondes plus tard, je me retrouve de nouveau sur
son lit, en dessous de son corps de rêves. Je sens ses ongles courts s'enfoncer
dans ma chair, alors que j'échappe un gémissement à la fois de plaisir et de
douleur.
Ce mec me tuera.
Encore une fois pour oublier ma
dépendance je vais souiller son corps de manière immonde, peut être la plus
immonde qui soit ... Je n'ai qu'à faire comme d'habitude. Même si cela me
dégoute, je suis partagé entre mon envie de lui et ma dépendance. Mes mains
viennent rabattre ses jambes et je sais ce qu'il va se passer, cela va encore
être une belle partie de jambe en l'air ...
|Ellipse|
Mes dernières forces m'abandonnent. Je tombe sur lui, il
s'est déjà étalé sur le matelas. Nos corps essoufflés bougent au même rythme.
Pour le moment, je suis repu par mon désir sexuel. Les draps sont salis,
mouillés, souillés, par la sueur et le reste. Ma langue vient chatouiller son
cou, remontant jusqu'à son oreille pour happer le lobe de celle ci. Je me décale
pour me laisser reposer sur la couverture. Ma main sert sa hanche.
Je songe à m'excuser de cette intrusion en lui rapide,
soudaine, rapide, violente, sans aucune délicatesse, mais s’il ne se met pas à
pleurer ou à se plaindre, je ne vois pas pourquoi je le ferais.
Ma cage thoracique se soulève par a
coups bestiaux, je sens un liquide épais couler entre mes fesses. Je ne saurais
dire si j'ai apprécier pleinement me faire "prendre comme une
chienne" ainsi. J'ai la tête vide, je ne ressens plus que la douleur
dans tout mon corps. C'est qu'il peut être passionné parfois!
Je me lève difficilement pour me rendre à la salle de
bain, et je l'entends me suivre. Rendu dans la pièce, j'ouvre la douche et me
glisse sous le jet d'eau. L'eau rafraîchis mon corps meurtri et griffé, fait
tarir le sang de mon intimité. Dos à la porte, je l'entends s'ouvrir et je sens
deux bras qui m'entourent, puis sa présence au grand complet.
-Re bonjour !
Quand je le vois se lever je fronce les
sourcils, contrarié. Il a l'air de se trainer un peu. Je le suis mais ce n'est
que pour éviter une quelconque chute. La buée rempli l'espace et j'observe mon
amant se laver. Quand je vois son corps ainsi abimer ça me fait un peu peur, je
suis effrayé par moi même et par ce que je fais.
Alors que je viens me coller à lui pour m'excuser sa voix
semble bien enjoué. Mes lèvres reviennent se poser dans son cou et j'aime
soudainement la chaleur de sa peau mêlée à celle de l'eau.
- Je suis désolée. Je t'ai fais mal.
J'embrasse par petit baiser les traces sur sa peau... Je
n'aurais pas voulu être aussi violent.
Je baisse la tête, lui donnant accès à
ma nuque. J'en profite pour examiner les dégâts. À mes pieds, l'eau forme un
traînée rougeâtre. J'ai la trace de ses doigts sur mes hanches, quelques
morsures sur le ventre et sur le torse. Mes jambes sont molles, j'ai
l'impression de ne plus avoir d'énergie. Je viens de me réveiller, et je n'ai
qu'envie de dormir.
Je secoue la tête, et me retourne vers lui lorsque
j'entends sa voix rauque. Je plonge mon regard dans ses iris, et y décèle de la
désolation. Je pose ma main sur ses yeux, et lui dis dans un souffle:
-Ne le sois pas. C'était super.
J'embrasse ses lèvres, et me recule légèrement.
"C'était super"? Je suis
contrarié. Il saigne et il ose me dire que c'était "super". J'ai une
grimace pour désapprouver ses dires. J'y suis allé un peu trop fort.
-Tu as mal. Ce n'était pas super.
Si la douleur a pris le dessus sur le plaisir ça ne sert
plus a rien. Je sors de la douche, pressé, j'attrape une serviette au passage
pour essuyer rapidement mon corps. Puis, sans la moindre hésitation, je me
dirige vers la table de nuit, la ou est planqué mon matériel. Là j'ai besoin
d'une injection. Je respire mal, j'attrape a la va vite une seringue propre
pour m'injecter le produit préparé. Je respire, je souffle que c'est bon...
Je retire l'horrible instrument le balance sur le sol
avant de basculer ma tête en arrière sur le draps. J'apprécie la sensation du
liquide me brulant les veines.
Je le suis, ayant déceler un changement
d'ambiance dans la pièce. Après avoir pris une serviette, je reste dans le
cadre de porte, et l'observe. Et je ne peux me retenir d'être choqué. Soudain,
devant mes yeux, j'ai l'impression de revoir Yui à 13 ans, lorsqu'elle était
dans sa phase héroïne. Mes yeux s'embuent.
Je me laisse glisser contre le mur, secouant la tête pour
m'enlever cette image. Tout s'est éteint. Et la magie, et la tendresse.
Pourquoi fallait que je tombe sur un drogué, aussi?
Je soupire et ramène mes jambes contre moi. Je le regarde
savourer sa merde, avec toute la désolation du monde. Super!
Je me lève, et décide de descendre dans le salon pour
retrouver mes vêtements de la veille. Je sais que de toute manière, il ne le
saura pas. Je descends donc, et me rends en arrière dans le bureau, où mes
vêtements sont éparpillés sur le sol. Je ramasse le tout et les enfile, puis
m'attèle à désinfecter le fauteuil. Je ramasse les vêtements de mon collègue,
fais le ménage des bureaux. Tout pour ne pas penser.
Lorsque je remonte là-haut, avec ses vêtements dans les
mains, je le trouve dans la même position que précédemment. Il relève la tête
vers moi, alors que je jette ses vêtements sur son lit. Il semble moins geler
Ma tête capte sa présence mais je ne
bouge pas. Je n'y arrive pas, je suis commandé par la drogue. Je ferme les
yeux, je n'analyse rien et je me demande comment j'arrive même à penser "Merde
il m'a vu ...". Dans un élan encore plus pathétique je tente de
refermer le tiroir, je le fais. De longue minute s'écoule ensuite mais la
sensation est immense et elles défilent comme de longues heures.
C'est quand j'entends la porte claqué qu'enfin mon cerveau
commence à reprendre un rythme plus ou moins normal : je suis encore dans un
état second mais au moins je réagis. Je me relève pour lui faire face.
- Approche.
Il ne bouge pas.
- Approche, exigeais-je en parlant un peu plus
fort.
Son ton de voix est sec, mais je m'approche tout de même. Je ne sais pas ce qui peut lui passer par la tête en ce moment et sérieusement, je préfère ne rien savoir. Lorsque j'arrive à sa hauteur, je sens ses yeux me parcourir sans aucune gène, ce qui m'arrache des frissons. Mon corps est toujours douloureux, et j'ai peine à rester debout longtemps. Mes pensées se combattent, j'ai envie de rester autant que je veux partir. Je soupire et j'attends qu'il ne parle ou fasse un geste quelconque. Pourquoi voulait-il que je m'approche?
J'attrape ses avant bras au niveau des
coudes, et je viens poser mes lèvres sur son front. Je les laisse un moment,
respirant son parfum. Je plane, mais qu'est ce qu'il sent bon...
- Merci, soufflai je.
Merci de n'avoir rien dis, merci d'avoir fais comme si je
n'étais pas entrain de me shooter devant tes yeux. Je desserre mon emprise sur
ses bras et me recule d'un pas. Je le contemple. Je me dis qu'il va partir...
Je fronce les sourcils un instant, ne
sachant pas trop ce qu'il va faire. Et lorsque je sens la douceur de ses lèvres
sur mon front, je me détends. Je passe une main sur son épaule, et penche la
tête légèrement sur le côté. Il est beau, je ne le penserai jamais assez. Mais
le voir ainsi me peine énormément.
-Tu...Veux que je parte ou tu veux faire quelque chose
aujourd'hui?
Je baisse les yeux un quart de secondes, avant de les
planter directement dans son regard aux pupilles dilatées. J'aimerais apprendre
à le connaître.
Je ferme les yeux et puis me laisse
retomber sur le lit.
-Je crois que j'ai besoin de rester seul, avouais-je
à mi-mot.
Ce n'était pas que je ne voulais pas passer un peu de
temps avec lui, c'était juste que j'étais défoncé et que j'avais besoin de
réaliser à quel point mon état était pitoyable, au point que je ne me suis
toujours pas habillé.
-Va t'amuser.
Va coucher avec n'importe qui sauf un drogué dépravé et
plus âgé que toi.
J'inspire longuement et hoche la tête, jetant
un dernier coup d'oeil à son corps de dieu. Je ne peux réprimer un sourire
désolé et un léger pincement au cœur dans ma poitrine. Puis, me retournant, je
grave les lieux et les moments dans ma mémoire, comme par peur que se soit la
dernière fois que je mets les pieds ici. Il est très instable, et j'avoue qu'il
me donne du mal à le comprendre. Je tourne la tête une dernière fois, son
regard butte contre le mien.
- Au revoir, Genzo.
J'ouvre la porte d'entrée, sors et la ferme discrètement
derrière moi. Je n'ai même pas pris la peine d'attendre sa réponse. Je ne veux
plus penser à rien, ce que je veux c'est m'amuser.